Alliance des Réunionnais Contre la Pauvreté

« Vaincre la pauvreté n’est pas un acte de charité, mais un acte de justice »

26 janvier 2010, par YVDE

« Vaincre la pauvreté n’est pas un acte de charité, mais un acte de justice », a dit Nelson Mandela. Cet acte de justice vis-à-vis des 52 % de Réunionnais qui vivent en dessous du seuil de pauvreté, le Président de la République ne l’a pas retenu lors de sa visite officielle à la Réunion. Il est donc nécessaire que les pauvres, dont on doit écouter le silence comme l’a souligné un jour Paul Vergès, continuent à prendre la parole, eux, et ceux qui luttent contre la pauvreté.

• Jean-Yves Ananélivoua, Le Port

« Le silence est suicidaire… »

« Nous devons féliciter les organisations qui ont organisé ce rassemblement. Dans le cas de la pauvreté, le silence est suicidaire. Nous lançons un appel aux politiques afin qu’ils facilitent l’accessibilité des personnes âgées et des handicapés (rues, trottoirs…). Nous devons former un maximum d’infirmières réunionnaises. Et arrêter avec un système dans lequel il faut une prescription médicale pour qu’une personnes âgée ou handicapée bénéficie de soins d’hygiène (douche, bain…). Nous devons régler ce problème. Nous devons en finir avec la précarité. Il faut régler le problème de l’emploi. Les moyens existent ».

• Maryse Dache, Le Port

« L’argent va à l’argent… »

« Nous avons voulu faire prendre conscience de la progression de la pauvreté. Nous estimons que les propositions qui ont été formulées peuvent rendre leur dignité aux plus déshérités et faire reculer la pauvreté. Oui, il faut faciliter l’accès aux soins de celles et de ceux qui sont dans la rue. Oui, il faut mettre en place des abris de nuit car il n’y en a pas suffisamment. C’est inadmissible d’en être là en 2010. Il y a au plus haut de l’Etat une volonté de partager les richesses entre les plus riches. L’argent va à l’argent ».

• Jacky Bazon, Saint-Denis

« On a parlé de nos problèmes… »

Ce rassemblement est un événement pour nous. On a parlé de nos problèmes, de ce que nous subissons, des granmounes dans le besoin. Nous devons faire quelque chose. Il nous faut montrer à Nicolas Sarkozy que les associations sont unies. Avec notre association du centre-ville Est, nous servons un repas par mois, il faudrait en servir un tous les jours ».

• Charif Abdou, Le Port

« Les luttes sociales font partie de l’histoire et de l’avenir… »

« Il fallait organiser ce rassemblement. C’est nécessaire pour rappeler aux autorités les problèmes de la population. Les luttes sociales font partie de l’histoire et de l’avenir. Sans luttes sociales, pas d’amélioration des conditions de vie pour l’ensemble des citoyens. Le mouvement peut durer si un collectif suit les affaires. La visite du président de la République est l’occasion de montrer que “nou lé la” et que nous avons des propositions à faire avancer pour une vie meilleure ».

• Un groupe de jeunes Saint-louisiens

Très mobilisés !

« C’est un rassemblement essentiel. La solidarité est indispensable dans une période de crise. C’est bien que différentes associations (personnes âgées, handicapées, sans-abri…) se rassemblent pour faire avancer les solutions aux problèmes réunionnais. L’année dernière, avec le COSPAR, nous avons bougé. Il faut enfoncer le clou et continuer la lutte »,
note François.
« On ne doit pas oublier nos frères et nos sœurs haïtiens. Nous pensons à eux. Et c’est important de lutter pour les personnes âgées. Ce sont elles qui ont fait La Réunion d’aujourd’hui. La misère passée revient comme dans le temps longtemps. Je ne l’ai pas connue. Mais mes parents, si ! », lance Marie-Annick. « Il faut abolir le remboursement du Fonds national de solidarité (FNDS). Si fo alé Pierrefonds, nou va alé. Lo prézidan i doi réponn a no kestyon », ajoute Laurence.
Jean-Michel affirme que le président de la République doit comprendre « que le chômage a rattrapé les jeunes. Il y a un mal-vivre chez les jeunes. L’ANT propose de partir, de quitter l’île. Comme si notre avenir était ailleurs. Alors que chaque Réunionnais a sa place dans la société. Quand un Réunionnais part en France, il connaît la crise du logement, la rigueur du climat et… il faut bien le dire, le racisme. En plus de ça, s’il reste trop longtemps à l’extérieur, il se sent étranger dans son propre pays à son retour. S’il y a une opportunité de partir pour une formation, il faut qu’il y ait une possibilité de retour ».
Un autre intervenant affirme qu’il faut « plus de solidarité réunionnaise ».
Un dernier prend la parole : « Le Président vient pour une visite éclair, il ne vient pas pour apporter des réponses à nos questions. Il faut continuer à lutter ».


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