Créations d’emplois salariés dans les DOM

Valoriser le dynamisme par des mesures spécifiques

25 août 2007, par Manuel Marchal

La publication des rapports des ASSEDIC de l’Outre-mer rappelle encore la place particulière de La Réunion. C’est le département d’Outre-mer le plus dynamique en termes de créations d’emplois, avec un taux de croissance quatre fois supérieur à la Métropole, mais c’est aussi celui où le chômage frappe le plus durement. Cela souligne que toutes les politiques pour l’emploi menées jusqu’à présent n’ont pas permis de placer le pays sur la voie du développement.

Dans un communiqué de presse, le secrétariat d’État à l’Outre-mer se félicite des résultats des différents rapports émis par les antennes ultramarines des ASSEDIC.
Pour le gouvernement, l’année 2006 s’est traduite par une « Augmentation exceptionnelle de l’emploi salarié outre-mer ».
Sur le plan des chiffres, il est vrai que l’Outre-mer est nettement plus dynamique que la Métropole en termes de créations d’emplois. Le nombre des emplois salariés a ainsi augmenté de 5,94% dans les DOM, contre 1,5% en France.
La Réunion arrive en tête avec une hausse de ses effectifs salariés de 6,4%, devant la Martinique (+5,5%), la Guyane (+5,2%) et la Guadeloupe (+5,1%).
Dans tous les cas, le secteur de la construction progresse fortement. C’est au dynamisme du BTP et à la reprise de la commande publique que le gouvernement attribue le rôle de locomotive de ses bons résultats.

Des emplois, mais pas suffisamment

Par ailleurs, le gouvernement remarque que le nombre de chômeurs inscrits en catégorie 1 a diminué de 6,5%. Dans cette catégorie, La Réunion représente plus d’un tiers du total.
Pour le secrétariat à l’Outre-mer, « les résultats remarquables en matière de créations d’emplois confirment le dynamisme des économies d’Outre-mer et la pertinence des politiques de l’emploi mises en œuvre à travers des dispositifs spécifiques et adaptés aux besoins des Départements d’Outre-mer ». Une analyse qu’il est difficile de partager, notamment à La Réunion.
Car si elle ont permis des créations d’emplois, les politiques de l’emploi mises en œuvre jusqu’à présent à La Réunion ont-elles eu pour objectif de développer le pays ? On peut en douter. Les statistiques du chômage, le nombre intolérable d’allocataires du RMI, la réalité de 300.000 Réunionnais sur 780.000 à la CMU, c’est-à-dire tellement pauvres qu’ils ne peuvent pas se payer une mutuelle, sont des éléments qui expriment le sous-développement de La Réunion.

Franchir une autre étape

C’est bien parce que notre île est confrontée à cette situation qu’elle bénéficie d’aides exceptionnelles de l’Union européenne au titre de l’objectif "Convergence", au même titre que les autres DOM.
C’est maintenant une autre étape qu’il faut franchir, celle du développement. En conclusion, le secrétariat d’État à l’Outre-mer estime que « le projet du président de la République, et en particulier les zones franches globales d’activités, viendra prochainement renforcer ce dynamisme des économies de l’Outre-mer afin de sortir définitivement de l’assistanat en libérant les forces productrices ».
Gageons que ces nouvelles mesures puissent être l’objet d’un large débat à La Réunion pour qu’elles puissent contribuer à être un des leviers du développement de notre île.

Manuel Marchal


Signaler un contenu

Un message, un commentaire ?


Témoignages - 80e année


+ Lus