Les usiniers, groupe Caillé, Foucque Automobile…

Vers la fin du capital réunionnais ?

28 janvier 2011, par Manuel Marchal

Le rachat des dernières usines par des planteurs de betteraves a ouvert une nouvelle étape dans l’Histoire de l’économie du pays. Des capitaux accumulés pendant des décennies sont cédés à des groupes extérieurs à La Réunion. Le dernier épisode est l’achat de Foucque Automobile par la Compagnie française de l’Afrique occidentale.

Une centaine d’emplois supprimés, c’est la première conséquence du rachat de Foucque Automobile par la Compagnie française de l’Afrique occidentale (CFAO). Ce changement de propriétaire signe une nouvelle étape dans un phénomène désormais bien lancé : l’élimination du capital réunionnais.
Depuis le début du peuplement de notre île, un capital a peu à peu été accumulé et concentré dans quelques mains, ce sont les 15 familles qui dirigeaient tout avant l’abolition du statut colonial à La Réunion.
Depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale, l’exploitation du capital accumulé par la sueur des travailleurs réunionnais s’est diversifiée, cessant de se concentrer dans l’industrie sucrière.
Mais avec l’intégration de La Réunion dans un ensemble toujours plus vaste, l’impact est considérable sur le capital réunionnais. Les décisions prises par le gouvernement contribuent à accélérer la crise. Le chômage augmente, les investissements et la consommation diminuent. Le 30 mars dernier, le groupe Caillé est placé sous le régime de la procédure de sauvegarde. Plusieurs de ses sociétés ont été fermées.
Le 27 mai, un coup de tonnerre ébranle tout le pays, c’est la fin des usiniers réunionnais. Le dernier groupe industriel de la filière canne décide de vendre ses derniers actifs dans les sucreries, toute l’industrie sucrière et la recherche basculent dans les mains d’une coopérative de planteurs de betteraves.
Aujourd’hui, c’est la vente de Foucque Automobile à la Compagnie française de l’Afrique occidentale.
Tous ces événements montrent un transfert progressif du capital réunionnais dans des mains extérieures à La Réunion. Tout ce qui a été construit sur le travail des Réunionnais est en train de quitter le pays. Comment alors construire le développement sans capital réunionnais ?

 M.M. 

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