Emplois précaires de l’Éducation nationale

Vers une rentrée scolaire mouvementée

17 août 2005

On s’attend à une rentrée mouvementée la semaine prochaine. Une Intersyndicale, composée du SGPEN-CGTR et d’UNATOS-FSU, appelle les personnels précaires de l’Éducation nationale ainsi que les Techniciens et ouvriers de service (TOS) à une grève, le jour de la rentrée, mardi prochain, avec un rassemblement de protestation devant le Rectorat.

Deux raisons sont invoquées, pour expliquer cette grève : le règlement de la question des TOS bien évidemment, mais surtout la problématique de la précarité dans une administration publique. "Au 1er janvier 2006, tout le monde sera transféré", note Christian Picard, secrétaire départemental de la Fédération des syndicats unitaires (FSU).
Les Techniciens et ouvriers de service (TOS) seront sous la coupe des 2 collectivités territoriales. Les TOS ne sont pas satisfaits de l’évolution de ce dossier et attendent que le gouvernement prenne acte de la proposition de loi de Paul Vergès, alors qu’il était sénateur. La Réunion doit être écartée de cette mesure, tant que le rattrapage en termes de personnel n’a pas été effectué.
Aujourd’hui, cette proposition est appuyée par la sénatrice Gélita Hoarau (Alliance). Reste au nouveau ministre de l’Outre-mer, M. Baroin, de se positionner une fois pour toutes. En septembre, lors de sa visite ministérielle, il devra répondre pour de bon.

Près de 1.000 emplois supprimés

Si tous les syndicats soutiennent les TOS dans leurs démarches, Christian Picard rappelle que ce mouvement est l’affaire des précaires, qui avant les vacances s’étaient préparés à cette éventualité. En décembre 2005, les derniers contrats précaires devront quitter leur établissement. Dîtes bonjour au chômage.
Le recteur agite allègrement l’enveloppe qui lui permettra de mettre en place, dans ses établissements, les nouveaux contrats précaires du gouvernement. "Il y en aura forcément qui resteront sur le carreau", note Christian Picard. Cela ne suffira sûrement pas aux 180 CEC qui arriveront en fin de contrat en décembre prochain ni aux quelque 800 CES qui ne peuvent se vanter d’une meilleure situation. Plus de 1.000 emplois seront supprimés dans nos établissements (plus de 800 CES et 186 CEC). Proportionnellement, cela représente 100.000 emplois en France.
En fait, l’enveloppe de Bernard Boëne, le recteur de l’Académie de La Réunion, permettra de réitérer les contrats de ceux qui ont en charge la surveillance, les activités au Centre de documentation et d’information (CDI), ou encore le personnel administratif. Par contre, pour tous ceux qui sont chargés de l’entretien, de la restauration, de l’accueil, de l’espace vert, bref... de toutes les activités effectuées par les TOS, le Rectorat ne tient qu’un discours : "ce n’est plus notre problème ; c’est celui des collectivités maintenant".
Le transfert entrera en vigueur en janvier 2006. Ainsi, les personnels précaires ont du souci à se faire. Le rassemblement qui aura lieu devant le Rectorat le mardi 23 août prochain, ne réunira sûrement pas tous les personnels de l’Éducation nationale. Les syndicats ne cachent pas cependant qu’ils pourraient initier à leur tour un mouvement de protestation.
On sait que le Conseil supérieur de l’éducation (CSE) vient de voter, les 6 et 7 juillet derniers, en faveur de certains points de la loi Fillon, comme le remplacement des professeurs par des professeurs. "En clair, un professeur de français peut être amené à remplacer un professeur de maths", déplore Éric Soret (FSU). De la colère dans l’air !

Bbj


Intervention du recteur d’académie sur RFO télé

SGPEN-CGTR : "une triste et piètre prestation"

Le SGPEN-CGTR a diffusé hier un communiqué que nous reproduisons ci-après, faisant suite à l’intervention du recteur sur Télé Réunion.

"Le recteur de l’académie a encore une fois été égal à lui-même : les mêmes propos lénifiants, absolument pas convaincants, et surtout hésitants tant ses connaissances paraissent hasardeuses notamment sur le dossier des personnels précaires et celui des TOS.
À l’angoisse des personnels précaires CEC qui, si aucune mesure n’est prise, seront remerciés d’ici à la fin de l’année, après avoir servi avec abnégation la communauté éducative pendant 7 voire 10 ans, il avance des contre-vérités : les contrats de ceux qui sont bons seront reconduits,ah oui !!!
Eh bien, nous mettons au défi monsieur le Recteur de nous citer la disposition juridique qui étaye ses propos, tout simplement parce que celle-ci n’existe pas.
Le message “subliminal” qu’entend faire passer le Recteur au travers de telles affirmations est on ne peut plus simple : surtout pas de vagues, ceux qui courbent l’échine seront demain récompensés. Cela ne vaut bien sûr que pour ceux qui veulent y croire et ils ne sont guère nombreux tant la ficelle est grosse.
Passons sur le fait que le Recteur n’était franchement pas à son aise sur ce dossier et qu’il a eu quelques difficultés à dressé une radioscopie de l’état réel de la précarité dans son académie.
Sur le dossier des TOS, la prestation a été de même facture, piètre et révélatrice.
Les TOS seront gérés par les collectivités dès le début de l’année prochaine, a-t-il déclaré. Le ministre Baroin lors de sa venue affirmait quant à lui que l’Etat respecterait son engagement, à savoir ne pas s’opposer à toute initiative parlementaire locale visant à exclure la réunion du champ des transferts.
Le recteur a mis bas le masque la duplicité gouvernementale, à l’évidence le gouvernement n’accorde pas beaucoup de valeur au respect de ses engagements. Cela, nous en avions déjà un sérieux aperçu : c’est comme pour les radars, un jour moins, l’autre plus, c’est comme pour les transferts, un jour en 2008, l’autre en 2007.
Le préavis de grève déposé pour le jour de la rentrée par le SGPEN-CGTR et l’Unatos-FSU remet les pendules à l’heure. Que ce soit sur le dossier des précaires et/ou celui des TOS, notre message est clair : seule la lutte peut modifier le cours des choses et sur ce plan nous n’en ferons pas économie, que le gouvernement et tous ses affidés en soient assurés.
Au regard des échéances électorales majeures qui s’approchent, le rapport de forces est, pour peu que les personnels en partagent l’intime conviction, dans notre camp : celui des salariés .
Tous en grève le mardi 23 Août 2005 !"


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