Alexis Chaussalet libéré

Victoire considérable sur l’arbitraire

18 février 2011, par Manuel Marchal

Hier matin à 6h30 au Tampon, un escadron de gendarmes est venu arrêter à son domicile un des responsables de l’Union nationale de lycéens pour le placer en garde à vue au Tampon puis à Saint-Pierre. Grâce à une large mobilisation, la garde à vue a été rapidement levée. Qui a pris la décision de cette arrestation et d’une humiliante garde à vue ? Les gendarmes ? La direction politique du Tampon ? Le Parquet ? Qui a décidé ?

Hier matin, Alexis Chaussalet est interpellé au saut du lit par des gendarmes à son domicile au Tampon, la commune de Didier Robert. Trois autres lycéens subissent le même sort au même moment. Le responsable syndical est ensuite placé en garde à vue à la gendarmerie du Tampon puis il est transféré dans les locaux de la brigade de Saint-Pierre.
Ce n’est pas la première fois que la jeunesse est ciblée par la répression. En janvier 2010 lors de la visite de Nicolas Sarkozy, les jeunes de l’AJFER avaient été arrêtés plusieurs fois. Alors qu’ils se rendaient à Pierrefonds pour accueillir le chef de l’État le 18 janvier 2010, les jeunes avaient été retenus pendant une heure par des gendarmes au bord de la route, voitures fouillées de fond en comble. Puis le lendemain, c’est le bus de l’AJFER qui a concentré l’attention des policiers. Ces derniers ont tout fait pour que les jeunes soient rejetés le plus loin possible du cortège officiel. Le même jour, pourtant invité officiellement à l’inauguration d’un parc de palmiers au Tampon par le chef de l’État et Didier Robert, Alexis Chaussalet est arrêté le temps de la cérémonie, parqué dans un hangar au milieu des gendarmes. Manifestement, le pouvoir a peur des jeunes.
Hier, au lendemain d’une manifestation devant le Rectorat, le responsable de l’UNL est à nouveau ciblé par la répression. Alexis Chaussalet a décrit le traitement humiliant qui lui a été infligé en plus d’une procédure qui s’apparente à celle qui est réservée à de dangereux malfaiteurs : déshabillé, menotté et attaché.
Comment en effet expliquer tout ce déploiement de forces pour s’en prendre à un lycéen ? Pourquoi traiter comme un terroriste un jeune qui lutte pour faire respecter ses droits menacés par la politique de casse sociale du gouvernement ? Qui a pris la responsabilité de déclencher, d’ordonner une telle action au Tampon ? Est-ce la gendarmerie, la direction politique du Tampon ou le Parquet ?
Aussitôt, une large mobilisation se met en place contre cette arrestation arbitraire. Elle portera ses fruits au bout de quelques heures avec notamment une manifestation dans les rues du Tampon marquée par la participation des deux parlementaires du PCR, Huguette Bello et Gélita Hoarau.
Alexis Chaussalet est libéré. Ce combat ne fait que renforcer la détermination de la lutte contre la politique de casse sociale du gouvernement. L’intersyndicale organise lundi un rassemblement devant le Lycée Roland-Garros au Tampon, et partout à La Réunion, la résistance contre l’application du plan de rigueur du gouvernement s’intensifie.

M.M.

A la Une de l’actuMobilisation des lycéens

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Messages

  • honte aux représentants de l’Etat : préfet, recteur et les représentants du "politik buro" de l’ump !

  • Pourrions-nous tous entrer en résistance et faire tomber, grâce à notre nombre et notre détermination, ces injustices mais surtout ceux qui les provoquent et cela dans la paix.
    Il n’y a pas qu’en Tunisie, ou qu’en Egypte que ça bouge, il y a aussi en Islande où la démocratie à 97 % réécrit sa constitution.

    En tous cas, la situation en Mai 68 portait avant tout sur l’emploi, aujourd’hui avec l’assurance du Non-Emploi, la jeunesse se doit de rentre en résistance pour obtenir son droit au travail.


Témoignages - 80e année


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