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Les voix de l’assemblée populaire
30 août 2010
Hier à Saint-André, les témoignages se sont enchaînés à la tribune pour décrire le quotidien vécu par la majorité de notre population, c’est-à-dire les 52% des Réunionnais qui sont en dessous du seuil de pauvreté. Voici les principaux temps forts des témoignages d’hier matin.
Joé Bédier, adjoint au maire de Saint André
« Montrer aux plus puissants que La Réunion souffre »
« La commune de Saint André est heureuse d’accueillir ce rassemblement destiné à faire entendre la voix de celles et ceux qui souffrent. La hausse du chômage à La Réunion est en hausse de 1,5% en juillet, il y a 140.000 demandeurs d’emploi à La Réunion. Nous devons tous nous soulever pour nous faire entendre, et montrer aux plus puissants que La Réunion souffre. La misère existe dans de nombreuses familles. Face à cela, les médias attaquent sans cesse ceux qui luttent et dénoncent la hausse du chômage, le BTP qui licencie, il faut que nous soyons tous solidaires, médias, responsables politiques, associatifs, citoyens, pour continuer le combat et soutenir l’ARCP ».
Eric Parlier, Alliance des Réunionnais Contre la Pauvreté
« La situation actuelle ne peut plus durer »
« J’annonce l’ouverture de la première assemblée populaire. Réunionnais, Réunionnaises, la situation actuelle ne peut plus durer, nous devons prendre conscience de l’ampleur de la situation actuelle qui nous paupérise ».
Roland Lambert, Alliance des Réunionnais Contre la Pauvreté
« Être solidaires et unis »
« Je viens témoigner de la douleur, du mal qui ronge la société, et qui va s’aggraver dans les semaines à venir. Chaque jour, tous, nous vivons dans l’angoisse du lendemain, la précarité, la frustration de ne pas pouvoir vivre décemment, et la douleur causée par des conditions devenues de plus en plus difficiles. La souffrance des travailleurs mal payés, des familles monoparentales, des jeunes, mais aussi des petits entrepreneurs qui ne bénéficient pas des appels d’offres du fait de leur taille restreinte, et ceux qui cherchent un logement descend.
Tous ont du mal à vivre leur situation. D’autant que les Réunionnais qui vivent des prestations sociales doivent faire face au dénigrement, à l’humiliation. Nous devons tous nous réveiller et se demander si c’est la vie que nous voulons pour nous, nos enfants, nos amis, voisins, famille. La réponse va de soi : Non, la vie est injuste. Nous devons lutter contre les conditions de vie à La Réunion, et être solidaires et unis contre les mesures gouvernementales ».
Nadia Tancourt, militante associative de Saint-André
L’aggravation de la situation
« Chaque jour, nous voyons des mères de famille élevant seules leurs enfants et être confrontées aux difficultés de la vie, notamment la précarité, la cherté de la vie... La suppression des emplois aidés va aggraver leur situation, dont elles dépendent en grande partie pour parvenir à finir les fins de mois. Cette suppression est une vraie injustice, ces familles n’ont pas de chance ».
Brigitte Malet, ligue des Droits de l’Homme
« Travaillons dans l’union »
« Il faut dire stop à la pauvreté, à la casse sociale. Beaucoup de Réunionnais sont au chômage à cause de la fermeture des entreprises qui ont des charges trop élevées. Ce chômage détruit des milliers de familles réunionnaises, tant sur le plan financier que personnel. En effet, la honte vécue par certains les poussent à mentir et à biaiser. Mais ce sont surtout des hommes et des femmes qui se sentent perdus.
Des demandeurs d’emploi, érémistes ont préféré créer leur emploi en créant leur propre entreprise. J’espère qu’ils parviendront à construire un avenir meilleur. Il n’y a plus d’emploi à La Réunion, la crise et la hausse de la précarité ont conduit des milliers de familles dans la misère. Nous devons tous ensemble, jeunes, moins jeunes, pauvres, riches, hommes, femmes, lutter contre la pauvreté. Travaillons dans l’union ».
Maryse Dache, Comité des chômeurs et des mal-logés du Port
« La précarité s’est accentuée »
« Nous œuvrons pour aider les personnes en difficulté, sans emploi, sans domicile fixe, sans ressources financières stables. L’association vit au quotidien ces problèmes et doit parvenir à trouver une solution afin que ces personnes ne perdent pas espoir et parviennent à s’en sortir. Avant nous distribuions 30 repas par jour, aujourd’hui 60. La précarité s’est accentuée, et le sentiment de honte également. Ces personnes ont l’impression d’avoir perdu leur dignité, l’élévation de la misère est une conséquence de l’évolution de la société. L’exclusion s’accélère avec une dégradation du marché de l’emploi. Plus de 136.000 personnes se sont inscrites au Pôle Emploi. Notre système économique est défini par l’argent-roi. Le droit au logement n’est pas pour tous, 30.000 demandeurs attendent encore un logement.
Comme a dit un grand homme, « la pauvreté est l’œuvre de l’Homme, seul l’Homme peut la défaire ». Il est nécessaire de redonner la dignité à ces familles, c’est notre mission. L’exclusion commence quand la société refuse la réalité, et soupçonne ces personnes d’être des profiteurs. Ce message s’adresse au gouvernement ».
Marguerite Sautron et son mari, retraités de l’agriculture
« À peine 400 euros de retraite »
« Je suis venue témoigner pour moi et mon mari. Nous touchons à peine 400 euros de retraite à nous deux. La situation est très difficile, si nous avions la santé, nous aurions pu aller couper de la canne, mais ce n’est pas le cas. Nous avons des crédits, et devons parfois aider nos enfants, qui n’ont pas de travail. La vie est dure, nous ne savons pas ce que nous allons manger, comment payer nos factures, nous vivons mal financièrement, mais aussi moralement. Nous sommes tués par le tracas ».
Jonathan Lauret, chômeur précaire
« J’ai enchaîné les CDD et les emplois précaires »
« Je suis animateur informatique, j’aide des jeunes et des moins jeunes à se familiariser avec l’ordinateur. J’ai le Bac et une Licence, mais je n’ai pas trouvé d’emploi stable depuis. J’ai enchaîné les CDD et les emplois précaires. Chaque jour je vois des jeunes de 16-17 ans sortis du système scolaire, qui n’arrivent pas à taper un texte parce qu’ils sont illettrés. Il y a 200.000 élèves à La Réunion, pour 30.000 enseignants, ceux qui suivent pourront peut-être s’en sortir, mais pour les autres, ils vivront dans la misère et la précarité toute leur vie, parce que dès l’école, ils n’ont pas pu recevoir le soutien nécessaire à leur épanouissement ».
Daniel Ithéma, chômeur à qui l’on refuse le RMI
« Je n’ai aucune ressource »
« J’ai 60 ans, je suis vivant, mais n’ai aucune ressource. Je n’ai rien. Je ne suis d’ailleurs pas le seul à vivre ainsi. Merci de m’avoir écouté ».
Frédéric Payet, petit entrepreneur
« Nous n’arrivons pas à finir les fins de mois »
« Le gouvernement nous pousse à licencier, nous n’arrivons plus à faire face aux pressions gouvernementales, nous sommes asphyxiés. Cette situation nous empêche de créer des emplois. Sur 10.000 artisans, plus de 50% touchent le SMIC. Les salaires sont d’abord distribués aux employés et ensuite nous nous versons nos salaires, qui sont en dessous du SMIC. Comme les travailleurs, nous n’arrivons pas à finir les fins de mois, nous avons des familles à nourrir, et il devient difficile de s’en sortir. En ce qui concerne les retraites, nous vivons en dessous du seuil de pauvreté, il faut que l’on soit reconnu, l’État ne nous aide pas. Nous devons travailler tous ensemble pour faire bouger les choses et avoir des résultats concrets ».
Gilles Leperlier, président de l’Alliance des Jeunes pour la Formation et l’Emploi à La Réunion
« La situation est catastrophique »
« Il faut faire entendre la voix des plus pauvres et des jeunes, que les responsables politiques cessent de parler de la jeunesse sans la jeunesse. L’Organisation Internationale du Travail a annoncé que plus de 81 millions de jeunes sont sans emploi. Le dernier rapport de l’INSEE interpelle le gouvernement sur l’urgence de prendre des mesures pour l’emploi des jeunes, afin de ne pas sacrifier la jeunesse. Il y a plus de 53% des jeunes de moins de 25 ans qui sont au chômage. Avec ou sans diplôme, des milliers de jeunes Réunionnais ne parviennent pas à trouver un emploi. La situation est catastrophique, la crise montre que la situation s’aggrave : baisse des emplois et hausse de la précarité.
La fin des grands travaux, les licenciements chez Caillé et Zeop ont accéléré, selon la CGSS, la fermeture des entreprises à La Réunion. Notre île est unique, la politique de casse sociale du gouvernement Sarkozy nous engouffre dans la précarité et la pauvreté.
Deux ministres sont venus ici, aucun d’eux n’a parlé du chômage ou de la précarité, ils se moquent de nous. L’heure n’est plus à la discussion. Si le gouvernement n’agit pas, il devra faire face à un désordre social inévitable, et l’AJFER sera aux côtés des étudiants dans l’action et la mobilisation.
Dans la Fonction publique, l’an dernier, sur 1.000 embauches, seuls 100 étaient des Réunionnais, cette année, sur 600, seules 59 personnes étaient réunionnaises. Il existe ici des jeunes capables d’occuper ces postes dans la Fonction publique. Avec la hausse démographique, jusqu’en 2030, le million d’habitants aura besoin de 40.000 fonctionnaires supplémentaires à La Réunion. Il faut que les Réunionnais soient placés, et pour cela, les jeunes doivent être formés à La Réunion. L’AJFER veut un plan de formation pour que les jeunes puissent se former à La Réunion ».
Jean-Hugues Ratenon, président de l’Alliance des Réunionnais Contre la Pauvreté
« L’ARCP appelle à un emploi, un logement et un pouvoir d’achat pour tous »
« Notre objectif de 1.500 personnes a été atteint. Il s’agit d’un premier rendez-vous, c’est un succès pour la population réunionnaise, car ce rassemblement vous appartient. Il s’agit d’une assemblée populaire de tous les Réunionnais, mais ce ne sera pas le seul. Unissons-nous pour détruire la pauvreté à La Réunion. Lorsque l’INSEE, les médias et les politiques annoncent 52% de Réunionnais vivant sous le seuil de pauvreté, ce n’est pas seulement un chiffre, mais nos voisins, amis, notre famille. Il nous faut créer une chaîne de lutte contre la pauvreté, s’unir pour abolir la pauvreté.
Comme l’esclavage, il a fallu des siècles et des siècles pour reconnaître qu’il s’agit d’un crime contre l’humanité. Aujourd’hui, la pauvreté est ce crime contre la population réunionnaise, et l’humanité. La pauvreté est un crime social sans précédent. Est-ce normal ? 136.000 demandeurs d’emploi. Soyons justes, et ayons l’audace de nous unir, parce que notre passé d’esclaves nous guide pour dire non à la souffrance. Soyons les portes voix des sans voix. Ensemble, quelles que soient nos origines, nos opinions, nous pourrons lutter contre la pauvreté.
Nous voulons des États-Généraux Populaires dans tous les quartiers et cités de La Réunion, discussions, et échanger sur les solutions à apporter pour lutter contre la pauvreté. Voilà le projet du peuple, c’est un projet partagé, le peuple refuse le chômage, la cherté de la vie, il ne faut pas sacrifier les générations actuelles et à venir. C’est pour cela que nous avons une résolution. Il s’agit de la résolution de l’assemblée populaire d’aujourd’hui à Saint-André. La résolution s’engage à tout mettre en œuvre pour lutter contre la pauvreté. De plus, l’extrême gravité de la situation et les convictions que la situation va s’aggraver dans les semaines à venir sont les conséquences d’une grande concertation pour sortir de la crise.
Le moment est venu pour que le peuple soit écouté, et entendu des décideurs politiques. Il est urgent de vivre la vraie démocratie en faisant parler les victimes de la précarité.
L’ARCP a été légitimée aujourd’hui lors de cette assemblée populaire, et la consultation populaire continuera, car le peuple est acteur de sa destinée. L’ARCP s’engage à la réussite des États-Généraux Populaires. La bataille immédiate est la réforme des retraites le 7 septembre prochain. Nous devons nous unir avec l’intersyndicale lors de cette date, pour refuser la réforme des retraites, qui appauvrie les Réunionnais. L’ARCP appelle à un emploi, un logement et un pouvoir d’achat pour tous ».
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