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Ce que les dirigeants des transporteurs refusent
8 novembre 2008
Dans un communiqué diffusé à la presse jeudi soir, Yves Jégo demande de faire la transparence sur la formation des prix des carburants. C’est exactement ce que refuse le mouvement de patrons du transport.
Quand le prix du pétrole augmente, personne n’est étonné de voir le prix des carburants augmenter. Tout aussi logiquement, quand le prix du baril baisse, la population attend la baisse.
Un groupe de patrons du transport pensait que le moment était venu de passer à l’action pour gagner une monnaie rien que pour eux et obtenir gain de cause en prenant en otage la population.
Leurs représentants disent qu’il faut prendre l’argent aux collectivités, mais ils ne parlent jamais des profits faramineux des pétroliers. Puisque ces patrons n’obtiennent pas immédiatement satisfaction, ils décident de bloquer les routes.
Cette attitude des transporteurs est irresponsable dans un petit pays où tout le monde a besoin l’un de l’autre.
Hier, lors de la réunion à la préfecture, le préfet a mis la pression sur la Région pour qu’elle baisse la taxe qu’elle perçoit sur les carburants, puisque le représentant de l’Etat a décidé une baisse de 5 centimes du prix de vente des carburants.
Quelques heures plus tôt, un représentant du gouvernement s’est pourtant positionné clairement sur position totalement différente. Ce ministre est le secrétaire d’Etat à l’Outre-mer.
Dans son communiqué Yves Jégo réaffirme son souhait d’une analyse précise des prix des carburants à La Réunion. Le secrétaire d’Etat chargé de l’Outre-mer « souhaite que toute la transparence soit faite, dans les plus brefs délais, sur les coûts des carburants et qu’à chaque étape toute la clarté soit faite sur la construction des prix » à la pompe.
« La structure des prix du carburant suscite régulièrement des incompréhensions que justifie en partie son opacité », affirme Yves Jégo.
Or cette opacité dont fait allusion Yves Jégo se trouve au niveau des pétroliers. La clarté sur la formation des prix fait partie des revendications des 24 Maires, des 24 associations et des collectivités.
Dans une résolution, les 24 maires de La Réunion appellent au rassemblement autour de trois revendications communes aux municipalités et aux professionnels de la route : accélérer la transparence sur les prix, participer à la table ronde instituée par le préfet sur cette question, et exiger une baisse de 25% du prix du gasoil.
Roland Robert, président de l’Association des Maires, précise que « nous devons donc nous entendre et agir de concert pour réclamer la transparence sur les modalités de fixation des prix des produits pétroliers ».
Cette transparence, c’est exactement ce que refusent les patrons des syndicats de transporteurs. Ces patrons qui manifestent ne sont-ils pas de connivence avec les pétroliers ? Les transporteurs ne perçoivent-ils pas une ristourne des pétroliers ? Peut-on traiter les problèmes d’une catégorie sur le dos des autres ? Peut-on prendre en otage l’ensemble de la population Réunionnaise ?
Voyons les conséquences de cette opération.
Chacun peut constater que cette opération a permis de faire diversion en braquant les projecteurs des médias loin de l’essentiel : faire la transparence sur la formation des prix des carburants.
Le blocage des routes lancé par ce mouvement voulait également empêcher la manifestation organisée par un collectif de 25 associations car ce collectif revendique :
- baisse des prix de 20% pour tout le monde.
- faire la transparence sur la formation des prix : celui qui paie a le droit de savoir.
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