
C’était un 30 juin
30 juin, par1993- La disparition de Lucet Langenier. Elle a été brutale, prématurée et a frappé douloureusement non seulement sa famille mais aussi ses (…)
Intervention au Conseil général
29 juin 2005
Lundi dernier, à l’assemblée plénière du Conseil général, Yvon Virapin, conseiller général de Saint-André est intervenu longuement sur le problème de l’emploi. Une intervention solennelle afin de proposer une démarche globale et commune des Réunionnais face à ce fléau. On lira ci-après le texte intégral de cette allocution de l’élu de l’Alliance. Les intertitres sont de “Témoignages”.
(page 3)
La Réunion connaît l’une des crises les plus graves qu’elle ait connues : une crise économique et sociale avec des bouleversements dans tous les secteurs. Il semble que des Réunionnais sous-estiment l’aggravation rapide de la situation et ce dans tous les domaines. C’est la mondialisation de l’économie et les contradictions amenées par celle-ci qui ont des conséquences en Europe, des conséquences sur les économies.
Un contexte européen morose : crise en France, en Allemagne, en Italie... etc. Une crise politique, une crise économique avec les craintes pour les fonds structurels pour 2007-2013 mais aussi crise identitaire. La crise ne va pas s’éteindre dans les mois qui viennent mais s’aggraver et elle va durer longtemps.
Notre environnement géographique est en pleine évolution : l’île Maurice est sur le départ pour être la plaque tournante d’exportation des produits finis (dans l’électroménager notamment). Ces produits finis envahiront peut-être La Réunion. Que pèseront alors les exonérations de charges etc. en fonction de cette donne ? Quel est alors l’avenir pour les P.M.E. réunionnaises ? Par ailleurs, les A.P.E. seront, dans quelques années la loi : La Réunion est-elle prête à y faire face ? Et la suppression des barrières douanières ? Comment le marché réunionnais fera-t-il face à cette entrée massive de produits à des prix compétitifs ?
Problèmes intérieurs
Les difficultés sont aussi à l’intérieur même de La Réunion. En premier lieu : la canne. Rien n’est perdu, mais rien n’est joué. Quelle compensation pour les planteurs ? La réunion de ce lundi après-midi à la préfecture va permettre de voir si l’ensemble des partenaires peut tenir un discours commun avec des points de vue partagés.
En deuxième lieu l’emploi : La Réunion a un taux de chômage fort ; la donne est récurrente depuis des années. Comment va faire La Réunion avec la baisse des crédits FEDER, FSE et ce que l’on appelait jusque là FEOGA ou IFOP ?
Et c’est dans ce contexte de fortes incertitudes que l’on entend certains responsables politiques exhorter la Région à intervenir dans le dispositif des contrats d’avenir. C’est-à-dire au moment où la Région connaît une baisse des crédits d’investissements, on lui demande d’embaucher, de mettre des crédits de fonctionnement dans le système. Et tout cela parce qu’il y a 2007. La Région, elle, n’est pas renouvelable en 2007... Ni en 2008. Mais il y en a d’autres qui sentent déjà les premiers grognements de la population... Ceci explique cela...
Une bombe à retardement
Paul Vergès l’a dit lors d’une conférence de presse : il serait le plus grand des irresponsables politiques de La Réunion s’il agissait de la sorte, dans une gestion au jour le jour. D’autant plus que ce dispositif, c’est une bombe à retardement, dont le délai est bien plus court que celui que nous avons connu jusqu’ici pour les CES ou les CEC.
Dois-je vous rappeler les problèmes de réinsertion des aides éducateurs ? Il était près de 2000 dans l’Éducation Nationale. Combien d’entre eux n’ont pas retrouvé un travail ? Pour eux comme pour les CEC ou encore les CEJ, les délais étaient de 5 ans. Pendant ces 5 ans, le gouvernement prenait en charge 80 à 85% du montant des charges, le reste c’est-à-dire le résiduel était pris en charge par les collectivités et les associations qui les employaient ou partagé entre les collectivités, toutes les collectivités et cela pour les CEJ en particulier.
Le temps, pour les contrats d’avenir, ce n’est pas 5 ans. Il est de 3 ans et un amendement déposé au Parlement ouvre la porte à des contrats de 6 mois. 6 mois. Pour les contrats d’avenir, il n’y aura pas, comme on a connu pour les CEC ou les CEJ, une suite, qui donnait encore des années pour préparer l’insertion.
Pour les contrats d’avenir, la prise en charge de l’État est dégressive : 75%, 50%, 25%. Et après : débrouillez-vous, payez tout... C’est ce que nous dit le gouvernement.
Certains ici laissent entendre que la Région n’intervient jamais au profit d’emplois aidés dans l’économie alternative. Ceci n’est pas la vérité. Je vous rappelle que la Région a co-financé 4.400 emplois jeunes dans le cadre "nouveaux services, nouveaux emplois" sur la période ouverte par ce dispositif. De même, la région participe actuellement au co-financement d’environ 1.500 emplois verts.
Bel exemple de démocratie et de dialogue !
Madame la Présidente, vous avez en date du 20 mai expédié un courrier aux 337 CEC du Département dont les contrats prennent fin le 30 juin 2005, leur demandant d’aller voir ailleurs. Si vous êtes vraiment pour l’insertion, si vous voulez comme vous le dites lutter contre le chômage, alors je vous propose de les titulariser au Conseil général, dans les services, on en a bien besoin. C’est ce que la Région a fait avec tous ses CEC et CEJ au 1er janvier 2004.
Pour certains, les CES et les CEC étaient une solution idéale. Cela fut aussi un scandale : celui d’annulation d’un certain nombre d’élections pour cause d’emploi massif de CES ou de CEC juste avant des consultations populaires. Cela a été le cas à Saint-André, en 1995 ou encore récemment à Saint Philippe pour l’élection cantonale de 2004.
Certains responsables politiques réunionnais pour plaider leur cause, n’ont pas hésité à interpeller directement ici le Président de la Région alors qu’ils savaient qu’il était à Bruxelles, et insister pour que la Région participe au dispositif contrat d’avenir.
L’argumentation était simple : nous, on attend que la Région décide de s’impliquer pour le faire. Si la Région ne s’implique pas, on pourra toujours conseiller d’aller à la Région, et de protester, d’exiger. Bel exemple de démocratie et de dialogue !
Des dispositifs très insuffisants et inadaptés
Ce sont d’ailleurs les mêmes qui ont porté aux nues des dispositifs comme les congés solidarité et crié sur tous les toits : avec les congés solidarité, ce seront 6.000 personnes qui partiront en préretraite, et autant de jeunes, sinon plus, qui occuperont les postes laissés vacants.
Quel est aujourd’hui le nombre de contrats solidarité signés ? 189 conventions signées et 2.389 bénéficiaires. C’est largement insuffisant. Ce sont les mêmes qui, ici ou à la tribune de l’Assemblée nationale ou du Sénat, ont prononcé des discours enflammés et qui auraient presque pu vous arracher des larmes sur le C.I.R.M.A. (Contrat d’insertion par le revenu minimum d’activité), sur ce dispositif fantastique, qui, enfin, allait redonner leur dignité aux érémistes. Combien de C.I.R.M.A. ont été signés à La Réunion ?
Ces dispositifs de congé solidarité, ces dispositifs de R.M.A. sont là : et le chômage aussi. Et pendant ce temps-là, les crédits attribués pour les CES et les CEC sont en baisse. Au 1er janvier 2006, ils seront supprimés. Il n’y aura pas la fête ni pour le 20 décembre, ni pour Noël, ni pour le 31 décembre dans de nombreuses familles réunionnaises.... Des milliers de jeunes et de moins jeunes seront privés d’activité, d’emploi, privés d’espoir.
Quel bilan de ce zanbrokal ?
À La Réunion, ces inquiétudes se font de plus en plus sentir. D’autant plus que la situation nationale, européenne et mondiale ne prête pas à l’optimisme.
Vous avez eu tous ces plans pour l’emploi, émanant de gouvernements dits de gauche et de gouvernements dits de droite. Ces mesures dites de traitement social du chômage, qu’ont-elles réellement changé à la situation de La Réunion ?
Aujourd’hui, on arrive à un zanbrokal mêlant les dispositifs de l’actuel gouvernement à ceux de la Loi Programme pour l’outre-mer et à ceux de la LOOM : les exonérations de charges sociales, les exonérations fiscales... tout cela se croise et parfois s’oppose. Mais quel bilan pouvons-nous réellement en tirer ?
Que les Réunionnais proposent des solutions
Nous, Réunionnais, nous pouvons prétendre connaître un peu la situation dans laquelle nous sommes. On ne peut pas, on ne peut plus attendre des mesures pour les critiquer ou pour les porter aux nues et dire qu’on est en voie de régler la question. C’est faux.
Il faut que les Réunionnais proposent des solutions dont ils assumeront la responsabilité, même si ces mesures n’ont rien à voir avec ce que le gouvernement préconise aujourd’hui ou n’a à voir que partiellement avec ces dispositifs.
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