Elie, un révolutionnaire

28 octobre 2011

Contrairement à ce que chacun pense, les Réunionnais ne sont pas si passifs. En effet, en 1811, Elie, forgeron, lance la révolte contre la condition inhumaine faite aux esclaves et tente de rétablir la vérité sur les esclavagistes criminels.

A l’heure où le Monde arabe est en pleine ébullition, se souvenir d’Elie est l’occasion pour les Réunionnais de prendre conscience que l’ordre établi peut être changé. Cette année 2011 rend hommage à “Élie, un combattant réunionnais de la liberté”, assassiné le 15 avril 1812 lors de l’exécution il y a 199 ans de onze esclaves rebelles à Saint-Paul (quatre), à Saint-Leu (cinq) et à Saint-Pierre (deux). Deux autres furent décapités publiquement le 24 avril à Saint-Benoît.

Que s’est-il passé ?

Entre le 5 et 11 novembre 1811, La Réunion est sous gouvernance anglaise, près de 200 esclaves conduits par un esclave créole du nom d’Elie descendent pour en découdre avec les oppresseurs, comprenaient les esclavagistes. Peu armés, ils brandissent un étendard à leurs couleurs, une croix et 3 sagaies sur un fond bleu, et appellent tous les esclaves à les rejoindre, sans succès. Le 8 novembre, selon l’historien Prosper Eve, un conflit éclate entre des hommes armés et une cinquantaine d’esclaves. Parmi eux, 52 esclaves seront arrêtés pour être transférés à Saint-Paul et les autres seront traqués pendant plusieurs jours.

D’après les historiens, ce mouvement a été « la seule révolte aboutie, comparée aux autres projets de soulèvement vite étouffés, par délation ». Jean, le premier chef de cette révolte, sera rapidement mis au fer, mais la révolte ne s’arrêtera pas. Elie, le nouveau chef désigné, assisté de ses 2 frères, Gilles et Prudent, mène les insurgés.

Face à eux, une petite milice de colons armés se forme pour poursuivre les insurgés. Les colons installent un guet-apens et parviennent à arrêter les révoltés en tirant à vue. Une vingtaine d’entre eux est tuée. Certains seront pris et enfermés, et les autres encore sont pourchassés avant d’être emprisonnés à leur tour et traduits en justice. Les procès se succèdent dans la Cathédrale de Saint-Denis, où trente condamnations à mort seront prononcées. Les condamnés seront exécutés dans toutes les régions de l’île à titre d’exemple.


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