Mobilité et Transport

Les Réunionnais menés en bateau pendant que les alternatives coulent...

30 septembre 2011

Du 16 au 22 septembre, les collectivités locales, réseaux de transports, services publics, associations, établissements scolaires ont organisé, comme chaque année et pour la 10ème fois, la Semaine européenne de la Mobilité. Cette semaine étant dédiée à la valorisation des moyens de locomotions alternatifs à la voiture individuelle, il est nécessaire de faire le point sur une des plus grandes préoccupations réunionnaises.

Il est indéniable que ce sujet est épineux, car c’est un problème souvent pointé du doigt par l’ensemble de la population. Toute personne ayant voulu effectuer un trajet Nord-Sud a bien dû constater que malgré les quelques efforts récents, il reste encore un long chemin à parcourir avant de dire qu’on se déplace efficacement à La Réunion.

Une situation qui s’enlise

Aujourd’hui plus que jamais, notre parking automobile est surchargé. Le prix de l’essence n’a de cesse d’augmenter, la dernière en date est celle du 27 septembre, alors que l’interprofessionnelle se mobilisait contre la vie chère. Nous pouvons ajouter à cela les dégâts environnementaux que cette surconsommation engendre. Au final, la pratique de la voiture individuelle n’est plus viable sur la durée. Combien de carcasses sont abandonnées dans la nature réunionnaise ? Bien trop, cela est certain, quand on sait que les batteries des voitures peuvent polluer pendant des dizaines d’années, contaminant terre, mer, faune, flore et nappes phréatiques (notamment avec le climat tropical que nous connaissons).

Il y a aussi une réelle demande de l’ensemble de la population, notamment celle qui n’a pas les moyens d’assumer un investissement tel que la voiture, et qui est donc dépendante d’un réseau de bus. La jeunesse, souhaitant gagner en autonomie, cherche à ne plus solliciter les parents, qui ne peuvent pas forcément assumer ces déplacements.

Un manque de volonté politique

On pourrait même penser que l’on encouragerait presque les Réunionnais à perpétuer l’usage à outrance de la voiture individuelle. En effet, quelles alternatives nous sont aujourd’hui proposées ? Les 2.000 bus de Didier Robert ? Quelle blague ! Un projet vaseux, qui n’était qu’un maigre lot de consolation par rapport à ce que la population attendait du projet du tram-train. Des bus, pourquoi pas, soi-disant écologiques, encore mieux, mais en attendant où sont-ils ? En effet, la majorité de la Région Réunion se targuait de ce projet qui aurait une application plus immédiate. Ah, la bonne vieille politique démagogue n’est jamais loin, surtout sachant que si le projet est plus immédiat, il est aussi plus éphémère, car il faut remplacer les bus tous les quinze ans.

Même financièrement, ce projet ne tient pas la route, alors que M. Robert le présente comme étant plus économique que le tram-train, mais qui, lui, représentait une solution de long terme.

Ainsi, nous pouvons tout de même noter qu’encore une fois, il y a une cruelle erreur sur les priorités de nos élus. La Région qui utilise des budgets tout simplement grotesques en communication ne ferait-elle pas mieux de s’occuper de cet enjeu majeur pour le développement (durable, cela va de soi) de La Réunion ?

Nou lé Kapab - numéro 5

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