Procès de Jacques CHIRAC

Sa recette pour échapper au tribunal

9 septembre 2011

L’ancien chef de l’État, aujourd’hui âgé de 77 ans ne sera pas présent au procès relatif aux emplois fictifs de la Mairie de Paris. Le Tribunal correctionnel de la capitale a accepté de juger l’ancien Président de la République… en son absence.

Déterminez la sauce à laquelle vous voulez être mangé

De l’ouverture du dossier contrariée à l’époque par l’immunité présidentielle qui interdit à la justice d’engager des poursuites contre les chefs d’État en exercice jusqu’à l’instruction de l’affaire, un ensemble de manœuvres et de stratégies de défense s’attellent à dispenser Jacques Chirac de procès.

Mettez-y quelques gouttes de manœuvres politiques...

C’était il y a un an, en septembre 2010, le Conseil de la commune de Paris avait validé un protocole d’accord entre la collectivité et l’UMP. Ce protocole de la honte contracté entre la Mairie de Paris (PS) et le parti majoritaire (UMP) engage la collectivité parisienne à ne pas se porter partie civile en échange d’une indemnisation de 2,1millions d’euros de la part de l’UMP.

Ajoutez une pincée de manœuvres judiciaires...

Après les tractations politiques, c’est par le biais d’une question prioritaire de constitutionnalité (QPC) transmise à la Cour de Cassation que la défense de l’ancien Président cherche une nouvelle fois à protéger Jacques Chirac. Cette question prioritaire de constitutionnalité fut soulevée par la défense de M. Chirac et demandait l’abandon des poursuites à son encontre puisque, selon les avocats de la défense, au vu du délai écoulé entre les faits et le procès, il devrait y avoir prescription des délits. Fort heureusement, le peu d’indépendance qui reste à la justice française a permis à la juridiction suprême de l’ordre judiciaire de rejeter cette QPC et de renvoyer l’affaire Chirac devant le Président de la 11éme chambre du Tribunal correctionnel, Dominique Pauthe, qui s’avère être une redoutable pointure de la magistrature française.

Saupoudrez le tout par des examens médicaux...

C’est la dernière manœuvre orchestrée par l’épouse de l’ancien chef de l’État. En effet, sur demande de sa femme Bernadette et de sa fille Claude, les médecins ont établi un certificat médical portant sur l’État de santé de Jacques Chirac. Ce rapport révèle que l’ancien président de la République n’est "pas en état" d’assister à son procès.

C’est cuit… Appréciez-le bien !

L’acharnement a fini par payer, la justice ne contraindra pas l’ancien Président de la République à comparaitre à son procès. Jacques Chirac sera certes jugé et représenté par ses avocats, mais il n’aura pas connu ce que peut être une comparution devant une juridiction. Notons par ailleurs que M. Chirac, qui ne jouit plus de ses pleines capacités physiques et mentales continue toujours pour l’heure de siéger au Conseil Constitutionnel puisque la constitution de la Vème République attribue aux anciens chefs d’État un siège à vie... Sélection quand tu nous tiens !

Nou lé Kapab - numéro 2

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