Europe

Un énième Sommet de crise

9 décembre 2011

Aujourd’hui, vendredi 9 décembre, les dirigeants des 27 pays de l’Union européenne vont se réunir lors d’un Sommet européen déterminant l’avenir de la zone euro. Un de plus qui devrait, selon certains spécialistes, aboutir à des mesures drastiques pour sauver la monnaie unique.

En dépit des nombreuses réunions, les plans de rigueur mis en place en Europe ont surtout touché les peuples : baisse des aides sociales, baisse des revenus et retraites, hausse des impôts et taxes, hausse des assurances et mutuelles, suppression de postes dans la fonction publique… Toutes ces mesures vont atteindre les modes de vie des Européens. D’autant plus que face à ces plans d’austérité, les gouvernements mis en place sont de droite, avec une vision libérale de la gouvernance d’un pays.

Renforcer la gouvernance de la zone euro

Selon les souhaits de Nicolas Sarkozy, président français, et Angela Merkel, chancelière allemande, la ligne budgétaire des États sera durcie et surveillée. Le traité de l’Union européenne devrait inscrire le tour de vis dans des budgets nationaux. En effet, les « sanctions automatiques » et « immédiates » pour les États dont le déficit dépasse trop les 3% du Produit intérieur brut (PIB) et la dette les 60% devraient s’appliquer d’ici peu.

Cette règle d’or obligera les 17 pays de la zone euro à un retour à l’équilibre sur le dos de leurs concitoyens de la classe moyenne et des plus démunis. Car les plus épargnés dans cette crise sont les hauts revenus qui font un effort moindre par rapport aux populations. Ces populations qui pourraient payer les erreurs de leurs gouvernements, si ceux-ci ne répondent pas aux exigences de l’UE. En effet, le retour à l’équilibre sera surveillé et vérifié par la Cour de justice européenne, dotée de pouvoir de poursuites, et l’UE pourrait demander aux gouvernements de revoir leur projet de budget.

« Un devoir de réussite »  !

Les comptes de la France sont dans le rouge depuis le début du 21ème siècle, les mesures gouvernementales n’ont pas endigué la crise structurelle, à laquelle vient de s’ajouter la crise économique et financière de 2008. Face à cette situation, le gouvernement UMP d’aujourd’hui se veut garant d’un retour à l’équilibre : « Nous avons collectivement un devoir de réussite : si nous ne réussissons pas, alors nous alimenterons l’accusation d’impuissance et d’irrésolution qui est le moteur de la crise d’aujourd’hui », a déclaré François Fillon mercredi à Marseille, à la veille de l’ouverture du Sommet, qui est jugé « crucial pour enrayer la crise de la zone euro ».

Se félicitant que « la France et l’Allemagne ont pris des initiatives (...), mais nous avons besoin de l’appui de tous », François Fillon en oublie les chiffres du chômage, de la misère et de la précarité qui ne cessent d’augmenter.
A La Réunion, il n’y a plus d’illusions, plus de 29% de la population est au chômage, dont 60% des jeunes, le BTP est en passe de disparaitre, la récession s’enracine, la crise locale devrait perdurer et entrainer avec elle des milliers de familles. Il est donc encore temps de changer les choses et d’aller voter pour une politique sociale qui permettrait de créer de l’emploi et de relancer la croissance.

Luttes pour l’emploiUnion européenneNou lé Kapab - numéro 15

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