Partir maron, tout un art
« Le grand récit des abolitions est l’instrument privilégié d’une histoire de France qui exclut les Créoles de leur propre libération » juge Dénètem Touam Bona dans son ouvrage Fugitif, où cours-tu ? (PUF, 2016). Paradoxe : la commémoration de la libération des esclaves en 1848 serait plus à la gloire des dominants qu’à celle des dominés !
De fait, commémorer l’abolition valorise le geste d’un Etat colonisateur signant un décret, mais ne dit rien des diverses formes de luttes des dominés. (…)