Bientôt la chaleur du Cap Leeuwin

Tour du monde à l’envers de Maud Fontenoy

29 janvier 2007

Après plus de 100 jours en mer, Maud Fontenoy poursuit son chemin vers le Cap Leeuwin. Une étape qu’elle est impatiente d’atteindre. À force de tempêtes, la fatigue commence à s’accumuler et ses tendinites la font souffrir. « Fort vent, froid, fatigue », c’est avec ces quelques mots que la navigatrice résume ces derniers jours sur le l’Oréal.

Maud Fontenoy entame son 103ème jour de navigation à bord du L’Oréal. Très fatiguée par les tempêtes successives, elle confiait hier son impatience à atteindre le Cap Leeuwin, promesse d’un temps plus clément et de chaleur. « Les nuits sont très noires parce que le ciel est très couvert et je dois affronter une très grosse houle à cause de la dépression qui vient de passer », expliquait-elle. Le bateau, dans ces conditions, est difficile à manœuvrer et Maud Fontenoy se sent usée face à chaque dépression, d’autant plus qu’elle souffre de tendinites. Mais pas question de baisser les bras à ce stade de l’aventure, Maud Fontenoy veut « aller jusqu’au bout », parce qu’elle sait qu’elle a « cette énergie incroyable » au fond d’elle. « Je suis prudente pour ne pas tomber, je reste attachée au bateau et j’essaie de dormir par tranche d’une heure et demie ou de demi heure », raconte Maud. Pour tenir bon, elle se fixe des objectifs courts : se préparer à affronter la prochaine dépression, approcher le Cap Leeuwin pour échapper enfin à ce paysage noir et gris.
Maud Fontenoy poursuit son rêve, bien consciente que « les derniers kilomètres du marathon sont les plus durs ». Elle n’aurait d’ailleurs pas entrepris ce tour du monde si cela avait été « une partie de plaisir ou gagné d’avance ». Maud Fontenoy résiste grâce à des « moments de béatitude », forcément très courts dans cette aventure, mais qui la remplissent de joie. Comme la surprise de ce ciel étoilé. « Etonnant ! Depuis plusieurs mois, j’étais face à ce ciel sombre, effrayant lors des manœuvres, si bien que je me débrouille avec une lampe torche. Une nuit, je suis réveillée par des rafales à 60 nœuds. Je sors en chaussette et sans ciré pour ouvrir la grande voile, et je découvre ce ciel étoilé. Un coin de ciel magnifique, un champ de fleurs qui m’a donné plein d’espoir », raconte Maud. Une vague « insidieuse et glacée » n’a toutefois pas manqué de la ramener à la réalité. L’aventure, ce n’est pas que des tempêtes. Ce sont aussi ces animaux qui approchent du bateau de Maud : des petits manchots, des poissons volants, des dorades coryphènes, des baleines, des dauphins, des albatros dont un qui la suit depuis le début. Ces rencontres émouvantes rappellent à la navigatrice combien « la planète à besoin de nous et qu’il faut la protéger ». Évidemment, l’un des messages que Maud veut faire passer aux enfants.

E.P.


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