Tour du monde à contre-courant de Maud Fontenoy

Ce week-end, le Sud de la Nouvelle-Zélande

12 janvier 2007

Après les tempêtes qui ont malmené le L’Oréal ces derniers jours, Maud Fontenoy a retrouvé un peu de calme avec l’apparition du ciel bleu. Elle se dirige maintenant vers le Sud de la Nouvelle-Zélande, qu’elle devrait atteindre ce week-end. Avec un seul objectif : atteindre au plus vite l’océan Indien.

Maud Fontenoy poursuit son aventure dans le Sud du Pacifique. La semaine dernière, elle avouait son impatience de revenir à La Réunion. La prochaine étape vers cette destination, c’est, ce week-end, le passage au Sud de la Nouvelle-Zélande. Mais la navigatrice préfère ne pas se réjouir d’avance. Qui sait combien de tempêtes l’attendent encore ? Hier, via le Musée national de la Marine à Paris, elle nous racontait ces derniers jours de navigation à bord du L’Oréal. La semaine dernière avait été marquée par la persistance du mauvais temps. « Le beau temps est revenu. C’est extraordinaire de revoir la lumière et le bleu du ciel. J’ai pu retrouver mon énergie, recharger mes batteries. Le bleu a ramené la vie et la beauté autour de moi. C’est une sacré sensation. On ne s’en rend pas compte sur terre que le bleu est si beau et vital. Voir ce bleu le matin en se levant et le soir, on revit », racontait la navigatrice, qui n’avait pas eu de lumière durable depuis le passage du Cap Horne, début décembre.
Pour autant, Maud Fontenoy reste prudente. L’aventure n’est pas terminée et le temps est imprévisible. « J’aurai le sentiment de rentrer à La Réunion que lorsque je serai dans l’océan Indien. Je n’ai pas encore brisé de bouteille de champagne sur le L’Oréal », précisait-elle. « J’essaye d’avancer chaque jour au maximum en faisant un calcul approximatif du chemin parcouru. Mais je reste assez tendue, fixée sur mon objectif ». Elle se souvient encore des très grosses tempêtes de la semaine dernière, « interminables », qui lui ont procuré de « grandes souffrances ». « Ces tempêtes m’ont miné le moral, et physiquement, j’étais très fatiguée. Le vent plein Ouest a beaucoup secoué le bateau, le L’Oréal a été malmené par les flots. Je restais arche boutée sur ma couchette, je m’accrochais aux parois du bateau, qui est un navire de compétition, donc pas très confortable », racontait hier la jeune femme. Dans ses conditions extrêmes, Maud Fontenoy n’a qu’un seul remède : penser à ses proches et aux enfants qui la soutiennent au loin, qui suivent chaque semaine son aventure. C’est d’ailleurs à ces derniers qu’elle veut faire passer un message à travers ce tour du monde un peu spécial. « La fatigue s’accumule, ce qui rend les choses difficiles. Ça peut faire peur de savoir qu’on ne pourrait pas se sauver si jamais le bateau venait à couler. C’est vrai. Mais je veux faire comprendre que grâce à la confiance en soi que l’on peut avoir, il nous est possible de gravir des montagnes. Il y a en nous une force que l’on utilise plus. Une volonté d’y arriver, une envie de réussir ».

E.P.


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