Les adolescents sont plus facilement réceptifs aux messages de lutte contre l’indifférence. L’exemple des initiatives entreprises par les collégiens sainte-suzannois d’Hyppolite Foucque sert à le prouver. Plus de 200 élèves se sont essayé aux sports adaptés ; une manière évidente de comprendre l’autre et ses difficultés ; une façon de surpasser les frontières de l’a priori. Hier, 10 ateliers étaient proposés aux deux 5ème SEGPA dudit collège, de l’Unité pédagogique d’intégration et d’une classe de 5ème général. Ensemble, ils ont découvert des sports enrichissants, grâce à l’exemplaire travail de l’équipe enseignante, mais aussi d’animateurs sportifs du Comité régional du sport adapté (CRSA). Pour Wilson Advisse (Brevet d’état), cette initiative est très intéressante, d’autant qu’il est davantage aisé de changer l’état d’esprit des plus jeunes, mais aussi leur comportement. Dépourvus de repaire, ils se sont initiés à des sports moins faciles que l’on pourrait le prétendre. Les collégiens le savent aujourd’hui. Outre l’aspect sportif, cette journée placée sous le signe de la compréhension de l’autre valorise l’élève déjà en difficulté scolaire. "Moin mi trouv i doi fèr souvan bann zourné komsa, komsa nou konpran bann zandikapé, nou èd azot. E la mont anou in zandikapé i gingn fé spor osi. Lé dir manèv in fautèy roulan. Moin noré zamé di", m’explique un collégien.

Du sport en Chine ...

Cette journée était aussi l’occasion pour le CRSA de présenter ses activités en faveur des personnes déficientes mentales et handicaps associés. Wilson Advisse expliquait les différents voyages vers les États-Unis, l’Irlande, et l’année prochaine en Chine, afin que des personnes handicapées puissent s’intégrer, trouver de la valeur, s’enrichir aussi. "Le sport est un puissant vecteur d’intégration sociale", explique le fascicule du CRSA, ce qui dépasse la seule recherche de développement physique et intellectuel. Pour le Special Olympics 2007, selon des critères bien définis (autonomie, participation sur au moins 2 ans), 2 jeunes de tous pays s’offrent leur mondial du cœur, où la compétition n’a aucun droit de cité. "Que je gagne, mais s’il m’est impossible de gagner, que je fasse preuve de courage dans mes efforts", lisiez-vous plus haut. Ce serment de Special Olympics en dit long sur la volonté d’encourager ceux qui n’ont pas des aptitudes sportives. Si Handisport s’occupe de l’encadrement de personnes handicapées moteur, le CRSA encourage la pratique du sport pour les personnes contraintes par une déficience lourde. Le sport leur est ainsi ouvert. Alors pour ceux qui s’envoleront vers la Chine, bon courage et bonne préparation. Quant aux élèves du Collège Hyppolite Foucque, nous ne pouvons que les applaudir pour les opérations de cœur qu’ils ont menées durant toute cette semaine.

Willy Técher

Le Comité régional du sport adapté

Le Comité régional du sport adapté a été créé le 22 octobre 1984. Organe décentralisé de la Fédération française du sport adapté, il a pour but de développer, organiser, coordonner et contrôler la pratique des activités sportives en faveur des personnes handicapées mentales, former les cadres techniques, inciter la création des groupements sportifs et les représenter auprès des pouvoirs publics. Actuellement, le Comité régional du sport adapté compte neuf associations de sport adapté affiliées représentant un total de 356 adhérents. Il peut créer et gérer toutes structures pour accueillir les personnes déficientes intellectuelles et troubles associés.
L’objectif principal du Comité régional est de développer le secteur non compétitif dans le domaine du sport pour les personnes les plus lourdement atteintes. C’est donc une démarche sportive humaniste. Grâce aux sports, les jeunes et les adultes améliorent leur condition de physique, leurs aptitudes intellectuelles. Le sport devient un vecteur d’intégration, afin d’emmener la personne porteuse d’une déficience vers une intégration sociale. Aussi minimes soient-ils, les efforts qu’auront accomplis les athlètes sont des victoires sur la vie. Le sport leur permet de briser la logique de l’échec en révélant qu’ils peuvent être habiles et forts, et qu’ils sont capables de progrès.