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Euro 2008 : le paradoxe suisse...!
lundi 9 juin 2008
L’Euro 2008 vient de commencer. Les rues sont calmes, comme d’habitude, dans ce pays où une fille peut se promener toute seule passé minuit sans faire de mauvaises rencontres. Juste quelques drapeaux accrochés aux fenêtres ; à Zurich, les affinités affichées sont en grande majorité rouges à croix blanches. Dans ma ville de Renens (ville de l’ouest lausannois), par contre, le coeur des supporters va plutôt aux Portugais, aux Italiens et aux Turcs. Pour le mondial, beaucoup avaient mis deux drapeaux : Suisse et Turquie, Suisse et Portugal, Suisse et Brésil. Cette fois, aucune fenêtre bi-drapolore ; sans doute l’imminence des matchs Suisse-Turquie et Suisse-Portugal.
Les autorités inquiètes !
Des écrans géants sont prévus un peu partout dans le pays. Samedi soir à
Genève les fans déjà arrivés auront droit au concert gratuit de Kassav
puis, pour le même prix, à celui de Yannick Noah. Le match
d’envoi, Suisse-Tchéquie, a suscité (à juste titre !) un certain nombre de craintes chez les
supporters de la Nati (l’équipe nationale) : l’entraîneur, Köbi Kuhn,
sera-t-il à 100% derrière son équipe alors que sa femme a été
hospitalisée à Zurich après une crise d’épilepsie ? Patrick Müller
pourra t-il jouer à hauteur de sa réputation, alors qu’il avouait ne pas être vraiment en forme ?
Alex Frei matera-t-il le gardien tchèque lequel, selon les médias
suisses, aurait peur de lui ?. On sait ce qu’il est advenu, car l’Euro est fini pour lui !
Les autorités redoutent un nouveau couac
dans le type G8 à Genève lorsque les forces de l’ordre lourdes de trop
d’équipements avaient eu beaucoup de mal à courir après les casseurs. Les
CFF (compagnie des chemins de fer) ont eu une grosse frayeur samedi matin :
des fils électriques arrachés par un train régional entre Lausanne et
Berne ont mis la gabegie totale dans les horaires. Qu’arriverait-il si
cet accident se renouvelait pendant l’Euro ? Rappelons que l’équipe de
France a décidé de se déplacer uniquement en train... Rappelons surtout
que la Suisse se veut le pays du chocolat, des montres et des trains à
l’heure !
Les projets de l’extrême droite
La semaine dernière encore, l’on voyait des panneaux publicitaires où des mains de couleur tentaient de s’emparer du passeport suisse : réclames pour une initiative nauséabonde de l’UDC : l’Union du Centre en français... étrange centre quand on sait qu’il se nomme "Volkspartei" dans la partie suisse alémanique et qu’il reprend à son compte certaines images de propagande nazie. Bientôt, juste après la trêve de l’Euro, le même parti promet de remettre le couvert avec une campagne anti-Roumains, dans le cadre de l’extension de la libre-circulation prévue dans les bilatérales Suisse-Union Européenne. Et entre les deux, voilà le pays demandant aux employés des CFF de sourire, aux commerçants d’apprendre quelques mots dans les langues des supporters ¬- Roumains y compris. Drôle de paradoxe que ce pays de l’UBS, de Swissair, de la Croix-Rouge, du siège de l’ONU, du comité olympique, numéro un dans le tri des déchets...
Laurence Gauvin
