
Salim Lamrani s’entretient avec le Professeur Bruno Guigue sur la Chine-3
2 juillet, parLa troisième et dernière partie de la causerie sur la Chine réalisée avec Bruno Guigue à l’UNR : https://www.youtube.com/watch?v=GkqvlqFEuOM&t=
Questions au dirigeant de l’Excelsior...
27 décembre 2005
Toutes les associations sportives de notre île auraient assurément aimé bénéficier du concours d’un dirigeant comme Goulam Gangate. Le club de football de l’Excelsior de Saint-Joseph est (pour l’instant et sans doute pour longtemps encore) le pré-carré où “Gola” a choisi d’évoluer. Il y a emmené ses fils et y a “rencontré” un beau-frère dont on peut dire, en exagérant à peine, qu’il lui a facilité l’accession au fauteuil de premier magistrat de la ville.
Goulam - pardon, l’Excelsior - a manqué le titre de champion de La Réunion 2005 pour notre D1P. Dans mon “Libre propos” du samedi 12 novembre dernier, j’écrivais que ’dimanche, quand j’appellerai mon pote Goulam Gangate, ce sera pour lui dire qu’il est, cette fois-ci, passé de très près et que l’année prochaine... ce sera la bonne !’
Depuis, la victoire en finale de la Coupe de La Réunion contre le FCSD est venue atténuer le sentiment de légitime frustration qui a pu être ressenti là-bas, du côté de la Caverne des Hirondelles. Et puis, la confirmation d’une participation à une compétition africaine est venue réduire totalement le temps que les autres peuvent consacrer à la rêverie.
L’envie n’était pas tenable. D’où mes questions à... Goulam Gangate...
o Malgré la Coupe de La Réunion et la perspective de l’Afrique, pas trop déçu tout de même, de finir second à un seul petit point de l’USST pour le championnat ?
- Goulam Gangate : Terminer à un point de la Tamponnaise en 2005 n’est pas honteux, encore moins dramatique. L’USST a plus de 25 années d’affilée en 1ère division, l’AS Excelsior n’a que 10 ans. L’USST a 736.000 euros (4 millions 827.843 francs) de subvention municipale en 2005, l’Excelsior en a eu 290.000 euros (1 million 902.275 francs). Le maire du Tampon est en place depuis 1977 (28 ans), celui de Saint-Joseph est élu depuis 2001 (4 ans).
Je pourrais continuer en évoquant les emplois, les sponsors, les réseaux... On ne joue pas dans la même cour. Finir second, à un point, après un beau parcours, il y a un peu de déception oui, mais un énorme encouragement pour l’avenir.
o Comment a été vécu le coup de sifflet final qui consacrait au soir du dimanche 13, votre seconde place ?
- Nous sommes restés dignes dans l’échec à atteindre l’objectif suprême, c’est-à-dire le titre de Champion. Au coup de sifflet final, des joueurs m’ont interrogé du regard, de la voix. Il y avait de la pudeur chez eux. Une immense pudeur.
À l’annonce du score de La Rivière Saint-Louis, où La Tamponnaise avait gagné, des yeux se sont rougis, des narines ont gonflé, des sanglots se sont bloqués dans les gorges. Certains ont semblé tétanisés.
Pendant ce temps, le groupe du KOP, entouré d’autres supporteurs, continuait à chanter, à battre les tambours, à souffler les trompettes. Joueurs et techniciens les ont salués et les ont remerciés. Le président et ses collaborateurs, nous étions là, "droits dans nos bottes”, la tête haute, à côté des élus et des sponsors, tous solidaires, malgré la déception.
Dans l’intimité des vestiaires, les joueurs ne cachaient pas une certaine tristesse. Leur revenaient les images fortes d’une année pleine. Et puis, ils ont parlé des autres, des adversaires, des mérites des uns et des autres. Oui, ils ont parlé des autres, beaucoup des autres. Et puis, ils se sont rappelé qu’il y avait encore la Coupe de La Réunion...
Quelques instants après la douche, toute trace de déception avait disparu. Le foot est un jeu qui offre aux hommes l’occasion de s’élever quand la défaite est là... J’ai vu que j’avais affaire à des hommes... C’est intense comme moment.
o Qu’est-ce qui a manqué à l’Excelsior pour passer l’USST ?
- Il nous a manqué deux points. C’est-à-dire un but, celui de la victoire aux Avirons ou à Saint-Louis, ou même à Raphaël Babet. Un nul de trop, une victoire de moins. Un peu de culot, de hargne parfois, de ruse et de vice aussi, d’adresse, de précision, d’intelligence de jeu sur ces matches que j’ai évoqués.
Il nous a manqué mille petites choses pour être devant. La glorieuse incertitude du sport a joué, pleinement... Il n’y a rien à dire...
o Tu évoques l’énorme budget de l’USST. Demandes-tu une telle manne ?
- Quand bien même le maire de Saint-Joseph...
o ...qui se trouve être ton beau-frère...
- ... qui est - sans qu’il n’y ait là de relations, mon beau-frère - nous proposerait 5 millions de francs, je demanderais qu’on refuse, même si nous n’avons pas tous les moyens de notre politique et d’autres objectifs. Nous ne voulons pas gaspiller l’argent public, ni l’argent privé d’ailleurs. Nous sommes jaloux de l’équilibre "subsides publics - subsides privés".
Et même si tous les maires attribuaient d’énormes subventions à leurs équipes de D1P, il y aurait toujours un premier, un second et, en queue de classement, deux clubs relégués en D2.
Nous préférons mettre l’accent sur la formation (joueurs et cadres) et les amener à la compétition avec des bases solides et les préparer à l’après-football : emplois, stages, formation permanente. Notre credo est clair : mettre l’humain au centre de nos préoccupations et ne pas adorer le veau d’or, l’argent facile et donc malsain...
o Le F.C. Nantes, c’est ta grande histoire d’amour. Pourquoi ? Pour quoi ?
- Avant l’armée, j’avais déjà quelques rares éléments sur le jeu séduisant des Nantais et ce, malgré l’éloignement, la rareté des images télé et un peu d’articles de presse - ceux de “France Football” et du “Miroir du Football”, denrées difficiles à trouver à cette époque.
Le hasard d’une sélection du Centre d’orientation militaire de Tarascon m’amène à Nantes, au Centre militaire infirmier. Et là, j’assiste à tous les matches à domicile du F.C. Nantes au stade mythique Marcel Saupin, à deux pas de la gare ferroviaire. Je joue dans l’équipe militaire composée de quelques stagiaires pro et de très bons amateurs. Je dispute deux matches amicaux contre les pros et me lie, le temps de l’armée, à quelques personnes de la région.
En 1990, j’effectue un stage au FC Nantes. J’observe les entraînements des pros de Jean-Claude Coco Suaudeau, ceux de l’équipe des réserves de Raynald Denoueix, ceux des équipes de jeunes. De nouveaux contacts s’établissent.
Trente ans après le service militaire, une équipe de benjamins du FC Nantes Atlantique séjourne à La Réunion invitée par Jean-Philippe Payet et dispute son tournoi. Elle est hébergée par des parents de jeunes de l’Excelsior. Des relations plus serrées, plus amicales se tissent avec les éducateurs des canaris et leur dirigeant René Degène. C’est là et c’est comme ça que commencent les bases réelles d’un partenariat qui, depuis maintenant 5 ans, s’affirme de jour en jour.
Ce partenariat nous permet d’apprendre, de comprendre, de nous ouvrir vers l’extérieur et le niveau national. Avant demain, l’international.
o C’est de la mobilité !
- Il s’agit en effet de promouvoir nos jeunes à travers une mobilité calculée, pensée, cadrée et encadrée. Il s’agit de profiter du savoir-faire des techniciens nantais dans le domaine de la formation, de faire progresser nos éducateurs, nos dirigeants. Le F.C.N.A. est le club qui nous convient le mieux : la marque du jeu, l’esprit maison (anciens joueurs qui deviennent éducateurs, entraîneurs, dirigeants), une forte identité par la formation et la promotion des jeunes.
o Plus de trente ans à vivre au rythme du football, cela est sans doute épuisant, peut-être lassant. Pour quoi continues-tu ?
- Pas pour l’argent, en premier lieu. Chez les Gangate, ce n’est pas le moteur de notre vie. Mes rapports avec la richesse matérielle sont difficiles. Je privilégie d’autres valeurs. Dois-je préciser que, question foot, nous sommes sans doute les entraîneurs les moins chers.
Je marche à la passion, à l’amour, à l’amitié.
Passion pour un jeu, un sport, un club. Passion pour éduquer, enseigner.
Amour de l’autre, des jeunes, de l’Homme, des Réunionnais.
Amitié envers les éducateurs, les joueurs, les dirigeants, les élus...
Il s’agit de privilégier les qualités humaines par rapport au paraître, au stress, au mépris... Il s’agit de privilégier l’humilité, la simplicité, la pugnacité, l’entêtement parfois, dans un domaine qui n’apporte à l’Homme que des moyens. Il s’agit, en un mot, de creuser son sillon dans la durée pour la mission pour laquelle nous avons été désignés. Rien d’extraordinaire... Seulement un choix de vie.
o Ton épouse Salima serait-elle un ange ?
- Salima n’est ni un ange, ni un démon. Encore moins mi-ange, mi-démon.
Trêve de plaisanterie. Mon épouse est très patiente, elle est douce, elle est d’une gentillesse exemplaire. Ces qualités m’ont permis de laisser libre-cours à ma passion. Je me demande souvent comment elle fait pour supporter ce que je lui demande. Elle ne s’oppose pas, ou si peu, à mes nombreuses occupations associatives. Je lui en suis très reconnaissant. Je délaisse beaucoup ma maison, mes intérêts, ma famille. Mais on ne me changera pas beaucoup. C’est sans doute trop tard.
Que puis-je lui dire d’autre pour son sourire permanent et son énorme abnégation ? Je le sais, je le lui dis ici : merci, mon Amour...
Entretien : R. Lauret
La troisième et dernière partie de la causerie sur la Chine réalisée avec Bruno Guigue à l’UNR : https://www.youtube.com/watch?v=GkqvlqFEuOM&t=
73% des 1172 sites non marins classés au patrimoine mondial de l’Unesco sont confrontés à un manque ou un à excès d’eau, a alerté une étude (…)
Le patron des communistes, Fabien Roussel, ne se rendra pas à une réunion de la Gauche sur l’hypothèse d’une candidature commune de gauche en (…)
La section PCR du Port apprend avec une profonde tristesse le décès de Nadia PAYET, ancienne déléguée syndicale CGTR. Militante engagée et (…)
C’est avec tristesse que nous apprenons le décès de Nadia Payet, veuve de notre camarade Bruny Payet. Témoignages adresse ses condoléances à (…)
Mézami zot i koné lo kozman k’i di konmsa : « la loi sé lékspréssyon la volonté zénéral. ».Poitan défoi ou lé a’dmandé kossa i lé oziss volonté (…)
Le 16 juin 2025, le Tribunal administratif de Paris a suspendu en référé l’arrêté du 26 février 2025 ordonnant le blocage de 17 sites (…)
Les cours du pétrole ont connu une nette hausse à partir de la deuxième quinzaine du mois de juin, portés par l’extrême tension au Moyen-Orient et (…)
L’État poursuit son engagement en faveur de la transition énergétique et de la décarbonation de l’électricité à La Réunion. À l’issue d’un appel à (…)
Dans les départements d’outre-mer, près d’une femme sur deux qui devient mère ne vit pas en couple, configuration familiale bien plus fréquente (…)
Une fois de plus, des femmes sont la cible d’une forme de violence lâche, insidieuse et profondément inquiétante : les attaques à la seringue dans (…)
Mézami, mon bann dalon, mi panss zot i rapèl la mortalité, laba dann Moris, lo gran kiltirèl épi politik Dev Virashwamy ; li lé mor na pwin lontan (…)