32ème de finale de la Coupe de France : Tours FC - Jeanne d’Arc 7-1

L’honneur est sauf pour les Mauves

5 janvier 2009, par Alain Dreneau

Malgré le score très lourd, ce ne fut pas une défaite humiliante. Les Portois sont tombés la tête haute, à la suite d’un match où le maître mot fut le respect.

Respect des joueurs et du staff de la Jeanne envers la valeur des Tourangeaux et la grande qualité de leur football. Respect en retour de toute l’équipe professionnelle pour leurs adversaires, à l’image de l’entraîneur Daniel Sanchez qui a tenu à leur rendre hommage. Mais aussi respect unanime du nombreux public réunionnais présent dans les tribunes, qui scanda la sortie de l’équipe portoise par de retentissants « Merci, merci les Mauves ! ».

Des retrouvailles créoles

Nombreux, les Créoles de l’émigration l’étaient assurément en ce samedi ensoleillé, mais glacial au stade de la vallée du Cher, à Tours. Et ce n’est pas le moindre mérite de l’équipe de Sergio Erapa et de Pascal Buteau que d’avoir su cristalliser cette solidarité de toute La Réunion autour du vénérable club portois et de sa pépinière de jeunes pousses. Toute La Réunion en effet : à la fois celle d’ici qui s’est retrouvée massée devant les écrans de télévision ou les écrans géants, et celle de l’émigration qui est venue littéralement de tous les coins de l’Hexagone pour converger vers Tours.

Ils sont venus en famille, ou en groupes de camarades, de la Touraine et de ses environs bien sûr (Laval, Le Mans, Nantes, Angers, la Vendée...), de la région parisienne, mais aussi de beaucoup plus loin, de Lyon, de Montpellier, du Pas-de-Calais... Les voitures étaient pleines, le co-voiturage ayant fonctionné à plein. Et les coffres eux aussi étaient pleins, chacun ayant apporté son cari pour un pique-nique d’avant-match. Ce 32ème de finale joué par un froid de moins 2 degrés fut l’occasion de chaudes retrouvailles ! Magie du football, magie de la Coupe de France, qui permet de vivre ces instants qui restent pour toujours dans les mémoires.

Le match limpide de Tours

« Tours était plus fort, Tours a mérité amplement sa victoire »
. Tel fut le leit-motiv des derniers représentants de l’Outre-mer en fin de rencontre. Les Portois étaient d’autant plus fondés à reconnaître la supériorité des pensionnaires de la Ligue 2 qu’ils ont su perdre avec la manière. Ils n’ont jamais “largué le kor”. Ils ont même essayé de prendre le match à bras le corps dans les cinq premières minutes. Mais très vite la limpidité du jeu à une touche de balle de Tours, la mainmise sur le milieu de terrain, la vivacité du travail des ailiers sur leurs ailes, l’efficacité des avants dans la surface ont submergé les Mauves. Les “pros” n’avaient pas pris le match à la légère, et cela se traduisait vite au tableau d’affichage : 3-0 à la mi-temps.

La seconde période fut dure à vivre, elle prit à la fin des allures d’hémorragie. Mais le but de la Jeanne fut important. Un but marqué à nouveau par Charles Roger au bout d’une action étrangement similaire au but qu’il avait glissé au stade de l’Est sous le ventre du goal de Feignies : la même course, le même engagement, la même détermination. Ce but eut le pouvoir de provoquer une explosion de joie chez tous les supporters de La Réunion, la dernière d’une longue série pour cette saison 2008. Merci pour toutes ces émotions les Mauves !

Mais ce but a aussi la vertu d’ouvrir symboliquement la route pour la prochaine saison 2009. Oui, la Jeanne a du tonus. Non, la Jeanne ne courbe jamais la tête ! Oui, “nou lé kapab” !

L’heure est maintenant, en attendant le retour, à la découverte de Paris et à d’autres rencontres (y compris avec Guillaume Hoarau et ses partenaires du Paris Saint-Germain). Et nul doute que vendredi, à l’aéroport de Gillot, les valeureux Mauves, joueurs et dirigeants, seront accueillis avec la même affection qu’à leur retour victorieux d’Alsace. Victoire un jour, défaite un autre jour : la vie est ainsi faite, qui s’y frotte s’y renforce.

Alain Dreneau

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