Jianny Alamelle, médaillé d’or 2005 aux championnats du monde de boxe française

’La èd amoin ansort amoin’

28 septembre 2006

Pour Jianny Alamelle, jeune champion de 24 ans, la boxe française est plus qu’un sport. C’est ’un plaisir’, ’une passion’, une discipline dont les valeurs lui ont offertes une autre vision de la vie. Discret, sa médaille d’or est avant tout le fruit de son travail, de cette constance dans l’effort qu’il aimerait transmettre aux jeunes.

Depuis "tan’ti", Jianny nous confie aimer le sport, "d’abord une histoire de camaraderie." Il était au départ partagé entre le ballon rond et les gants de boxe, puis il a dû faire un choix. Quand il a su qu’un voyage était à la clé des sélections pour le Championnat de France benjamin, il a foncé.

"I fo ét for dann sa tèt"

Et sa motivation ne l’a pas quitté depuis plus de 10 ans. Et il lui en a fallu pour franchir toutes les étapes de sélections et de qualifications pour concourir aux diverses compétitions, ainsi que pour accéder au sport étude à Toulouse, il y a 2 ans. "I fo ét for dann sa tèt, concède le jeune homme. Mé lantrénman i péy." Confronté à la violence durant son adolescence, il avoue que sans la boxe, il aurait pu basculer dans la délinquance. "La èd amoin ansort amoin plito alé fèr nimporkoi. La aport amoin inn igiènn de vi é innot fason oir aèl osi, innot manièr pansé."
Comme tous sportifs de haut niveau, il a dû faire des sacrifices et s’investir à fond dans sa pratique. Pour lui, la boxe française ne se résume pas à un sport de contact, elle demande beaucoup de technique, de maîtrise de soi, de réflexion dans la stratégie de combat, de style pour que cela soit aussi un beau match qui offre un spectacle agréable au public.
Aujourd’hui, il propose bénévolement des cours au Club de la Rivière des Galets pour transmettre cette énergie positive, ce sens du dépassement et de la maîtrise de soi aux jeunes qu’ils rencontrent, parfois un peu en perte de repères. "Na in pe mi oi i pourè alé pli loin. Moin lé la pou éd azot. Sinon kant in marmay i sa dann mové somin, nou pe kozé ansanm, moin lé la." Et le dialogue est aussi très important pour Jianny qui n’oublie pas de remercier son entraîneur Bertrand Grondin qui a toujours été à l’écoute et qui encore aujourd’hui, alors que Jianny se pose beaucoup de questions sur sa reconversion professionnelle, est là pour le soutenir, tout comme l’équipe qui l’entoure. Son "ti kontra" à la Mairie du Port n’est pas pour Jianny "vraiment un travail." Il veut passer son Brevet d’Etat, "un plus" mais qui ne va pas le nourrir. "Kosa mi sa dovnir ?", interroge Jianny qui se situe à un cap difficile de sa carrière ou il s’interroge sur son avenir professionnel. Tant que la boxe restera un plaisir, une passion, il continuera et s’est fixé encore 4 à 5 ans voire plus peut-être comme Johnny Catherine...
Pour l’heure, il lui reste un mois pour se préparer aux sélections du prochain Championnat de France qui se dérouleront en 2007 à Paris. Bonne préparation et beaucoup de réussites pour la suite.

Stéphanie Longeras


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