33ème anniversaire de l’OMS du Port - 9 -

La gestion municipale du sport

27 août 2004

Dans le début de la conférence tenue par Raymond Lauret à l’Université de La Réunion en 1998 sur l’Office municipal du sport au Port, il été beaucoup question du but de la création de l’association : donner une opportunité aux jeunes des quartiers défavorisés, prouver grâce au sport qu’ils sont capables de faire quelque chose... Mais pour l’ancien président de l’OMS portois, la réussite de l’Office tient aussi et surtout à la compétence et à l’honnêteté de ses dirigeants et animateurs.

À travers deux anecdotes (sur la gym et les interquartiers - voir nos dernières éditions), nous avons vu que le souci d’associer l’école et les enfants à une grande ambition, et la préoccupation de ne jamais ignorer les laissés pour compte de notre société peuvent déboucher sur des points forts d’une politique sportive à l’échelle municipale.
À travers ces deux anecdotes, nous avons tenté de montrer que la gestion municipale du sport, ce ne saurait être la seule distribution par le Conseil municipal de subventions ou de tranches horaires pour les équipements sportifs.
La gestion municipale du sport, c’est avant tout un état d’esprit, une philosophie qu’il convient de créer et d’entretenir en permanence.
La gestion municipale du sport, c’est aussi l’aspiration à plus de démocratie, à plus d’égalité et à plus de dignité.

Plus de responsabilité et de citoyenneté

La gestion municipale du sport, c’est également plus de responsabilité et de citoyenneté, c’est encore une dimension culturelle à légitimer et à prendre dans une société naturellement encline à transformer les plus vulnérables d’entre nous, en consommateurs tout d’abord passifs avant de devenir agressifs.
Dès lors, il est bon que le Conseil municipal mesure parfaitement qu’il est loin de disposer des meilleurs atouts pour réussir. Il est bon qu’il accepte de confier pleinement la responsabilité de la politique sportive de la ville, aux citoyens réunis dans un Office pluraliste, vraiment représentatif de la population toute entière.
En fait, le premier magistrat qui pousse la définition de la démocratie et de la décentralisation jusqu’à déléguer aux citoyens - bien qu’il continue à en porter la responsabilité - une part énorme de ses prérogatives, ce magistrat ne fait que démontrer qu’il considère ses concitoyens comme des gens majeurs, responsables, compétents. Aussi majeurs, responsables et compétents que lui-même pourrait l’être.

Intelligents et désintéressés

Mieux, il ose prétendre, par cette démarche, qu’il ne serait pas étonné que nous puissions être plus efficaces que lui, puisqu’il sait que, du sport par exemple, nous sommes ce qu’on appelle “des spécialistes”. Et au nom de quelle logique voudrait-on qu’il s’en en privât ?
Il suffit qu’il nous croie, nous citoyens, capables de ne jamais oublier que le budget communal a des limites et que, dans le domaine qui nous passionne comme dans les autres domaines, il ne faut point être démagogue.
Il suffit que le premier magistrat nous soupçonne d’être suffisamment intelligents et désintéressés, d’avoir l’esprit ouvert, d’avoir la démarche du rassembleur et de l’humaniste, tout en sachant être ferme face à l’inévitable forme d’assistance agressive de certains.
Utopie ? Patience, nous en reparlerons plus tard !

(à suivre)


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