Au lendemain de sa victoire en Coupe régionale de France

La Jeanne d’Arc fêtée à la mairie du Port

12 novembre 2008, par Alain Dreneau

Lundi soir, aux alentours de vingt heures, la mairie du Port a été le point de ralliement d’une foule en liesse, parée aux couleurs mauves de la Jeanne d’Arc. Dame Coupe devenue portoise rendait visite au maire et aux élus de la ville : une façon festive de réaffirmer, au lendemain de la formidable nuit d’allégresse de dimanche, la fusion de toute une ville avec son équipe de football. Un football portois auquel Jean-Yves Langenier a rendu un hommage appuyé et argumenté, du haut du balcon de ce qui était ce soir-là plus que jamais la “maison du peuple”.

Dans la cour de la mairie, une foule impressionnante, une allégresse bon enfant.
(photo AD)

Les Tambours des Docks ont ce pouvoir magique de faire battre les cœurs plus fort et plus vite, à l’occasion des grands événements que connaît la cité maritime. Ils étaient donc là lundi soir et ils ont accompagné toute la fête. Les accès de la mairie récemment réaménagés étaient “mauves de monde” : manifestement la fièvre du dimanche soir n’était pas encore retombée.

La soirée a tenu toutes ses promesses. Quand les joueurs, l’entraîneur Pascal Buteau, le président Sergio Erapa apparurent au balcon aux côtés du maire, les vivats et les acclamations montèrent vers eux, tous drapeaux déployés. La Coupe était là, elle aussi. Revenue au Port comme pour célébrer dans le faste les 80 ans du club. Créée en 1928, la Jeanne d’Arc est en effet devenue, en cette année 2008, une octogénaire plus fringante que jamais, qui renoue avec les heures de gloire de son passé.
Jean-Yves Langenier, dans son hommage rendu à la Jeanne et à son histoire, n’a pas manqué de souligner la continuité qui marque cette histoire - une continuité bien portoise dans tous les domaines -, en rappelant que le président fondateur du club n’était autre que M. Emilien Derimer, l’arrière grand-père du président d’aujourd’hui.
Après avoir salué chaleureusement l’exploit sportif réalisé par les Mauves, souligné qu’il était le fruit d’un travail régulier, nourri à la fois d’humilité et de grande ambition, le maire du Port a tiré les enseignements de cette aventure. Le club de la Jeanne d’Arc, a-t-il dit, est un club qui a décidé une fois pour toutes de faire pleinement confiance aux jeunes, aux jeunes Portois en particulier.
Donner leur chance aux jeunes de La Réunion, miser sur leur potentiel, accompagner leur maturation, avoir la sagesse d’opter pour une sorte de “développement durable” du club : tout cela obéit à des principes qui sont tout le contraire d’une vision à court terme, impliquant le recrutement onéreux de talents venus d’autres horizons... Point d’homme providentiel à la Jeanne, mais en lieu et place une formation visant à imposer le fameux dicton créole : « Nou lé kapab ».

L’équipe dirigeante accorde sa confiance aux joueurs et au staff technique. Forte par ailleurs de la confiance que lui accordent la ville et ses élus. Cette tradition d’un sport auto-géré par celles et ceux qui le vivent, est ancrée depuis le début des années 70 au Port.
Le sport portois est un des ciments de ce lien social toujours fragile, mais qu’il convient de conforter chaque jour. Image de cette solidarité à préserver comme une grande richesse : le défilé immense, avec le maire au sein de la foule, qui parcourut les rues du centre-ville, entre la mairie et la place des Cheminots, lieu du kabar final.

A.D .


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