33ème anniversaire de l’OMS du Port -2-

La naissance de l’Office municipal des sports

19 août 2004

Nous poursuivons aujourd’hui le récit de l’histoire de l’OMS du Port, le sujet de la conférence qu’a donné Raymond Lauret à l’Université de La Réunion, le 3 décembre 1998. Aujourd’hui, coup de projecteur sur les événements qui ont marqué la naissance de l’OMS de la cité maritime.

En octobre 1971, moins de huit mois après son élection à la tête du Conseil municipal, M. Paul Vergès, nouveau maire du Port, s’adressant à une assemblée de dirigeants de clubs et de sportifs de la ville, leur disait en substance que "si les sportifs qui sont des gens passionnés et compétents pouvaient également faire preuve d’esprit de responsabilité, alors, on peut considérer que les conditions se trouvent réunies pour que la Municipalité, d’une part, leur confie le soin de définir la meilleure politique sportive qui soit, pour la population, et d’autre part, leur donne les moyens financiers de réaliser eux-mêmes cette politique".

Une volonté municipale

Pour bien comprendre le système qui prévaut au Port en matière de gestion de la vie sportive, il faut avoir constamment à l’esprit cette déclaration d’intention par laquelle le maire de la ville, pourtant détenteur par la grâce du suffrage universel de la responsabilité de la gestion des affaires, se proposait de déléguer à des citoyens une partie de cette responsabilité.
Créé le 14 août 1971, l’Office municipal des sports du Port va, dans un premier temps et pendant de longs mois, s’obliger à un véritable inventaire de tout ce qui n’existe pas, et qui donc ne fait pas le quotidien de la vie sportive locale. La tâche est assez ardue dans la mesure où la ville du Port ne compte alors que :

- deux clubs de football - dont la SS Jeanne d’Arc, présidée par l’ancien maire, consommait 750.000 francs CFA sur les 1.000.000 francs de subventions que le Conseil municipal réservait aux équipes portoises ;

- une Association cycliste (PPA) ;

- un club de rugby (le RCP) qui n’était pas en odeur de sainteté, puisque les adeptes du sport d’ovalie étaient censés être des démolisseurs de pelouse ;

- un club de basket-ball très discret ;

- le club de hand de l’inévitable MJC ;

- l’Association des boules portoises ;

- et enfin, comptant pour 5.000 francs CFA (en francs courants, l’équivalent de 500 francs de notre époque !), l’Association du sport scolaire et universitaire, confinée au CEG Edmond Albius. C’était tout.

En réunissant autour de l’adjoint aux Sports - une nouveauté à l’époque puisque seules 3 villes en avaient nommé un (Saint-Denis avec Éric Boyer, Saint-Pierre avec Roger Sparton et Le Port), en réunissant, dis-je, à côté de l’adjoint aux Sports, un certain nombre de dirigeants de clubs, d’enseignants et de personnalités connues pour leur compétence et leur engagement pour le sport, l’OMS du Port propose une réflexion qui tourne autour d’une obsession : comment donner un contenu portois à la formule qui avait servi de base aux congressistes de la FNOMS lors de leur rencontre de 1968 à Amiens : "Le Sport pour toutes et tous, et le plus haut niveau possible pour chacun" ?
La réflexion s’appuiera sur des manifestations concrètes : JSE (Journée sportives des écoles), tournois de football interquartiers notamment.
De premiers essais visant à faire naître une discussion autour du sujet sport ont lieu. Il s’agira de regrouper l’ensemble des citoyens conscients des bienfaits du sport. Et cela sans jamais se préoccuper des opinions politiques des uns et des autres, ce qui, en des temps où la présidence du club de foot était le passage quasi obligé pour qui lorgnait vers la Mairie, était vraiment inhabituel.
Nous nous sommes simplement rappelés que l’accès au Sport doit devenir -le plus vite- un droit pour chaque citoyen et que, sur le stade, on regarde la licence et rien d’autre.
C’est ainsi qu’est né l’OMS du Port : pour réfléchir et pour agir, et avec le désir de montrer que les sportifs peuvent le faire avec le sens de la responsabilité. Jamais un élu n’a une seule fois chercher à nous imposer un choix ou une voie qui ne correspondaient pas à ceux que nous avions nous-mêmes discutés, définis et pris.
Mieux, la municipalité a fait sienne la politique sportive que nous avons arrêtée, à l’OMS. Que pouvions nous demander de plus ?
Et cette politique, quelle est-elle ?

(à suivre)


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