Clôture de l’année sportive 2007 à l’O.M.S. du Port

Le bénévolat existe encore !

13 décembre 2007, par Alain Dreneau

La fin de l’année est propice au déroulement de cérémonies de remises de récompenses en tout genre. Conformément à la tradition, l’Office Municipal du Sport du Port a organisé le vendredi 7 décembre dernier sa soirée de clôture de l’année sportive 2007.
A l’occasion de cet événement, une vingtaine de bénévoles de clubs sportifs de la ville ont été distingués pour leur dévouement et leur investissement personnel, en temps et en énergie. A ce titre, ils ont reçu le “Trophée 2007 de l’O.M.S du Port”, sous les applaudissements d’un public composé de connaisseurs, pratiquants, responsables, souvent anciens lauréats eux-mêmes.
Dans le même temps, il a été remis à M. Simon Mallard, le père de Damien Mallard, un trophée spécial, “les Bravos de l’O.M.S” du Port, récompensant le titre de champion du monde de boxe française obtenu par son fils le samedi 24 novembre dernier au Complexe Sportif Municipal du Port, dans une ambiance qui restera dans les mémoires.
La soirée s’est clôturée par la remise de la récompense suprême, le “Mérite Sportif de la ville du Port”, à M. Florus Florian pour son engagement depuis 1972 dans le déroulement des activités sportives inter-quartiers. Véritable mémoire vivante du mouvement inter-quartiers de la cité maritime, M. Florus Florian a été honoré comme il se doit par de nombreux hommages et témoignages de sympathie.
Il a été l’artisan modeste d’une grande cause, exigeante et ambitieuse : faire vivre l’esprit de responsabilité et le respect de l’autre grâce au sport. C’est ce qu’ont dit, chacun à sa façon, Alain Gretry, Président de l’O.M.S., Jacques Dobaria pour la municipalité du Port, Raymond Lauret pour le Conseil régional, Philippe Fontaine pour le C.R.O.M.S., ainsi qu’Alain Dreneau (voir encadré).
Dans notre société où prime trop souvent l’individualisme, on peut être heureux de constater que de nombreuses personnes s’impliquent quotidiennement dans des associations. Par leur intervention, elles contribuent à créer du lien social et à améliorer le cadre de vie de la population.
Florian Florus est un exemple qui doit servir à motiver notre jeunesse à s’investir pour le bien de tous.

Correspondant


Hommage à M. Florian Florus

Il y a eu cette année exactement 30 ans, cher Monsieur Florus, que nos chemins se sont croisés.

C’était en 1977 dans le quartier Manès, à deux pas du terrain et à trois pas du bidonville du même nom. L’ancienne MJC était devenue le siège de l’APJPA, et l’APJPA s’ouvrait au quartier, accueillant en ses murs le “foyer Manès”.

C’est sous la bienveillante tutelle de... Raymond Lauret, déjà, que je fus immédiatement admis comme un “dalon”, un camarade, un frère par les femmes, les hommes, les jeunes du quartier, toutes celles et tous ceux qui faisaient vivre ce lieu solidaire et d’avant-garde (... même si, à l’époque, on ne parlait pas encore de “lien social”).

L’animation y était exemplaire, car elle était l’émanation même du quartier. Les femmes venaient faire la couture, elles géraient l’utilisation commune d’une machine à laver, elles organisaient des sorties très conviviales à Dos d’Ane, d’où elles revenaient les bras chargés de fleurs, de boutures pour planter dans les bas, de “zerbaz” pour les tisanes.

Les cars des colonies de vacances partaient de là. Quelle excitation les matins des départs ! On allait avec la vidéo (pionnière à l’époque !) filmer là-haut, au centre de Trois-Bassins, la première journée des enfants et on montrait le film aux parents le soir-même au foyer Manès, sur deux écrans de télévision, on appelait ça la “télévision populaire” !

Les séances de cinéma en plein air attiraient petits et grands. Le prix d’entrée était modique, voire symbolique, chacun mettant une petite pièce dans un panier qui circulait à travers le public. Mais, surtout, la concurrence redoutable d’“Amour, Gloire et Beauté”, de “Milagro” ou de “Au cœur du péché” n’existait pas encore. La plus belle séance, inoubliable, fut celle où l’on projeta “Orfeu Negro”, ce fut un délire d’enthousiasme, ce fut le festival de Rio en plein quartier Manès !

Tout cela était possible parce qu’il y avait en ce lieu magique des engagements désintéressés, des dévouements et des dépassements de soi. Et - j’en arrive à mon sujet de ce soir, mais il me fallait planter le décor ! - au sein de ce groupe, au milieu de cette équipe, une personne était omniprésente, hyperactive et sur tous les fronts ! C’était, vous l’avez deviné, c’était M. Florus ! En 1977. Il y a 30 ans...

C’est vrai qu’il n’avait pas de diplôme d’animateur, mais il avait le fameux “bac terrain” (le bac T !) obtenu à partir d’une vie de travailleur, d’homme honnête, altruiste et soucieux de son quartier. Mais il faut savoir que si, au Port, au tournant des années 70 et 80, la pâte de l’animation a pu lever - animation sportive et socio-éducative, éducation populaire -, c’est grâce à cette mobilisation spontanée de chaque jour, vécue comme naturelle, de la part de nombreux Portois qui, à l’image de M. Florus, ont beaucoup donné d’eux-mêmes pour la bonne santé morale de leur ville.

Il était, avec Maurice Casimir, Isabelle, Mme Robert et quelques autres, l’un des “zarboutan” du foyer Manès. Présent tous les soirs, ayant l’œil à tout, sévère avec ceux qui lui semblaient franchir la ligne de l’incorrection, non avare d’avis dans les discussions et les réunions, toujours disposé à “donner la main” (comme une photo retrouvée l’atteste !), il s’investissait avec générosité dans ce qui était le début d’une belle aventure.

Telles furent les premières années du long voyage de M. Florus aux côtés des autres, un voyage commencé en fait dès 1972 qui trouva son parcours de prédilection dans le train des inter-quartiers, avec les Maurice Casimir, Albert Mourvaye, Sabine Ollivier et autres pionniers. Un voyage d’une durée de 35 années, ce qui révèle quand même une endurance impressionnante, calculez vous-mêmes : l’équivalent de 5 septennats, ou, pour faire plus moderne, de 7 quinquennats présidentiels. C’est dire qu’il en aura vu couler de l’eau sportive sous les ponts de l’OMS !!

Moi, ce soir, je me suis contenté de vous conter les charmes de la gare de départ, dans le foyer Manès.

A l’occasion de ce Mérite sportif qui vous est décerné aujourd’hui, Monsieur Florus, permettez-moi de vous offrir un petit souvenir de cette époque, un cadeau très modeste, ces deux photos datées de 1977... “Lé pas grand-chose”, mais, comme disaient nos anciens, « pas grand-chose... lé un bel homme !! ».

Alain Dreneau


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