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“Sports et loisirs dans les colonies XIX-XXème siècle”
16 décembre 2004
L’ouvrage collectif, écrit sous la direction d’Évelyne Combeau-Mari, explique comment les gymnastiques et les sports européens ont d’abord été des outils de la colonisation britannique. Avant de devenir instruments d’éducation civique, voire moteurs d’expression identitaire.
(Page 8)
Et si le sport avait été un outil de l’expansion coloniale britannique ? C’est l’hypothèse évoquée par l’universitaire réunionnaise Évelyne Combeau-Mari, dans le livre “Sports et loisirs dans les colonies XIX-XXème siècle” dont elle a dirigé la rédaction.
Dans la continuité des travaux initiés par le CRESOI (Centre de recherches sur les sociétés de l’océan Indien) fondés sur les problématiques de l’histoire coloniale, cet ouvrage s’attache à la greffe des sports et des loisirs anglo-saxons dans des sociétés marquées par leurs origines et identités culturelles. Il participe à cette dynamique de recherche qui considère que le sport, "phénomène social total" s’impose comme une clé ouvrant sur une meilleure compréhension de l’évolution des sociétés contemporaines.
Le lecteur y apprendra que l’Angleterre, puissance économique majeure, se place à l’avant-garde du mouvement éducatif qui se développe en Europe au XIXème siècle. Ses modèles éducatifs séduisent les élites européennes, convaincues par les valeurs de “self-government” et de “fair-play”, prologues à l’instauration d’une forme de discipline admise, qui caractérisent l’éducation par le sport.
Transposant au plan symbolique les théories du “struggle for life” et du darwinisme social, qui justifient les inégalités naturelles, le sport constitue un auxiliaire adapté de l’expansion coloniale. Depuis l’Angleterre victorienne vers l’Europe et les États d’Amérique, de manière précoce dans l’Empire britannique, puis successivement dans les autres empires coloniaux européens, le sport gagne dès la fin du XIXème siècle les régions les plus reculées du globe.
Chantre de la colonisation, Pierre de Coubertin, le rénovateur des Jeux olympiques modernes, est certainement celui qui, dans ce contexte de rivalités coloniales, a conceptualisé le plus nettement le rôle que le sport peut jouer en colonisation. À son sens "un rôle intelligent et efficace", car le sport est à la fois un instrument de "disciplinisation des indigènes" et de responsabilisation des élites coloniales.
L’ouvrage souhaite à partir de quelques exemples évaluer le rôle objectif des gymnastiques, des sports et des loisirs dans les sociétés coloniales.
Ils se présentent paradoxalement comme un instrument de la colonisation (d’éducation, de distinction, d’intégration, d’assimilation...), mais également comme un levier de la décolonisation (espace d’association, de rassemblement, de combat, d’expression identitaire).
Cette double fonction, complexe dans les processus qu’elle met en jeu sur la durée, s’inscrit de manière originale et singulière au regard des espaces de pratique (région, nation, continents), des formes de la colonisation et des périodes examinées.
Élément de la culture physique occidentale, le sport ne s’est pas implanté dans des régions vierges de pratiques physiques et de culture corporelle. La recherche identifie la nature des relations entretenues entre le sport importé par le colonisateur et les pratiques traditionnelles régionales dans la construction identitaire des populations.
Dans la plupart des colonies, les sports et les loisirs sont initialement et exclusivement le mode de distraction des élites européennes, qui leur permettent de transposer quelques “civilités” dans un univers d’isolement et de dépaysement. Thermalisme, climatisme constituent le prétexte à la reconstruction de différentes formes de sociabilité et de distanciation sociale, de genre, communautaire ou ethnique.
Imposés initialement par les militaires, les sports ont connu une expansion certaine. Par l’action des congrégations religieuses ou des organisations spirituelles qui ont souvent précédé, puis accompagné le colonisateur, par le ressort de l’enseignement laïc obligatoire, par le développement des associations scolaires et civiles (fédérations, comités), des dispositifs de formation des cadres du sport du fait de ses "vertus éducatives" permettaient de former l’individu aux valeurs républicaines et démocratiques.
En l’intégrant davantage à la Nation, l’objectif était d’inculquer à l’individu un idéal spirituel tout en le détournant de centres d’intérêt plus directement politiques. La presse sportive a joué dans certaines colonies un rôle majeur. Elle s’est établie en support de promotion privilégié des pratiques sportives, initiant les instances d’organisation du sport local ou s’instaurant en contre-pouvoir.
L’ouvrage collectif “Sports et loisirs dans les colonies XIX-XXème siècle” vient conforter une voie dans le champ neuf croisant l’histoire des sports et l’histoire coloniale. Associant des chercheurs issus d’horizons géographiques et culturels différents, il propose une base de réflexion et d’échanges la plus large possible dans un domaine nouveau et fécond.
“Sports et loisirs dans les colonies XIX-XXème siècle” : 318 pages, avec 50 documents iconographiques, dirigé par Évelyne Combeau-Mari, maître de conférences à l’Université de La Réunion. Contributions de 18 chercheurs, universitaires spécialistes de l’étude des pratiques corporelles dans les colonies. Éditions SEDES/Nathan (Collection bibliothèque universitaire internationale), Paris.
Évelyne Combeau-Mari, maître de conférences en histoire du sport, membre du CRESOI, enseigne à l’Université de La Réunion. Ses recherches portent sur l’histoire de l’éducation, du sport et des loisirs aux XIXème et XXème siècles.
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