Arbitrage : la Coupe est (déjà) pleine !

Les stars de ce Mondial 2006, ce sont, hélas, les arbitres

1er juillet 2006

Seize jaunes et quatre rouges : voici le terrible bilan comptable de l’arbitre russe Valentin Ivanov, lors du huitième de finale Pays-Bas-Portugal (0-1). Un nouveau record, un double record même : celui du plus grand nombre de cartons dans un match de Coupe du monde, et celui, non moins reluisant, du plus grand nombre d’expulsions dans une rencontre de ce niveau. Qui dit mieux ?
Cette parodie de football, encore une fois imputable à l’homme en noir, semble avoir atteint un sommet d’absurdité, un point de non-retour. Entre buts valides non accordés, hors-jeu non sifflés et cartons abusifs, la vérité du terrain s’en trouve bien maltraitée. Cela vire parfois au ridicule, comme le cas de cet arbitre anglais (Graham Poll, pour ne pas le nommer...) qui, lors du match Croatie-Australie, a réussi la performance de mettre trois biscottes (cartons jaunes) au défenseur Simunic avant de l’exclure !
Contre-exemple notable : l’équipe de France. La sélection tricolore n’est pas épargnée en Allemagne, c’est le moins que l’on puisse dire, sans chauvinisme aucun. Un penalty flagrant non sifflé contre la Suisse, un but de Vieira oublié face à la Corée du Sud, un carton jaune donné à Zidane parce qu’il tardait à tirer un coup franc (le faisait-il exprès ?), bref, un traitement de choc.

A quand la vidéo ?
Tant d’erreurs d’arbitrage ne relèvent pas forcément de l’incompétence de ses officiers, dont les moins incompétents sont pourtant présents sur les pelouses germaniques. Comment ne pas comprendre leurs limites, tout simplement humaines, lorsque le rythme des matches devient toujours plus élevé et l’enjeu en plus oppressant ? A l’ère de l’explosion technologique, il semble judicieux - sinon, impératif - de profiter de ces outils modernes pour rendre au jeu son éthique. Les arbitres ont besoin de la vidéo pour être performants. Les joueurs aussi. Le rugby l’a fait, pourquoi pas le foot ?
Sepp Blatter, le président de la FIFA, fait la sourde oreille, de peur de créer "un football à deux vitesses", un sport dans lequel les amateurs ne bénéficieraient pas des mêmes moyens que les pros, à savoir des caméras de télévision. Argument recevable sur le principe - pour peu qu’il soit sincère - mais un peu trop idéaliste. Toutefois, il paraîtrait que ces messieurs de la FIFA, du haut de leur tour d’ivoire, daignent prévoir un système d’assistance vidéo pour la Coupe du monde 2010 en Afrique du Sud. Une évolution plus que jamais indispensable à la survie du sport numéro un dans le monde, gangrené par le scandale des matches truqués en Italie. L’heure de vérité approche : si dans quatre ans la vidéo est effectivement mise en place et que les erreurs d’arbitrage s’avèrent aussi nombreuses qu’en Allemagne, on saura alors qu’il faut chercher les coupables en-dehors du rectangle vert.


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