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Maud Fontenoy a retrouvé la terre ferme
16 mars 2007
Des milliers de personnes ont accueilli Maud Fontenoy hier, faisant revivre au port ouest un moment d’hommage populaire parmi les plus vibrants de son histoire. C’était hier la fête des femmes et des enfants, de loin les plus nombreux à venir embrasser la navigatrice et la remercier pour les messages de courage et de ténacité qu’elle laisse à tous.
« ...Vivre ses rêves, ne jamais baisser les bras et ne laisser personne dire que c’est impossible », a lancé Maud Fontenoy aux enfants, après plus d’une heure passée en leur compagnie, à chanter, danser et rire avec eux avec une énergie à couper le souffle. Qui aurait pu dire, en la voyant aussi tonique, qu’elle venait de passer 150 jours en mer, ne dormant que par “tranches” de demi-heure ou d’une heure, jamais plus de trois heures d’affilée ?
Mais hier, ce sont les Réunionnais qui se sont privés de sommeil pour se trouver à temps au quai n° 7 - le chiffre qui lui porte chance, au point qu’elle l’a fait entrer « dans une équation de mots à sept lettres “Respect + partage = bonheur” » comme le dira une amie de la navigatrice. Ils venaient d’un peu partout, même du Sud sinistré par Gamède, comme ce couple de métropolitains en vacances à Saint-Pierre, et ont très tôt couvert les quais et leurs abords de notes multicolores, joyeuses et bruyantes.
L’accueil réservé à la navigatrice a été simple, chaleureux, sincère comme le sont les enfants et les gens de condition modeste, heureux et fiers de partager un exploit qui, au delà de son côté spectaculaire, les renvoie aux efforts qu’ils doivent faire, le plus souvent dans l’anonymat, pour venir à bout de leurs “galères” terrestres.
Ainsi, ces douze femmes de “Retravailler Réunion” venues saluer « une femme courage » dont elles se sentent si proches, elles qui affrontent les creux de vague et les tempêtes d’une démarche d’insertion par le travail. « Souvent dans des professions réservées aux hommes », disent-elles. Le respect devant le courage, le sentiment d’égalité dans le surpassement de soi les ont motivées à aller accueillir la navigatrice.
Jocelyne Busson est institutrice à Meaux, la ville natale de Maud Fontenoy. Elle ne cache pas sa joie et sa fierté de revoir la jeune femme, dont elle accompagne les exploits sportifs avec ses élèves depuis trois ans. Elle répète sans se lasser aux enfants de « ne jamais baisser les bras. C’est la devise de Maud », dit-elle en parlant de ce quartier de ZEP où elle enseigne depuis 25 ans, la Pierre Collibet Beauval, dont « les enfants vivent beaucoup en situation précaire ». Elle salue la disponibilité de Maud - qui vient régulièrement les voir dans leur classe. « C’est leur modèle, leur exemple, mais ils ne l’ont jamais prise pour une vedette », dit-elle en exprimant toute sa fierté pour cette grande fille qui n’a pas fréquenté l’école avant l’âge de 15 ans, pour cause de navigation familiale.
Toute La Réunion venue accueillir la navigatrice
Le public est contenu derrière des barrières qu’il ne franchira qu’après l’arrivée de Maud Fontenoy, à l’exception des quelques classes d’enfants appelées à rejoindre le podium. Le quai pavoise, des oriflammes multicolores sont accrochés partout. Dans la zone de sécurité, une passerelle descend vers la plate-forme où de rares témoins - journalistes de radio et de télévision, personnalités politiques - auront le privilège d’accompagner la famille de Maud Fontenoy pour les premières embrassades.
Partout les barrières sont prises d’assaut, mais sans aucune manifestation de fanatisme ni même de vedettariat, au sens le plus courant. C’est une foule très joyeuse et paisible, fière et digne, qui attend la jeune femme. Les enfants des écoles répètent leurs chants, les journalistes font les cent pas, suspendus à un téléphone ou à leur montre. Les politiques sont arrivés presque tous en même temps : le Président de Région, Paul Vergès et les conseillers régionaux Raymond Mollard, Raymond Lauret et Alain Armand ; Jocelyne Lauret pour le CTR ; Cyrille Melchior pour la Présidente du Département ; Gélita Hoarau, sénatrice (Alliance) et Huguette Bello, députée et secrétaire générale de l’Union des Femmes Réunionnaises ; Jean-Yves Langenier, Maire du Port et le Maire de Saint-Denis, René-Paul Victoria et son rival rapproché, Jean-Jacques Morel. Tous s’avancent entre deux haies d’uniformes blancs de la marine nationale, en compagnie du Commandant de la Marine nationale et du sous-Préfet, représentant l’Etat et porteur d’une lettre du président Chirac à Maud Fontenoy (voir en page 5).
Le L’Oréal arrive dans la darse un peu après 10h30, dans un ballet d’embarcations de toutes tailles et de toute nature, salué par un vacarme de cornes de brume et par les cris des enfants « Alé Maud ! On est avec toi ! » Sur l’eau se croisent et se saluent le bateau du service de sauvetage (SNS), le Moïse Bègue - dont Maud Fontenoy est la marraine -, des bateaux de pêche au gros, ceux de la gendarmerie et de la marine et même des kayakistes qui se faufilent à grands coups de rame entre les autres bâtiments.
Maud Fontenoy est debout sur le pont, qu’elle arpente en faisant de grands gestes des bras, saluant la foule et adressant des baisers volants aux enfants.
Elle a pris plusieurs minutes d’embrassades avec sa famille, puis avec ceux et celles qui l’attendaient sur la plate-forme, avant de se résoudre à quitter son bateau, son compagnon de 150 bons et mauvais jours. Elle aura un sursaut de surprise joyeuse en recevant la lettre que lui transmet le sous-Préfet. Elle donne depuis le pont les premières interviews et ne quitte le bateau qu’après l’avoir arrosé de champagne.
A peine à quai, les embrassades recommencent : avec sa mère Chantal, qu’elle étreint à nouveau longuement, ses frères Yann et Roch, puis avec les officiels, toujours dans un tonnerre de cris d’enfants qui la réclament de toutes leurs forces.
Des vacances mémorables
La navigatrice gravit alors la passerelle, suivie d’un cortège de journalistes, des officiels et de sa famille. Elle se fraie un passage dans la foule des enfants qui lui font fête, lui tendent les mains, parfois des banderoles, de courts textes d’encouragement... La fête va se poursuivre sur le podium, où les quelques enfants admis à chanter se laissent aller à leur joie. C’est aussi là qu’ont lieu la remise des cadeaux et les allocutions (voir encadré).
Maud Fontenoy s’éclipsera peu après midi après avoir à plusieurs reprises remercié les Réunionnais pour leur accueil. « Les cinq mois de galère sont déjà loin derrière moi » leur a-t-elle dit, “gonflée à bloc” par cette liesse exprimée dans la plus grande simplicité.
Aux enfants subjugués, elle lance son message clé (voir plus haut), salué de mille cris, et bientôt un autre, emprunté à Jacques Salomé : « Le possible est toujours un tout petit pas après l’impossible ».
Sur le podium, sous la tente dressée derrière lui, Maud Fontenoy retrouve les enfants, les embrasse ; elle danse avec eux. Ils sont partout et ne veulent plus la quitter.
Ceux qui étaient hier sur le quai n°7 du port ouest se souviendront longtemps de leurs vacances avec Maud Fontenoy.
Pascale David
Ton étoile certainement
De vagues en vagues tu avances
Et c’est à contre-courant.
Oui elles te ralentissent
Mais n’arrêtent pas ton élan.
De miles en miles tu regardes le large
Sans regretter ton départ.
Tes amis te disent leur présence
Même au milieu de nulle part.
Vents violents et nuits froides
Voudraient te faire sombrer,
Mais le courage d’une femme
Peut tout surmonter.
Il faut louvoyer avec ruse
Pour aller plus loin,
Pour qu’à l’avancée nocturne
S’ajoute celle du matin.
Tu dois manœuvrer les cordes
Quand le sel brûle tes mains.
Ton regard au-dessus de l’écume
Cherche un horizon trop loin.
Mais qu’à cela ne tienne
C’est une mer sans retour.
Ton but t’attire et te hante,
Oui tu l’atteindras un jour.
Pourtant parfois peut-être
Des doutes voulaient s’insinuer
Entre ta détermination farouche
Et tant de difficultés.
Mais tu avais en ta mémoire
Le sourire de tant d’amis,
Et leurs chants et leur fête
Quand du Port tu partis.
Ta famille toute émue
Te lançant un dernier regard ;
Les enfants offrant leurs mélodies
Comme un signal de départ.
Pas question que tu abandonnes
Tu es porteuse de nos espoirs.
Même trempée d’eau salée
Et encerclée de nuages noirs.
Et tu te répètes à toi-même
« Je n’abandonnerais pas.
Jusqu’au bout il faut que j’aille,
S’il le faut, même sans mat ».
Ouragan et grosses tempêtes
Ne détruisent pas ton ambition
De guider l’Oréal ton navire
Jusqu’en terre de Réunion.
Elle devient ta référence
Ta boussole et ton sextant.
Quand te pèse la solitude
Tu te souviens, on t’y attend.
Perdue sur une carte du monde
Pour beaucoup elle n’est qu’un point.
Pour toi elle est départ et arrivée
Elle fait partie de ton destin.
Tu ne pourras oublier cette île
Ton étoile certainement
Lorsque s’était éteinte
Toute lumière sur l’océan.
Théo Rey,
Aumônier de la mer
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