Si le vent est bon et la mer clémente, Maud Fontenoy accostera ce matin au port de la Pointe des Galets. Elle sera à bord du "L’Oréal Paris", le voilier sur lequel elle effectuera à partir du 15 octobre, au départ de La Réunion, un tour du monde en solitaire et à contre courant
À bord du "L’Oréal Paris", la navigatrice et son équipe ont quitté le port de la Rochelle en métropole dans la nuit du jeudi 20 au vendredi 21 juillet. L’Oréal, principal sponsor de l’événement, la Marine nationale, le Conseil Régional, le Comité du Tourisme de La Réunion (CTR), l’Éducation nationale - par le biais de plusieurs écoles et de l’association Coopération Humanitaire (ACH) -, la Mairie du Port... ont prévu de leur réserver "un accueil chaleureux" selon l’expression de Jean-Louis Depuis, directeur de Cosmebelle (groupe l’Oréal). En toute logique "puisqu’il s’agit de préparer un événement majeur pour La Réunion", ajoute-t-il.
L’arrivée du "L’Oréal Paris" ce vendredi n’est que le prélude de la grande aventure dans laquelle elle se lancera donc à partir du 15 octobre. Ce jour-là, elle entamera un tour du monde à la voile en solitaire, à contre courant et contre les vents, le long d’une trajectoire Est - Ouest. Son périple devrait durer une vingtaine de semaines. Maud Fontenoy sera donc de retour à La Réunion vers février-mars après avoir traversé quelques-uns des points maritimes les plus dangereux de la planète (le Cap de Bonne Espérance, le Cap Horn, les 40ème rugissants etc).
"La Réunion toute entière est ravie de voir que l’île sera le point de départ d’un tel défi", estime Alain Armand, vice-président du Conseil Régional qui est fortement impliqué dans le projet. "La Région ne pouvait que s’associer à un tel événement. Cela d’autant plus qu’au-delà du challenge sportif, le défi de Maud Fontenoy comporte également de forts enjeux en termes de développement durable", note Alain Armand.
C’est dans ce cadre qu’une quarantaine de classes, essentiellement des CM1 et des CM2, regroupées sous la houlette de l’ACH participent à des projets pédagogiques autour de l’événement. Les enfants travaillent sur des thèmes se rapportant à l’exploit sportif de Maud Fontenoy et surtout à la protection de l’environnement.
Leurs travaux seront inclus dans une exposition montée autour de l’événement par le musée Stella Matutina (Saint-Leu - l’expo sera ouverte au public début octobre).
En attendant le grand départ de la mi-octobre, Maud Fontenoy retournera en métropole le dimanche 10 septembre. Elle sera de retour dans l’île plusieurs jours avant le coup d’envoi de son tour du monde.

Du Cap de Bonne Espérance aux 40èmes rugissants

Qualifié de tour du monde à l’envers, car il emprunte la route habituelle à contre-courant et contre les vents, le périple de Maud Fontenoy devrait durer 22 semaines. La jeune femme passera par le Cap de Bonne Espérance. Situé à au Sud-Ouest de l’Afrique du Sud, le point est dangereux pour les bateaux puisqu’il est le lieu de convergence des vents et des courants en provenance de l’Océan Atlantique et de l’Océan Indien. Le Portugais Bartolomeo Dias qui, du point de vue occidental, a découvert le Cap en 1488, l’avait appelé le Cap des Tempêtes.
Maud Fontenoy passera également par le Cap Horn, à l’extrémité Sud de l’archipel chilien de la Terre de Feu. Ce point est généralement considéré comme étant le plus au Sud de l’Amérique du Sud. Il marque la limite Nord du passage de Drake (le détroit séparant l’Amérique du Sud de l’Antarctique), et le méridien qui le traverse définit la frontière entre l’Océan Pacifique et l’Océan Atlantique. Il est dangereux en raison de très fréquentes tempêtes, de vagues géantes et de la présence possible d’icebergs.
Les légendaires et très périlleux 40èmes rugissants et 50èmes Hurlants aux confins des Océans Indien et Antarctique sont aussi sur le parcours de la navigatrice.

Une vingtaine de classes pour Maud

Environ 200 enfants scolarisés en CM1 et CM2 au Port, à Saint-Paul et à Saint-Denis salueront l’arrivée de Maud Fontenoy dans l’enceinte portuaire. La cité portoise sera représentée par élèves des écoles Eugène Dayot, Ariste Bolon, Georges Thiébaut, Benjamin Hoareau, Laurent Vergès, Camille Macarty et Paul Legros.