C’est l’Arène de la Banque du commerce qui va accueillir le premier match de l’équipe représentant le pays qui a inventé le football, l’Angleterre. Ce raccourci montre jusqu’où peut aller la publicité des marques.
Ce n’est pas la première fois que la phase finale de la Coupe du Monde se déroule en Allemagne. En 1974 s’était déroulé en RFA et à Berlin-Ouest le tournoi désignant l’équipe championne du monde de cette époque.
À cette époque, les matchs se sont déroulés à Berlin-Ouest, Hambourg, Dortmund, Düsseldorf, Francfort sur le Main, Gelsenkirchen, Hannovre, Münich qui accueillait la finale et Stuttgart. Les joueurs des 16 équipes qualifiées à l’époque pour la phase finale ont joué dans des villes que leurs contemporains vont à nouveau parcourir ce mois-ci.
La plupart des stades du Mondial 2006 ont été construits le siècle dernier. La finale se déroulera d’ailleurs dans l’enceinte du stade qui a vu triompher Jesse Owens lors des Jeux olympiques de 1936, l’Olympiastadion. Ce stade avait déjà accueilli plusieurs matchs du Mondial 74.
Dans plusieurs villes, des nouveaux stades ont été construits : à Münich, Hambourg, Gelsenkirchen, Francfort et Cologne.

“Arène de la Banque du commerce”

Ailleurs, les rencontres se dérouleront sur des pelouses qui ont déjà vibré aux exploits de Johann Cruyff, Franz Beckenbauer ou Gregorz Lato lors du Mondial 74. Mais depuis 32 ans, beaucoup de choses ont changé, et personne ne peut nier la place grandissante prise par la finance dans le sport le plus populaire du monde. Cela se vérifie dans la dénomination des stades du Mondial 2006.
En 1974, le match Brésil-Argentine avait lieu à Hannovre dans le Niedersachsenstadion (1) , le 12 juin prochain, Italiens et Ghanéens joueront dans ce stade, modernisé, qui s’appelle maintenant AWD-Arena. Cette année-là, l’équipe de Pologne avait éliminé le finaliste sortant, l’Italie, dans l’enceinte du Neckarstadion (2) . Dans quelques jours, la France et la Suisse joueront dans le même stade, rebaptisé Gottlieb-Daimler-stadion.
Voici 32 ans de cela, la RFA conduite par Franz Beckenbauer s’était ouverte les portes de la finale en prenant le dessus sur la Pologne à Francfort, dans un Waldstadion (3) plein à craquer. Cette année, l’enceinte de la capitale économique de l’Allemagne accueillera plusieurs matchs au même endroit, dans un nouveau stade qui s’appelle maintenant Commerzbank-Arena (4) , “l’Arène de la Banque du commerce”.

Le “droit de nomination”

Ceux qui avaient suivi la finale du Mondial 74 au stade olympique de Münich découvriront le nouveau stade de la capitale de la Bavière, nommé Allianz-Arena. Allianz est un groupe d’assurances. Il a pu acquérir le nom du stade au terme d’un appel d’offres sur les "droits de nomination" du stade. Le contrat court jusqu’en 2021.
Quant à ceux qui se souviennent du match entre la RDA et la RFA un certain 22 juin 1974, ils se rappellent peut-être qu’il avait eu lieu à Hambourg, au Volksparkstadion, littéralement Stade du parc du peuple. Ceux qui suivront les débuts de l’Argentine et de la Côte d’Ivoire ce soir, découvriront le nouveau stade d’Hambourg, mais la dénomination Parc du peuple a cédé la place à AOL-Arena, du nom du célèbre fournisseur d’accès Internet.
Depuis déjà quelques décennies, la publicité des marques a peu à peu envahi les abords de l’aire de jeu. Mais cette fois-ci, elle s’affiche directement au fronton des stades dans lesquels convergeront les regards de plus d’un milliard de téléspectateurs pendant 1 mois.

 Manuel Marchal 

(1) Stade de la Basse-Saxe, État fédéré dont Hanovre est la capitale.
(2) Stade du Neckar. Le Neckar est une rivière qui traverse Stuttgart.
(3) Littéralement stade de la forêt.
(4) Comme son nom l’indique, Commerzbank est une banque. Commerzbank-Arena peut se traduire par l’Arène de la Banque du commerce.

La télévision burundaise veut retransmettre la Coupe du Monde

La télévision nationale du Burundi a restauré à la hâte certains de ses réémetteurs longtemps restés en panne afin d’assurer la diffusion en direct et en intégralité, dans presque toutes les régions du pays, des matches de la Coupe du Monde de football qui débutait hier en Allemagne.
Toutefois, le directeur général de l’unique chaîne de télévision nationale, Léonidas Hakizimana, s’est excusé auprès des téléspectateurs de 4 des 17 provinces du Burundi où la diffusion des images du Mondial ne pourra pas être assurée par la chaîne nationale à cause d’une panne de 2 réémetteurs dont l’importation de pièces de rechange coûte excessivement chère.
Par ailleurs, Léonidas Hakizimana a souligné que certains programmes habituels de la télévision nationale seront réduits au strict minimum pour laisser une place importante au football durant ce Mondial auquel le Burundi ne participe pas.

Décidément je n’aime pas bien le foot

Ça y est, les dieux du stade ont défilé pour la cérémonie d’ouverture de la Coupe du Monde de football. Je ne voudrais tout de même pas trop cracher dans la soupe, mais décidément je n’aime pas bien le foot. Ne pensez pas que ce soit par snobisme ou pour ne pas faire comme tout le monde. Loin de moi l’idée de fustiger les accrocs du ballon rond, libre à eux de passer leurs soirées à regarder des petits bonshommes en culotte courte qui courent derrière un ballon, surtout qu’il semblerait que ce sport rassemble et entretient l’oubli des tracasseries quotidiennes. Les familles se retrouvent, on boit de bons coups entre copains, une bonne occasion de faire la fête en quelque sorte, mais je préfère trouver d’autres occasions que celle-là.
Un avantage : pendant cette grande manifestation sportive, tandis que ma femme et ma fille vont monopoliser le petit écran pour se lancer dans des pronostics sur le futur vainqueur, je vais me jeter sur les livres que je me promets de lire, je vais surfer sur les sites que je me promets de visiter régulièrement, toutes ces choses que je remets. Car contrairement à ce qui se disait jadis, le football n’est pas l’apanage des hommes, il est intersexuel comme il est intergénérationnel. C’est sans doute la seule pensée qui me fait regretter de ne pas aimer le ballon rond, celle de voir tout un peuple vibrer à l’unisson, même si je sais que malheureusement, derrière il y a quelques grosses magouilles et autres manœuvres financières qui sont des raisons supplémentaires de mon aversion pour ce sport, de même que les salaires indécents et le culte qu’ont les joueurs d’eux-mêmes.

Philippe Tesseron