Le règlement des Jeux des îles s’applique à Madagascar

Pas de drapeau français pour Mayotte aux Jeux des jeunes de l’océan Indien

1er août 2016, par Manuel Marchal

À la différence des Jeux des îles organisés l’an dernier à La Réunion, ceux de la jeunesse qui ont débuté samedi à Madagascar ne voient pas les représentants de Mayotte défiler derrière le drapeau de la France. Les organisateurs malgaches ont en effet décidé d’appliquer le règlement décidé à l’unanimité des autorités sportives. Cette décision n’a entraîné aucune réaction du gouvernement français, responsable de la politisation des Jeux des îles à La Réunion et de la catastrophe qui a suivi.

L’an dernier, la France avait décidé de ne pas respecter la Charte des Jeux en faisant défiler les athlètes majorais derrière le drapeau de la France. Elle n’a pas récidivé cette année aux Jeux de la jeunesse organisés à Madagascar.

En août 2015, La Réunion a accueilli les Jeux des îles de l’océan Indien. Notre région est le théâtre de nombreux contentieux. En effet, à part La Réunion, toutes les autres îles sous administrations françaises sont revendiquées par nos voisins. L’un des différends porte sur Mayotte, restée sous administration française. L’île faisait partie du Territoire d’outre-mer des Comores. Lors du référendum d’autodétermination en 1974, la majorité des électeurs avait voté pour l’indépendance mais le gouvernement français n’avait pas tenu compte du résultat du scrutin qu’il avait pourtant organisé. Il a décidé de détacher Mayotte. Selon l’ONU, tous les votes organisés depuis cette date par la France à Mayotte sont nuls et non avenus, y compris celui qui a donné à Mayotte le statut de département français. Pour éviter que les Mahorais soient privés de délégation aux Jeux des îles, un compromis a été trouvé par les fédérations sportives. Il se base sur ce qui prévaut lors des Jeux Olympiques. Les athlètes d’un territoire contesté défilent derrière le drapeau des Jeux. C’est ce règlement qui a été accepté à l’unanimité par les représentants du monde sportif.

La Charte pas respectée par la France

Mais l’an dernier, le gouvernement français a profité de la tenue des Jeux des îles à La Réunion pour politiser cet événement sportif. À la cérémonie d’ouverture des Jeux 2015, les athlètes mahorais ont défilé derrière le drapeau de la France lors de la cérémonie d’ouverture, sous le nom de France Océan Indien. Cette décision a été le point de départ d’une catastrophe. Elle a obligé la délégation des Comores à partir. Puis Madagascar a failli également se retirer. Enfin, l’organisation des prochains Jeux a été refusée aux Comoriens, ce qui ne manque pas d’être ressenti comme une mesure de représailles.

Lors de ce coup de force, les représentants du gouvernement n’eurent de cesse de justifier le viol de la Charte des Jeux. Ils étaient soutenus par une partie de la classe politique réunionnaise qui chantait la Marseillaise quand des Mahorais montaient sur le podium.

La fête ne sera pas gâchée

Un an plus tard, les Jeux des jeunes se tiennent à Madagascar. Ils ont commencé samedi. Conformément au règlement des Jeux, la délégation mahoraise ne défilait pas derrière le drapeau de la France. En effet, les organisateurs malgaches ont décidé d’appliquer le règlement. Cette décision n’a suscité aucune protestation de Paris. Quant aux responsables politiques réunionnais qui avaient pris position contre la Charte des Jeux, ils sont silencieux. Les seuls mécontents à s’exprimer officiellement sont des élus mahorais.

À la différence de la France, Madagascar a choisi de ne pas politiser une manifestation sportive. Cela permettra au sport de reprendre ses droits.

Lors des Jeux des îles 2015 à La Réunion, il était possible de ne pas gâcher la fête de la jeunesse de notre région. C’est que vient de démontrer Madagascar.

M.M.

A la Une de l’actuIle de Mayotte

Signaler un contenu

Un message, un commentaire ?

Messages

  • comme je dit toujours je souhaite que les Comores ne participe pas aux jeux des ile 2019 et on f tous pour que mon pays dit non a c mascarade notre mouvement sa grandit tous les jours ,il y a des nouvelles personne qui vient nous rejoindre tous les jour merci a ses Comoriens et Comoriennes qui refuse l’humiliation de notre pays.
    merci de publier mon commentaire SVP.
    vive les Comores

  • Vous ne faites aucune preuve d’objectivité, vous êtes partial : vous omettez expressément de préciser que le décompte quant au référendum d’autodétermination des îles de l’archipel des Comores s’est fait île par île et que Mayotte a voté pour son maintien au sein de la République.
    Remarque : Madagascar ainsi que l’archipel des Comores -entre autres îles- formaient jadis le territoire de "Madagascar et dépendances". Suivons alors bêtement votre raisonnement et appliquons le fameux droit international : cédons les Comores à Madagascar !

  • C’est vous qui n’êtes pas objectif ou alors vous êtes mal informés. Le référendum ne prévoyait pas un comptage île par île : « Le secrétaire d’État aux DOM-TOM avait en effet déclaré le 26 août 1974 que le choix du Gouvernement s’est porté sans ambiguïté sur une consultation globale pour trois raisons : « La première juridique car aux termes du droit international, un territoire conserve les frontières qu’il avait en tant que colonie. En deuxième lieu, on ne peut concevoir une pluralité de statuts pour les différentes îles de l’archipel. Enfin, il n’est pas dans la vocation de la France de dresser les Comoriens les uns contre les autres ». Olivier STIRN pouvait ainsi conclure son plaidoyer en des termes particulièrement bien frappés : « La France se refuse à diviser les Comores qui ont le même peuplement, la même religion islamique, les mêmes intérêts économiques ». Manifestement et jusqu’au scrutin de libre détermination du 22 décembre 1974, la France n’avait jamais envisagé une évolution distincte pour la Grande Comore, Anjouan, Mohéli et Mayotte. Elle n’avait jamais remis en cause l’évidente indivisibilité de l’archipel des Comores aux plans administratif, confessionnel, culturel, économique, juridique et linguistique. »

    http://www.temoignages.re/politique/sciences-politiques/la-responsabilite-originelle-de-la-france-dans-la-poudriere-mahoraise,86560

  • Ce que j’écrivais déjà qui correspond au sujet de ce que Mayotte soit restée française statut colonial, puis devenu département. : La France n’avait rien fait aux Comores et l’indépendance a été une négociation de vote en sa faveur par le candidat Giscard et le Prince Abdallah. Vainqueur en attendant les préparatifs, Ratsiraka et son gouvernement à Madagascar demandaient aux français de quitter le sol du fait des moments sombres de la grande île, les 100.000 victimes de 1947 , le pillage économique et l’exploitation du peuple légitime. Ou mettre ses militaires en gardant un pied dans la zone ? On va compter les voix île par île. Et par le vote Mayotte va rester Française aussi par sa structure les militaires trouveront place. Les moyens financiers, ne permettant plus de conserver deux bases pour cette partie de l’océan-indien, tout ce qui se trouve à la réunion sera ramener vers Mayotte, jugée plus opérationnelle. Désertés les quais du Port de la Pointe des Galets, la partie Gillot et l’aéroport du Sud deviendra civil. Et l’opération récupération des sols va commencer comme un peu avec Le Bumidom face à face Alloc zéro pour chômeurs, employés agricoles ... et smig et alloc 50% de ceux de la métropole avec en plus prise en charge déplacement et logement d’accueil. Ils vont être des milliers des dizaines de milliers ! NON ! Il n’a pas fallut attendre 20 ans, mais plus ! un premier pas avait été fait dans quelques DROITS par le gouvernement Giscard-Barre. Et les véritables 1981 Mitterrand et son premier gouvernement PS-PC-PSU ! Idem pour le nombre d’enfants ... Il y en a t’il autant qui volent vers l’aventure de vivre en métropole depuis ? Non ! Et imaginer ce qui coûte le plus à l’état et demain avec un Marine, fera t’on du sentiment ? Kom kamarad y dit « Entre zenfants batards, n’à point pou être jaloux ! », « Kaf, Yab, Malbar, Zarab, Chinois, Komor… Nout toutes sous la pluie y mouille ! »

  • Bonjour
    Au sujet des jeux des îles de l’océan indien, il est clair qu’il fallait respecter la charte signée par tous les participants dont La Réunion. Faire défiler la délégation Mahoraise sous le drapeau français a été une faute de la part du gouvernement français. Ensuite sur le statut de Mayotte, c’est beaucoup plus complexe. N’oublions pas que les Mahorais ont toujours voter contre leur intégration aux Comores.Pourquoi n’auraient ils pas leur mot à dire ? Il s’agit de leur destin. Certes le conseil de sécurité de l’ONU a demandé à La France de réintégrer Mayotte à l’état Comorien, mais la France a usé de son droit de véto, donc la décision est nulle. On peux, bien sur trouver, que ce droit est abusif , mais il est légal au niveau du droit international.. N’oublions pas que l’ex URSS a user plus de 100 fois de ce droit. Pour la France c’est la seule fois où elle l’a utilisé seule.. Pour ceux qui se réfère à l’Histoire, les différentes iles ont souvent été en conflit armé. "Les îles des sultans batailleurs" ont longtemps été leurs surnoms. Et m^me depuis l’indépendance il y a eu des tentatives séparatistes à Anjouan et à Mohéli. Cela à même fait des morts et il a fallu l’intervention de soldats de l’OUA ( essentiellement Tanzanien) pour régler le problème.
    Enfin le niveau de vie entre Mayotte et le reste des Comores se creuse de plus en plus. Cette différence va probablement s’accentuer au fil des ans. Il y a une forte émigration clandestine entre les Comores et Mayotte,exemple certains athlètes Comoriens lors des jeux des îles ; mais l’inverse n’est pas vrai.
    Tout cela n’incite pas le peuple Mahorais à vouloir devenir membre de l’état Comorien.

    Bref ce ’est pas aussi simple que certains veulent le faire croire.
    Allez bye


Témoignages - 80e année


+ Lus