Leçon de football aux Jeux des îles de l’océan Indien

Si on ne veut pas perdre, il faut marquer des buts

13 août 2011, par Manuel Marchal

Aux Jeux des îles de l’océan Indien, la sélection des Seychelles s’est qualifiée pour la finale du tournoi de football. Elle a marqué plus de buts que son homologue de La Réunion. Malheureusement, certains tentent de faire prospérer la thèse selon laquelle les Réunionnais seraient des personnes incapables d’accepter les règles du jeu.

Les à-côtés de la demi-finale du tournoi de football des Jeux des îles entre les Seychelles et La Réunion ont fait la "une" du "JIR" sous le titre : « Injuste ! La Réunion privée de finale ». Dans les pages intérieures, des écrits reproduisent des attaques contre l’arbitre et les hôtes seychellois.
Il faut pourtant rappeler que les Jeux des îles de l’océan Indien sont un moment de partage. Tous les quatre ans, la jeunesse et les cadres sportifs ont la possibilité de se rencontrer dans un grand moment de convivialité.
Mais il s’avère qu’un fait de jeu entraîne de regrettables dérapages.
« On s’est fait voler », « victime d’un but imaginaire »… auquel s’ajoute une diatribe contre les policiers venus protéger l’arbitre à la fin de la rencontre et qui selon un témoin interrogé par le "JIR" d’hier « montent sur le terrain avec la ferme intention de vous taper dessus ». À cela s’ajoute l’affirmation selon laquelle La Réunion est systématiquement victime de l’arbitrage pour favoriser le pays organisateur.
Enfin, le "JIR" donne la parole à un joueur qui n’hésite pas à crier vengeance à l’encontre des Seychelles : « J’espère que nous serons moins généreux à l’avenir car quand je vois dans quelles conditions nous étions hébergés, sans oublier les repas qui nous étaient destinés, c’est très difficile à avaler ».
En quoi les Seychellois sont-ils responsables de la décision de l’arbitre ? Plutôt que de faire preuve de fair-play en respectant l’arbitre et l’esprit des Jeux, ce sont des déclarations malheureuses.

Retour des vieux démons

Cette attitude trouve un écho particulier dans les colonnes du "JIR". La manière dont le sujet a été traité par le "Journal de l’île de La Réunion" montre bien qu’il n’est pas là pour militer pour le développement des relations entre les peuples de l’océan Indien. Chacun se souvient de son édito à la veille de l’ouverture des Jeux, où il affirmait qu’en matière de coopération régionale, mis à part le sport, cela manquait de lisibilité.
En amplifiant de manière considérable des déclarations malheureuses, le "Journal de l’île de La Réunion" ne rend pas service aux Jeux des îles, et plus largement au co-développement de notre région.
Cette vision des choses n’encourage pas l’apaisement et la recherche du dialogue entre les peuples.

Image écornée

Mais maintenant que cette vision a été rendue publique, cet épisode va rester comme une tâche marquant les Réunionnais. Nos compatriotes vont en effet passer pour des personnes incapables d’accepter les règles du jeu.
En effet, c’est l’arbitre qui a la responsabilité de valider ou pas les actions de jeu. Comme les joueurs, l’arbitre est humain, il peut faire des erreurs. Et personne ne peut nier que les erreurs font partie du jeu, aussi bien celle des erreurs que celle de l’arbitre.
Quand une équipe décide de participer, elle connaît tout cela dès le départ. Tout comme elle connaît la règle de base du football : si on ne veut pas perdre, il faut marquer des buts. Et jeudi, c’est indiscutablement la sélection des Seychelles qui a le mieux appliqué cette leçon de football.

Manuel Marchal


Gros cœur ?

Interrogé par le "JIR", un joueur de la sélection réunionnaise affirme que l’hébergement et la nourriture ne sont pas à la hauteur de l’événement. Mais si La Réunion avait battu les Seychelles, ce problème aurait-il existé ?

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