Rencontre avec un jeune Réunionnais, directeur du Service des Sports de la ville du Creusot

Stéphane Singa rêve de revenir pour servir son pays

28 février 2005

Le public réunionnais connaît Odile Singa, l’ancienne championne de France du 200 mètres, sélectionnée en équipe nationale du 4 x 100 mètres, au palmarès des plus fournis.
Odile a un petit frère, Stéphane. Il a fait bien entendu - bon sang ne saurait mentir - de l’athlétisme, mais sans jamais se hisser au niveau de sa sœur aujourd’hui installée à Saint-Denis comme masseuse kinésithérapeute.
Stéphane Singa a suivi une autre voie, celle du STAPS au Tampon, qui l’a mené à la fonction publique territoriale au Creusot, en Saône et Loire.
À l’occasion de ses récentes vacances passées à La Réunion, nous l’avons rencontré. Histoire de nous féliciter qu’un jeune homme de chez nous réussisse pleinement à la tête d’un service d’une ville de métropole.

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o Stéphane Singa, pouvez-vous vous présenter ?

- Euh !! Euh !! Je suis assez surpris de cette interview. Je ne fais pas la une de l’actualité, et je suis franchement très étonné que vous vous intéressiez à moi...

o Votre parcours nous intéresse...

- Mon parcours est assez classique. Je suis né à Saint-Denis, j’ai 32 ans. J’ai pratiqué l’athlétisme depuis l’âge de 9 ans, et plus tard je me suis spécialisé sur le 400 m plat et le 400 m haies. J’ai été champion de La Réunion à plusieurs reprises et j’ai participé à quelques championnats de France, mais sans résultats significatifs si l’on peut dire.
Pour ce qui est des études, étant assez intéressé par la filière sportive, j’ai suivi un cursus universitaire en Sciences et Techniques des Activités Physiques et Sportives (STAPS) au Tampon jusqu’à la Licence. Ensuite, je suis allé en Métropole, à Rennes plus précisément, pour obtenir une Maîtrise spécialisée dans le domaine de l’entraînement et de la performance motrice.
Je suis revenu à La Réunion pour faire mon service militaire “civil”, et j’en ai profité pour préparer en externe le concours de recrutement des Conseillers Territoriaux des Activités. Je suis également titulaire du Brevet d’Etat du premier degré en athlétisme.

o Vous êtes aujourd’hui directeur du Service des Sports de la ville du Creusot. Comment cela s’est-il fait ?

- Après avoir été reçu au concours, j’ai eu l’opportunité de travailler au Comité Régional des concours de recrutement des Conseillers Territoriaux des Activités Physiques et Sportives. Ce diplôme n’étant valable que 3 ans, si vous n’êtes pas recruté durant ces trois années, vous perdrez le bénéfice du concours ! Les opportunités d’emplois dans ce secteur étant assez limitées au niveau local, je n’ai pas hésité à postuler pour la métropole. La ville du Creusot m’a fait une proposition que j’ai acceptée.
Le Creusot est une ville de 26.000 habitants, située en Saône et Loire. D’un point de vue pratique, elle se trouve sur la ligne du T.G.V. Paris-Lyon, et sur l’A6 entre Dijon et Mâcon. Les conditions de travail sont vraiment bonnes, tout comme les élus et le personnel des différents services ; je reconnais avoir eu beaucoup de chance “d’atterrir” là-bas.

o Vous avez laissé entendre que vous aimeriez revenir au pays...

- Tout à fait. La mobilité c’est bien, mais j’estime qu’au niveau réunionnais, les possibilités de développement dans le domaine sportif sont réelles. L’expérience que je vis actuellement en métropole est certes enrichissante et me servira toujours, mais j’aimerais tellement pouvoir réaliser la même mission ici dans mon île natale, pour mon pays !

o Comment se détermine le Creusot sur le plan sportif ?

- La ville a longtemps été une terre de rugby. Des équipes comme Béziers, Narbonne, Dax sont venues jouer au Creusot ! Elles ont joué dans ce qui correspondrait aujourd’hui à la deuxième division. La ville compte même un stade de 8.000 places assises ! Un plan de rénovation est d’ailleurs en préparation.
Aujourd’hui, les choses ont changé. Le club de rugby évolue en fédérale 3, le football est en CFA 2. En revanche, l’équipe de basket féminine de la ville est montée en phase finale de la coupe de France en 2003 au Creusot !
Pour ce qui est de l’athlétisme, le club existant n’est présent que sur les cross et les courses de longues distances. Il n’y a pas de véritables spécialités de sprint.
Au niveau de la politique sportive, l’objectif majeur est de proposer aux citoyens des équipements sportifs de qualité. D’ailleurs, une étude récente menée par la Direction Régionale de la Jeunesse et des Sports sur le recensement des équipements sportifs en Saône et Loire place la ville du Creusot dans les deux premières villes les mieux équipées, juste derrière Mâcon.
Plusieurs sites sportifs ont été rénovés, un gymnase a été livré l’année dernière, des vestiaires sont en cours de rénovation et de réalisation, il y a actuellement un gros travail de structuration que se concrétise.
Pour ce qui est du financement des associations sportives, les orientations de la mandature sont claires. Les clubs ne pourront prétendre qu’à une aide basée sur les possibilités réelles de la ville. Il n’est pas envisageable de participer au financement d’un club spécifique au détriment des autres.
Au final, les clubs sont tous considérés de la même manière, ce qui en ce sens permet une gestion saine, mais, en revanche, ne facilite pas l’apparition d’une élite sportive de haut niveau.

o Depuis le Creusot, comment vit-on ce qui se passe à La Réunion ?

- Mes parents en particulier et ma famille en général constituent mon lien direct avec l’information au niveau réunionnais. Le lien Internet représente également un incontournable référent aujourd’hui, d’autant plus que depuis que le Creusot s’est équipé du système à haut débit, tout est beaucoup plus pratique.
Tout cela permet de suivre d’assez près le cours de l’actualité à La Réunion, chose qui aujourd’hui, du fait de mon éloignement, me tient encore beaucoup plus à cœur.

Propos recueillis par Raymond Lauret


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