Moringue bientôt la compétition

« Toucher sans être touché »

8 février 2011, par Jean Fabrice Nativel

Mars marque le début des compétitions pour le championnat de La Réunion de moringue. Auprès de Jean-Yves Mitra, président du Comité réunionnais de cette discipline, ’Témoignages’ est allé recueillir des informations sur son déroulement.

De quelle manière, vous nommez le vainqueur d’un challenge…

— Le moringueur concourt selon sa catégorie (jeunes, benjamins, minimes, cadets, espoirs, vétérans, poids léger, super léger et léger). À chaque rencontre, on nomme un vainqueur. Il n’y a pas de match retour.

… et du championnat de La Réunion de moringue ?

— Toutes ces victoires, on les enregistre une à une, tout en tenant compte des absences, et on les répartit d’après les catégories. On totalise et connaît l’équipe victorieuse de ce championnat. D’ailleurs pour celui-ci, on a pris une nouvelle mesure.

Quelle est-elle ?

— Elle s’applique à une catégorie, les seniors. Désormais, on effectue 3 reprises combats au lieu de 2 (de 2 minutes) et 1 reprise gym (2 minutes) (les acrobaties du livre de moringue). La confrontation dure 2 minutes de plus c’est-à-dire 8.

Qui veillent au bon déroulement des rencontres ?

— Ils sont 5 à jouer ce rôle : un président de jury, un arbitre, un chronométreur et 3 juges. Ces derniers apprécient la touche en haut (coup de pied/tête) équivaut à 3 points, la touche au flan (coup de pied “bourrant”) 2 points et coup de pied bas (“zanbèk”) 1 point. Dans le moringue, tout est dans le toucher, il est impératif que le pratiquant maîtrise sa force pour toucher sans être touché.

Et les percussionnistes, que font-ils ?

— Leur rôle est tout aussi important que ceux cités ci-dessus. Comme eux, on les dispose autour du “ron” à rythmer les combats au son des percussions.

Qu’est-ce qui est permis ?

— Je peux citer la touche appelé aussi “zanbèk”, “baléyaj” ou croche-pied… Dans le moringue, il n’y a pas d’adversaires, ils sont des partenaires. Le meilleur l’emporte.

Pour cette année, quelles sont vos priorités ?

— Me tiennent à cœur la formation d’une part, des juges arbitres au moringue réunionnais pour que dans tous les “ron” de La Réunion, de France, de Maurice etc., nous parlions le même langage car le moringue prend de plus en plus d’ampleur, et d’autre part, des jeunes avec notamment la remise en place du BAPAAT (1) moringue.

Le moringue réunionnais — oublié un temps — porté par les aînés, l’est aujourd’hui par une nouvelle génération de pratiquants qui la transmettra à la suivante et ainsi de suite… et même au-delà des mers. Chaque année, cette famille s’agrandit avec l’arrivée d’adhérents et l’ouverture de nouvelles écoles. Certes cela réjouit Jean-Yves Mitra, président du Comité réunionnais de moringue et cela le motive encore plus pour faire rayonner cet art et sport ancestral.

Texte et photo Jean-Fabrice Nativel

(1) Brevet d’aptitude professionnelle d’assistant animateur technicien de la jeunesse et des sports.


Pour toutes informations, contactez Jean-Yves Mitra : 0692-72-19-57.


Des moringueurs au Carnaval de Victoria !

Une délégation de 6 moringueurs se rendra du 6 au 9 mars au Carnaval de Victoria aux Seychelles. « L’un des plus grands du monde », confie David Testan, l’un d’entre eux. C’est une rencontre entre pays où le carnaval est roi à l’exemple du Brésil. Et l’on connaît aussi le Grand Boukan de La Réunion ! C’est sans faire de bruit que les participants conçoivent une création sur l’Histoire de La Réunion qu’ils dévoileront durant ces 3 jours de festivités.


En document joint, le calendrier des manifestations.


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