Après qu’un chef de l’État ait annoncé vouloir « remettre de l’ordre » dans l’équipe nationale

Ultimatum de la FIFA à un président de la République

5 juillet 2010, par Céline Tabou

Parce qu’il a fait part de son intention d’intervenir dans les affaires de l’équipe nationale de son pays, l’action du président du Nigéria a entraîné un ultimatum de la Fédération internationale de football : la menace de l’exclusion de l’équipe du Nigéria de toutes les Coupes du Monde.

Le président nigérian, Goodluck Jonathan, a annoncé mercredi 30 juin son intention de retirer les "Super Eagles" de toute compétition internationale pendant deux ans. Cette décision est motivée par les défaites de l’équipe nigérianne, contre l’Argentine (0-1) et la Grèce (1-2), et un match nul contre la Corée du Sud (2-2).

Un porte-parole de la Fédération internationale de football a annoncé que la FIFA a donné « jusqu’à lundi 18h00 » (Paris, 16h00 GMT) aux autorités du Nigéria pour revenir sur leur décision de retirer l’équipe nationale de toute compétition internationale pendant deux ans. Auquel cas, la Fédération Nigérianne sera exclue de toute compétition mondiale.

La déception des autorités

La défaite du Nigéria, qui est l’une des grandes nations du football africain, a conduit son président à réagir aussi vivement. Celui-ci a indiqué qu’il voulait « remettre de l’ordre » dans l’équipe du Nigéria. En réponse à cette annonce, le président de la Fifa, Joseph Blatter, a rappelé que les statuts de la Fédération internationale « ne tolèreraient aucune intergérence politique dans la conduite des affaires des fédérations ».

Une suspension du Nigéria de toutes les compétitions internationales engendrerait le gel des aides financières, l’absence d’arbitres du pays concerné pour les rencontres internationales, mais aussi la suspension des clubs et sélections de toute compétition internationale. Afin que les choses ne s’aggravent, la FIFA a envoyé un médiateur pour parvenir à trouver une solution, et éviter l’exclusion de la Fédération nigériane.

Ingérence politique dans le football

Il s’agit du second cas d’ingérence politique de ce Mondial. En France, les Bleus ont également eu droit aux interventions de hauts responsables politiques visant à les discréditer, et déstabiliser, afin d’orienter l’opinion publique contre le train de vie des joueurs, face à leurs contre-performances prévisibles dans ce Mondial. Malgré tout, les joueurs sont parvenus à montrer leur esprit d’équipe.

Aujourd’hui, l’équipe du Nigéria est au premier plan avec la décision de son président de retirer l’équipe de toutes compétitions internationales. Cependant, cette décision relève de l’ingérence politique, comme l’explique Issa Hayatou, président de la Confédération africaine de football (CAF), sur RFI : « Si la Fédération du Nigéria est dissoute, il s’agit d’ingérence politique, des sanctions sont prévues et on appliquera les textes. Mais si les autorités retirent l’équipe nationale des compétitions sans dissolution de la fédération, nous ne pouvons rien ».

De plus, les autorités ont réclamé le 18 juin dernier une compensation financière pour le but « litigieux » du joueur argentin Heinze. Le Comité technique des arbitres de la FIFA a déclaré que « l’arbitre de la rencontre aurait dû refuser le but de l’Argentin ». Le gouvernement nigérian réclame donc une compensation financière pour ce but jugé « invalide », qui a permis à l’Argentine d’acquérir trois points, lors de la 1ère journée de la poule B.

Céline Tabou


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