Sport et traumatologie

Un bon entretien peut limiter les risques

6 août 2007

La Société de médecine du Sport de l’Océan Indien a tenu samedi, à l’OMS de Saint-Denis, les 5e Journées de Traumatologie du Sport de l’Océan Indien. Ces cinquièmes journées avaient pour thème « Le pied et la cheville du sportif ». D’où il ressort que le pied demande un entretien quotidien. On lui doit bien cela : il nous porte - et parfois supporte - tous les jours !

Avec le partenariat de l’OMS et du CROS de La Réunion, les cinquièmes journées de Traumatologie du Sport de l’Océan Indien ont réuni des professionnels composant « toute l’équipe médicale qui entoure le sportif ».
(Photo PD)

La Société de Médecine du Sport de l’Océan Indien a été créée il y a dix ans, alternant des Congrès de médecine du sport et des Journées dédiées à la traumatologie chez les sportifs. Avec le partenariat de l’OMS et du CROS de La Réunion, ces cinquièmes journées ont réuni des professionnels composant « toute l’équipe médicale qui entoure le sportif », expose le Dr. Thierry Devron, secrétaire de la Société, chargé de l’organisation de la rencontre.
Autour du sportif, gravitent médecin, kiné, chirurgien, podologue, radiologue et parfois pharmacien. Le programme était par conséquent très technique. On y a parlé des « cadences infernales chez l’enfant et l’adolescent sportifs » à partir de l’examen du cas de conflit “tendon-cartilage”.
Les organisateurs avaient invité le professeur Pierre Rochcongar, président de la Société française de Médecine du Sport, et médecin de la Ligue professionnelle de Football. Il a évoqué devant l’assistance « le pied et la cheville du footballeur ». L’autre invité extérieur de ces journées a été le Dr Christian Benezis, médecin du sport à Montpellier, qui a parlé des « fractures de stress chez le sportif adulte ». Des interventions de spécialistes réunionnais - chirurgien, radiologue et podologues - ont traité des “stratégies d’imageries en traumatologie du pied du sportif” ou encore d’indications en chirurgie et en matière d’orthèses plantaires.
L’intérêt de telles journées, dans un pays où vit une forte proportion de jeunes et où les pratiques sportives se sont beaucoup développées, est de faire correspondre le travail des spécialistes et les pratiques de masse.
Le Dr. Devron a vu les choses, à ce sujet, progresser beaucoup en quinze ans. « On voit par exemple beaucoup de gens courir avec de l’eau avec eux. Il y a quinze ans, ils couraient avec un K-way parce qu’ils pensaient que cela les ferait maigrir. Maintenant, on ne voit plus ces images-là ; on voit des gens qui ont de l’eau ou des poches remplies d’aliments pour l’effort. Je crois que cela progresse. On voit des gens qui s’étirent, qui s’échauffent, ce qu’on ne voyait pas avant. Donc on peut dire que le message des spécialistes de la médecine du sport commence à bien passer ».
A l’occasion de ces cinquièmes journées, ce que les professionnels de la médecine du sport ont à dire aux praticiens est que « le pied du sportif ne doit pas se limiter à l’achat d’une paire de chaussure - parfois à la mode - mais qu’il faut un entretien du pied : cela part de l’hygiène quotidienne, au choix des bonnes chaussures, un bon laçage, une bonne préparation. Et puis, ne pas faire trop de sport sur des terrains agressifs, comme on voit trop de gens le faire, qui courent encore des heures durant sur le goudron. A force, cela peut provoquer ce qu’on appelle les fractures de fatigue », poursuit Thierry Devron.
Qu’est-ce qu’ils soignent le plus fréquemment ? « Si on considère que la cheville fait encore partie du pied, ce sont les entorses de chevilles qui sont les plus fréquentes. Or on peut diminuer le risque d’entorses si on se muscle avant l’effort, par des étirements appropriés », ajoute-t-il.
La Société de Médecine du Sport de l’Océan Indien a déployé une grande activité depuis dix ans : congrès, enseignement post-universitaire et création, en partenariat avec l’université, de deux diplômes réunionnais ; un diplôme de kiné du sport et un de traumatologie du sport. La perspective de l’ouverture d’une école de kiné intéresse au plus haut point ces spécialistes.
« Nous serons sûrement partenaires parce que, après avoir fait l’école de kiné, ceux qui désireront se spécialiser en kiné du sport pourront certainement intégrer notre diplôme, qui se passe tous les trois-quatre ans », a conclu Thierry Devron.

P. David


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