Hommage

Un pot de l’amitié pour les “Raiders” de La Possession

28 octobre 2007

Les “Raiders” possessionnais (participants au Grand Raid 2007) étaient invités à partager un pot de l’amitié et à entourer l’une des leurs, Marcelle Puy, faite “citoyenne d’honneur” de la Ville de la Possession pour avoir été la 1ère femme de la Possession à franchir la ligne d’arrivée, 21e au classement général. Une centaine de Possessionnais ont participé à l’épreuve cette année.

Les choses ont été préparées plutôt à la hâte, mais l’idée était de remettre à une sportive émérite, Marcelle Puy, la médaille de citoyenne d’honneur de la Possession, en présence de tous ceux qui ont traversé la même épreuve, quel que soit leur rang d’arrivée. Le Grand Raid est une traversée des cirques et une large partie du parcours serpente dans Mafate, en particulier dans la zone possessionnaise.
Cette année, 102 Possessionnais ont franchi la ligne d’arrivée : ils étaient 57 au grand Raid (154 km) et 45 au semi-Raid (66 km). Dans cette dernière catégorie, quatre Possessionnais, deux hommes et deux femmes, ont été distingués pour leur performance : Jasmine Geneviève, entraîneuse sportive, a été la 2e femme au scratch (semi-raid) et Chantal Bègue, une habitante de la Nouvelle, a été la première femme de la Possession au semi-raid. Le premier Possessionnais dans cette catégorie, Jean-Pierre Grondin, un autre Mafatais, a été 2e au classement général du semi-raid.
Parmi ceux qui ont fait le Grand Raid, la municipalité a honoré également les quatre premiers : deux hommes et deux femmes. Le premier Possessionnais, Jean-Yoland Maillot, est arrivé 7e au classement général tandis que le deuxième, Dominique Julie, a été classé 50e. Seul ce dernier était présent samedi, le premier étant aussi un Mafatais, tout comme Sabine Muñoz, deuxième femme possessionnaise à franchir la ligne d’arrivée du Grand Raid, à la 502e place, loin derrière Marcelle Puy, qui est donc arrivée 21e au classement général. La jeune femme a franchi les plus de 150 km de montagne en 29 heures de marche.
Réuni deux jours plus tôt, le bureau municipal a décidé de lui octroyer la médaille de la citoyenneté d’honneur - « une distinction rare » devait souligner Roland Robert, qui n’en distribue guère qu’une ou deux par mandature. La jeune femme s’est vue aussi remettre une médaille de la ville - frappée des armoiries de la Possession l’année du Centenaire, en 1990. « Il en reste très peu et l’une de ces médailles a été réservée pour Marcelle » a ajouté le Maire.
Tous ont regretté l’absence des athlètes de Mafate - qui faisaient la fête chez eux ce soir là. La municipalité ira leur remettre leurs cadeaux en une autre occasion. Seul Benoît Grondin (voir encadré) est arrivé en cours de soirée, pour excuser l’absence de ses camarades.
Autour des participants au Raid arrivés premiers dans leur catégorie, la centaine de randonneurs venus partager avec Marcelle Puy le “pot de l’amitié” témoignait d’une autre culture que celle du seul exploit sportif. Ils sont venus dire leur amour de la montagne et la « leçon de vie » - comme disent Marie-Thérèse Mézino Lauret et Maryline Tartrou (voir ci-après) qu’elle leur donne à chaque traversée.

P. David


Benoît Grondin : Retour à la compétition

Benoît Grondin et son frère Jean-Pierre ont participé au semi-raid. Pour Benoît, c’était une façon de renouer avec cette traversée quelques années après un premier essai qui lui avait valu une tendinite au genou et un abandon à Cilaos. C’était sa première compétition depuis cet accident et il craignait un peu. Raisonnable, il s’est inscrit au semi-raid et a été très heureux de franchir la ligne d’arrivée dans de bonnes conditions : 5e au classement général, juste derrière son jeune frère, arrivé 2e. Très motivé, il a puisé des forces dans les encouragements qu’il a reçus de ses amis possessionnais.
« Si tout va bien le 17 ou 18 novembre, mi espèr fèr la course Nescafé » (Possession - Dos d’Ane) a-t-il dit samedi, un peu rassuré sur ses capacités physiques.


Marie-Thérèse et Maryline : Pour l’amour de la randonnée

Si pour certains (et certaines), la course est une compétition, pour beaucoup d’autres elle reste une simple randonnée. C’est ce qu’en pensent Marie-Thérèse Mézino-Lauret, qui participait pour la deuxième fois, et Maryline Tartrou, dont c’était le troisième Grand Raid cette année.
« C’est d’abord un plaisir » commencent-elle toutes deux. « On apprend à se connaître et à respecter les autres » ajoute Maryline. « On voit vraiment que les gens se respectent, par rapport aux villes ; il y a beaucoup d’humilité... »
- « ...D’entraide aussi » complète Marie-Thérèse.
Maryline : « Cela rete une épreuve très dure, mais il faut se préparer, écouter son corps... et tout va bien ».
Marie-Thérèse : « Il faut quand même mettre la vie de famille entre parenthèses pendant quelques mois quand même, pour la préparation. Si on ne se prépare pas, on va à la casse... Et le jour de l’épreuve, il faut s’écouter et éprouver le plus de plaisir possible. Si on va trop vite, on se fait mal et on est dégoûté... Il vaut mieux rester sur une belle note... »
Maryline : « J’ai pris beaucoup de plaisir cette année. C’était dur, mais je n’ai pas eu mal du tout le lendemain... sauf aux ongles. Je n’étais pas fatiguée. Je n’ai pas dormi du tout pendant la traversée, j’étais trop excitée, mais j’ai bien mangé... »
Maryline a fait la course en 48 heures, sans dormir. Marie-Thérèse, elle, a pris le temps de dormir pendant la course. « Quand je suis fatiguée, je m’arrête et je dors dans les sentiers ». Elle a fini la course en 60 heures.
Comme quoi chacun, chacune peut faire la course à son rythme.


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