33ème anniversaire de l’OMS du Port

Une politique sportive pour faire sauter une chape de plomb

18 août 2004

Le 14 août 1971, Albert Mourvaye déposait en préfecture à Saint-Denis le procès-verbal de l’assemblée générale constitutive de l’Office municipal des sports (O.M.S.) du Port. C’était il y a donc 33 ans. Un bail...
Il nous a paru intéressant de retracer l’histoire de cet office, qui fut le premier du genre à La Réunion, bien que les archives de la Préfecture font état d’un OMS créé antérieurement à Saint-Pierre mais qui, parce que cela ne correspondait à aucun projet, n’a jamais existé dans la réalité.
Le 3 décembre 1998, Raymond Lauret a donné une conférence à l’université de La Réunion devant les étudiants de 3ème année de STAPS (futurs professeurs d’éducation physique et sportive) sur les raisons de la création de cet organisme et sur son bilan. Raymond Lauret avait succédé en 1989 à Albert Mourvaye à la présidence de l’OMS du Port. Nous publions à partir d’aujourd’hui - et cela pendant un peu plus de deux semaines - le texte de cette conférence.

Dans le remarquable ouvrage qu’elle vient de publier et qui plonge le lecteur dans une analyse où le souci de l’objectivité se dispute l’audace de la réflexion, Madame Evelyne Combeau-Mari passe en revue, dans son aspect général et dans ses plus petits détails, la vie sportive de notre île, de 1946 à la fin des années 60.
Les 447 pages de son livre se situent dans le prolongement immédiat de celui que Monsieur André Benoît a écrit sur le même sujet et pour la période précédant 1946, sous le titre, "Le Sport colonial".
Au vide relatif qui caractérise le temps des colonies et qui se prolonge dans les vingt premières années de l’ère de la départementalisation, succède, à partir de 1966, une période nouvelle avec une volonté politique forte.
Mme Combeau-Mari y décèle, dans les conclusions de son étude, un "aspect positif de ces politiques " (qui) "repose sur l’octroi de moyens nouveaux et consistants pour développer l’éducation physique et les Sports. Ces moyens se concentrent particulièrement dans le domaine des équipements sportifs, du recrutement d’enseignants et de cadres sportifs..."

Elle y décèle aussi un "aspect plus négatif" (qui) "se matérialise au travers de dispositifs de contrôle draconien auxquels sont soumis les structures, les actions et les acteurs du service de la Jeunesse et des Sports. L’effet le plus contestable de ces politiques est d’avoir étouffé le développement du mouvement sportif associatif réunionnais, en remettant en cause le droit fondamental que constitue la liberté d’association."
C’est dans cette sorte d’ambiance de guerre froide que naît en 1971, l’OMS du Port. Est-ce donc à dire que le début des années 1970 voit se dessiner les prémices d’une période caractérisée par une confrontation enfin réelle des idées, et l’émergence d’une nouvelle façon de poser la définition des politiques sportives dans notre île et dans nos cités ? Le recul sur lequel peut s’appuyer Mme Combeau-Mari pour son étude semble l’autoriser à le penser.

Témoin actif de cette époque, je dois dire qu’avec d’autres amis, je n’ai pas le souvenir d’avoir vécu l’aventure naissante de notre office
avec le stress qu’auraient justifié les boulets de canon que l’on nous tirait, ce qui ne veut pas dire que l’on ne nous en tirait pas ! Mais dans l’inconscience de nos jeunes années, nous avancions, seulement effrayés par l’ampleur de la tâche que nous avions à accomplir. Sans doute, et sans le savoir, étions-nous déjà et surtout des humanistes !... Mais j’avoue que depuis quelques jours, je me pose des questions tout en me félicitant qu’à l’époque, mes amis et moi, nous ne regardions que l’étoile qui brille au loin et qui traçait notre chemin.
Nous rêvions d’idéal, d’un idéal que nous avions à construire autour de deux mots clés, bien nouveaux dans le vocabulaire pratique de l’époque : concertation et réflexion.

C’est pour vous parler de cette aventure que je suis ici aujourd’hui. Déjà, en avril 1994, nous l’avions fait à l’invitation de Monsieur Chateaureynaud, devant les étudiants de 2ème année de STAPS et nous avions ressenti comme un honneur qu’à l’examen de fin d’année, une des questions que ces étudiants avaient eu à traiter concernait les OMS et plus particulièrement celui du Port.
Vous comprendrez que je tienne à remercier M.Leroyer pour la proposition qu’il nous a faite de présenter à un public d’étudiants, auquel se sont joints quelques amis, l’histoire de notre Office municipal du sport et certaines des idées qui le portent dans une mission qui ne finira jamais, parce qu’aujourd’hui plus que jamais, cette mission n’a pas cessé d’appartenir à un idéal.

(à suivre)


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