1966 : la finale de la Coupe du Monde se joue sur une décision de l’arbitre

Victoire anglaise et fair-play allemand : le résultat était « juste »

13 août 2011, par Manuel Marchal

En 1966, l’équipe nationale d’Allemagne de l’Ouest perd la finale de la Coupe du Monde face à l’Angleterre, le pays organisateur. Le match bascule sur une décision d’arbitrage, mais tous les participants ont accepté la règle du jeu.

Wembley, 30 juillet 1966, la finale de la Coupe du Monde devant plus de 90.000 spectateurs. Les deux équipes sur le terrain sont l’Angleterre, pays organisateur, et l’Allemagne de l’Ouest. Pour la première fois, le pays qui a inventé le football accueille donc la plus prestigieuse des compétitions, et pour les descendants des créateurs du jeu, l’enjeu est énorme.
La finale est très animée. La RFA ouvre le score en début de match, elle est rejointe six minutes après par l’Angleterre. Moins d’un quart d’heure avant la fin du temps réglementaire, l’Angleterre prend l’avantage. Mais à l’ultime minute, la RFA égalise. Les deux équipes doivent jouer la prolongation.
Dix minutes après le début du temps additionnel, un attaquant anglais tire sous la transversale du but de la RFA, le ballon tape sous la barre, rebondit sur le sol et revient en jeu. Les Anglais lèvent les bras, l’arbitre consulte le juge de touche. Ce dernier lui confirme que le ballon a franchi la ligne. Les joueurs de la RFA contestent mais l’arbitre accorde le but. But ou pas but ? La polémique continue aujourd’hui et en 1998, des chercheurs de l’Université d’Oxford avaient été mis à contribution pour voir si l’arbitre avait commis une erreur.
Ce but est décisif, car il permet ensuite aux Anglais de remporter leur seule Coupe du Monde 20 minutes plus tard.
Dans les journaux allemands qui rendent compte de l’événement, ils n’insultent pas les adversaires de leur équipe nationale ou l’arbitre. Ils insistent sur un match indécis. C’est notamment le cas de "Die Zeit", qui titre ainsi : « La bataille de Wembley. Elle s’est terminée de manière irrégulière mais juste ». Notre confrère avait su trouver les mots pour être à la hauteur de l’événement. Un exemple à suivre…

M.M.


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