Aimé Césaire (1913)
Cahier d’un retour au pays natal
(Extrait)
(...)
Et le temps passait très vite.
Passés août où les manguiers pavoisent de toutes leurs lunules, septembre l’accoucheur de cyclones, octobre le flambeur de cannes, novembre qui ronronne aux distilleries, c’était Noël qui commençait.
Il s’était annoncé d’abord Noël par un picotement de désirs, une soif de tendresses neuves, un bourgeonnement de rêves imprécis, puis il s’était envolé tout à coup dans le frou-frou violet de ses grandes ailes de joie, et alors c’était parmi (…)