Après le crash aérien du Venezuela

Hommage solennel aux victimes et solidarité avec le peuple martiniquais

24 août 2005

Aujourd’hui, à Fort-de-France en Martinique, se déroule l’hommage solennel de la République aux victimes du crash de la West Caribbean, en présence du chef de l’État, Jacques Chirac. La région Réunion sera représentée par Pierre Vergès, 3ème vice-président, qui témoignera de l’entière solidarité des Réunionnais avec le peuple martiniquais dans cette terrible épreuve. Au même moment, dans l’hexagone et les autres régions d’Outre-mer, notamment à La Réunion, des initiatives sont prises pour associer le maximum de personnes à cette cérémonie à la mémoire des disparus.

Dans toutes les communes de La Martinique, municipalités, associations, familles et amis des victimes de la catastrophe aérienne se sont organisés pour acheminer à Fort-de-France ceux qui désirent assister à la cérémonie officielle au stade Dillon, à laquelle assistera le président Jacques Chirac.
Les communes ont prévu un service gratuit d’autocars qui partiront dès six heures du matin des quatre coins de l’île car la cérémonie commencera à 9 heures.
Le stade peut accueillir 20.000 spectateurs, mais près de 30.000 personnes y sont attendues. Pour ceux qui n’auront pu assister à la cérémonie, une association de la région de Fort-de-France a décidé d’organiser une marche silencieuse aux flambeaux, qui arrivera au stade Dillon mercredi soir. Ceux qui n’auront pu faire le voyage jusqu’à Fort-de-France marqueront aussi leur solidarité avec les familles endeuillées.
Dès mercredi dernier, à l’initiative de la station Radio Caraïbe International, des milliers de rubans de madras noir et blanc ont été distribués aux automobilistes, qui l’accrochent à l’antenne de leur voiture en signe de deuil. Depuis, toute l’île arbore ces petits morceaux de tissu, distribués notamment dans les stations-service.
Dans les communes les plus durement touchées par la catastrophe, Saint-Esprit, François, Ducos et Basse-Pointe, les municipalités ont affiché les photos des disparus dans le hall des mairies. Des livres de condoléances ont été ouverts, où les habitants viennent par petits groupes témoigner de leur compassion.
La Réunion, bien sûr, ne restera pas à l’écart et participera avec ferveur à ce grand mouvement de solidarité avec le peuple martiniquais. Les drapeaux, comme partout ailleurs en France, seront en berne et une cérémonie de dépôt de gerbes aura lieu en fin de matinée au monument aux morts de Saint-Denis. La population pourra témoigner à cette occasion de sa profonde sympathie aux victimes. Signalons encore l’initiative du Groupe de dialogue inter-religieux de La Réunion, qui organise une cérémonie d’hommage sur l’espace du parvis des Droits de l’Homme à Champ-Fleuri à 12 heures, ce même jour à Saint-Denis. (voir encadré)


Deux grandes cérémonies à La Réunion

o À 11 heures 30 au monument aux morts à Saint-Denis

Le préfet Laurent Cayrel a annoncé hier dans un communiqué que ce mercredi 24 août, "la France rendra un hommage national aux victimes de la catastrophe aérienne du 16 août qui a cruellement affecté la Martinique. Les drapeaux des édifices publics seront, ce jour, mis en deuil sur tout le territoire national".
Le communiqué précise : "En concertation avec les autorités civiles et religieuses de La Réunion, une cérémonie de dépôt de gerbe aura lieu ce 24 août à 11 heures 30, au monument aux morts à Saint-Denis. La population est invitée à se rassembler devant le monument afin d’exprimer un hommage solennel aux victimes".
"Cette cérémonie est destinée à présenter aux familles martiniquaises profondément touchées par ce drame les condoléances et le témoignage de la profonde sympathie et de la solidarité de l’ensemble des Réunionnais",
conclut le communiqué du préfet.
À noter que le maire de La Possession, Roland Robert, invite au même moment (11 heures 30) la population à venir se recueillir sur le parvis de l’hôtel de ville pour s’associer à cet hommage national.

o À midi sur le parvis des Droits de l’Homme, à Champ-Fleuri

Idriss Issop-Banian a publié hier un communiqué du Groupe de Dialogue Inter-religieux de La Réunion avisant le public que "la cérémonie d’hommage aux victimes de La Martinique, prévue ce mercredi 24 août à l’aéroport, se déroulera à l’espace du parvis des Droits de l’Homme, à Champ-Fleuri (Saint-Denis), ce même jour à 12 heures".


Les experts à pied d’œuvre

Un lent travail d’identification

Quatorze experts français du bureau d’études et accidents (BEA) ont commencé à travailler lundi à l’identification des corps des victimes françaises de l’accident d’avion de la compagnie charter colombienne West Caribbean Airways.
L’équipe française, composé de trois médecins légistes, trois chirurgiens dentistes légistes, quatre gendarmes et quatre policiers, travaillent en "étroite collaboration" avec les experts vénézuéliens, a affirmé le colonel Jam, chef de l’Unité nationale d’identification des victimes de catastrophes.
Douze membres de cette équipe, présents depuis plusieurs jours à Maracaibo, la ville vénézuélienne la plus proche du lieu de l’accident, ont été renforcés dimanche par l’arrivée d’un troisième médecin légiste et d’un troisième chirurgien dentiste légiste, selon le colonel Jam.
La tâche des quatorze experts français consiste à participer à des prélèvements sur les morceaux de corps (en raison de la violence de l’accident, quasiment aucun corps n’a pu être retrouvé intact), en vue d’analyses ADN ultérieures.
Selon Étienne Manteaux, substitut du procureur à Fort-de-France, les deux juges d’instruction désignés pour s’occuper de l’enquête judiciaire, Véronique Forges et Albert Cantinol, rédigent actuellement une commission rogatoire internationale afin de pouvoir coopérer officiellement avec les autorités vénézuéliennes.
Autorités françaises et vénézuéliennes doivent notamment décider, dans le cadre de cette commission, si les examens ADN auront lieu en France ou au Venezuela.
"Pour l’instant, les Vénézuéliens ont la totale maîtrise des opérations, mais nous avons eu d’excellents contacts avec eux samedi, lorsque les deux juges se sont rendus à Maracaibo. On peut donc espérer que cela ira vite", a-t-il ajouté.
L’accident d’avion, qui s’est produit mardi dernier aux aurores, a fait 160 victimes, dont 152 Français et huit membres d’équipage colombiens.
Les huit Colombiens ont déjà été identifiés. Dix-neuf des 152 Français l’ont également été jusqu’ici, a annoncé lundi matin le commissaire Marcos Chavez, chef de la police scientifique vénézuélienne. (Source Afp)


Un Collectif partie civile

Dans un communiqué, le Collectif des Antillais, Guyanais, Réunionnais annonce qu’il "souhaite accéder au dossier pour s’assurer que toute la lumière sera faite sur le crash". Pour le collectif, "ce drame doit permettre d’ouvrir une vraie réflexion sur les conditions de transport de l’hexagone vers l’Outre-mer".
Selon lui, "ce ne sont pas uniquement les compagnies étrangères ou les charters qui posent le problème de la sécurité des passagers" et "les vols entre l’hexagone et l’Outre-mer ont connu récemment de graves incidents". Le collectif accuse notamment "les compagnies aériennes comme les autorités étatiques" de "faire preuve d’opacité totale en cas de menace grave sur la sécurité".
"Les compagnies aériennes qui desservent l’Outre-mer, sous couvert de lignes régulières, fonctionnent en réalité comme des charters" en "utilisant des avions âgés déjà amortis" et "en réalisant des économies substantielles en terme de service aux passagers", dénonce-t-il en citant "Corsair et Air France".


Dispositif d’aide et d’accompagnement

Un dispositif d’aide et d’accompagnement des familles des victimes de l’accident d’avion au Venezuela a été mis en place lundi "pour apporter une réponse unique de l’action publique à la détresse des familles", a annoncé le cabinet du ministre de l’Outre-mer, François Baroin.
La mission de ce dispositif, créé à la demande du ministre selon un communiqué de son cabinet, vise à "aider les familles à court terme (secours financier, assistance juridique) et à accompagner les familles à plus long terme dans leurs démarches administratives et juridiques".
Le contact téléphonique unique ce dispositif d’aide aux victimes est le 05.96.39.38.92.


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