Manifestation unitaire

La Réunion se prépare à la journée du 5 février

22 janvier 2005

La prochaine manifestation unitaire des syndicats réunionnais de salariés est organisée pour faire face aux attaques répétées du gouvernement et du MEDEF contre les acquis sociaux. Par exemple, des accords d’entreprise pourraient être moins favorables aux salariés qu’un accord national.

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Les syndicats ne disposent que d’une quinzaine de jours pour lancer le mouvement. Hier matin, les organisations syndicales CGTR, CFDT, CFTC et FO se sont rencontrées pour préparer la journée de manifestation unitaire du 5 février, qui fait suite à la grève du 20 janvier. Malgré quelques difficultés, ils estiment qu’il faut agir et laisser le mécontentement grandissant s’exprimer.
Les mots d’ordre seront les mêmes à La Réunion qu’au niveau national. Il y en a quatre. En premier lieu se pose la question du temps de travail qui englobe les 35 heures, la suppression d’un jour férié en faveur de la retraite et les handicaps.
Le second point porte sur les négociations salariales dans le public et le privé ; les organisations syndicales demandent des mesures allant dans le sens d’une amélioration du pouvoir d’achat. Sur ce point, les fonctionnaires sont aussi appelés à se manifester, ils ne doivent pas se sentir privilégiés, car sur le plan national, l’indice, élément structurant de la grille salariale, est en train d’être attaqué, provoquant une baisse de 4% du pouvoir d’achat. Salariés du public ou du privé, tous veulent poser la question des salaires.
Le troisième mot d’ordre reste le développement de l’emploi face au trop grand nombre de chômeurs. Ce thème est lié à la réduction du temps de travail et pose le problème de la précarité : quels contrats ont été créés ? À quand la relance du congé solidarité ? Quid des CES et CEC ? À quand un vrai emploi ?

Défendre le code du travail

Enfin, le dernier axe de revendication se concentre sur la défense du code du travail contre les dérégulations dont il est l’objet. Sur ce point, les angles d’attaques du gouvernement sont multiples. Pour Ivan Hoareau (CGTR), "la grosse artillerie, c’est la loi Fillon" ; la réforme du dialogue social et de la formation professionnelle inversent la logique des choses. Normalement, un accord d’entreprise ne pouvait qu’améliorer un accord de branche, et l’accord de branche ne pouvait qu’améliorer une convention nationale ou une loi.
Cette base change avec la réforme qui permet de déroger à cette logique, en revoyant les accords nationaux à la baisse. Ceci est contraire au principe jusqu’alors en vigueur et aujourd’hui remis en question, sauf pour les minima sociaux et la prévoyance collective.
Désormais tout peut être renégocié et l’on devine, comme nous l’indique le syndicaliste, qu’à La Réunion, avec 97% des entreprises de moins de 10 salariés représentant 46% de salariés sans représentation syndicale, la porte est grande ouverte au libéralisme.
Pour Ivan Hoareau, cette réforme est "une fiction juridique" qui estime que le patron et le salarié sont sur le même pied d’égalité. Il ne comprend pas qu’on puisse renvoyer des dispositions d’ordre public à l’entreprise plutôt qu’au législateur. C’est le code du travail qui est cassé. Cette réforme porte aussi atteinte à la représentativité syndicale. Les conflits ne manquent pas.

Eiffel


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