Hausse du prix du pétrole

Gouverner c’est prévoir

17 août 2005

Jeudi 23 juin 2005, il y a moins de 60 jours, la barre symbolique des 60 dollars le baril de pétrole était atteinte. L’AFP, citant plusieurs experts internationaux, écrivait alors : "en cas de dépassement du seuil des 62 dollars, peu d’obstacles barreraient la route vers les 80 dollars".
De juin 2004 à juin 2005, en 12 mois, le baril (158,98 litres de pétrole) a augmenté de 56%.
En 1998, le prix du baril était de 12,76 dollars. En août 2005, 67 dollars. Une envolée de près de 425%.
Se souvient-on qu’en septembre-octobre 2000, alors que le baril coûtait 28 dollars, certains dirigeants politiques sommaient le Conseil Régional de compenser l’augmentation du coût des carburants qui en était résultée ? Selon ces “perspicaces” analystes, il revenait à la Région de prélever sur son budget les sommes nécessaires afin de "garantir un prix stable aux professionnels".
En dépit des invectives et des pressions venues de tous les bords politiques, Paul Vergès avait tenu bon : ce n’est pas aux collectivités locales de régler un problème relevant de pratiques tarifaires décidées par l’État.
En effet, depuis le début des années 1990, tous les observateurs, tous les spécialistes prévenaient que les réserves pétrolières s’épuisaient et que les pays émergents, Inde et Chine (2,3 milliards d’habitants), se développant sur le “modèle” occidental, les réserves (connues et estimées) ne permettraient pas de franchir le cap de 2030. Compte tenu de la raréfaction d’une énergie fossile amplement gaspillée en un peu plus d’un siècle, il était facile - pour qui voulait s’en donner la peine - de prévoir que le prix de pétrole ne pourrait qu’augmenter.
Au moment de la crise et des manifestations de l’année 2000, le transport routier consommait 159.572 tonnes de gazole. En 2003, ce sont 184.844 tonnes qui ont été consommées dans ce secteur des transports, soit 25.000 tonnes de plus qu’en 2000. Si on tient compte du fait que cette consommation a cru et continue de croître régulièrement depuis 2001, on imagine aisément ce qu’il serait advenu du budget régional si d’aventure le président de la Région s’était résigné à subventionner sans limite le monopole de la SRPP.
À suivre les “aviseurs” de l’époque, la Région se serait elle-même paralysée et aurait été obligée de renoncer à nombre d’investissements créateurs d’emplois pérennes.
Hier, le Premier ministre a confirmé la raréfaction de la ressource pétrolière , son prix toujours plus élevé et le fait que c’est le gouvernement qui décide du prix à payer par le consommateur.
Dans la deuxième partie de son intervention, le Premier ministre a également incité les collectivités à mettre l’accent sur les énergies renouvelables pour se dégager de la politique du “tout pétrole” d’une part, et satisfaire ainsi aux préconisations du protocole de Tokyo d’autre part. M. de Villepin a rappelé que la lutte contre le réchauffement climatique était une priorité nationale.
Est-il besoin de rappeler que cette priorité nationale découle d’une loi dont l’initiateur n’est autre que Paul Vergès ? Est-il besoin de rappeler que le Président de la Région a, dès son élection en mars 1998, mis en œuvre une politique de promotion, de recherche et de soutien en faveur des énergies renouvelables : solaire, photovoltaïque, géothermique, éolienne, marine, etc.? afin de rendre La Réunion autosuffisante sur le plan énergétique en 2025.
C’est cela gouverner puisque gouverner c’est prévoir.

Jean Saint-Marc


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