Grève de l’intersyndicale TOS et personnels précaires

Non au transfert, oui à l’intégration

19 août 2005

Un préavis de grève a été déposé pour mardi prochain, jour de la rentrée. Une journée symbolique, diront certains. Oui, pour que les personnels précaires puissent bénéficier d’une autre rentrée, celle d’août 2006.

"Nous avons été surpris à plusieurs reprises par les propos du recteur de l’académie de La Réunion. Il déclare que la situation des personnels précaires est en passe d’être résolue", indique au préalable Patrick Corré (SGPEN-CGTR).
Dans une circulaire académique, datée du 29 juillet dernier, Bernard Boëne, le recteur de notre chère Académie, note que tout va bien. Tout se porterait donc pour le mieux, et il récuse les contrevérités affichées par l’Intersyndicale. Pourtant, force est de constater que cette circulaire n’aborde pas la question des contrats emploi consolidé (CEC). Encore moins, de la possibilité pour les personnels concernés d’intégrer les dispositifs d’emplois aidés mis en place par le ministre Jean-Louis Borloo.
Le gouvernement annonce la création de 45.000 emplois pour l’Éducation nationale. Les DOM ne seraient pas écartés par cette mesure. Pourtant, on attend toujours. Et puis, rien n’indique que ces personnels bénéficieront desdits contrats d’avenir et contrats d’accompagnement à l’emploi. Le recteur, se voulant conciliant, jouant même l’agent ANPE, aurait même recommandé aux personnels précaires masculins de s’orienter vers les grands chantiers régionaux, mais n’a pas encore de propositions pour les femmes. Il ne nous reste plus que l’ironie.
En tout cas, on ne peut pas s’attendre à plus précaires, comme contrats proposés. Travailler plus pour être payé moins cher. Bref, ce que l’on sait déjà. L’intersyndicale revendique le gel des fins de contrats jusqu’à l’intégration des personnels. Mardi, elle espère que la population réunionnaise ait connaissance des conséquences que cela impliquerait. Le Conseil d’État s’était accordé à dire que la situation de l’académie de La Réunion était particulier par un singulier sous-effectif. Apparemment, le gouvernement n’a pas encore compris.

Donnez-nous les modalités du transfert

Les personnels précaires de l’éducation nationale ont pourtant montré leurs expériences, leurs compétences. Pour autant, rien n’est fait pour leur intégration, alors qu’il conviendrait de les considérer comme des TOS. Il n’existe pas même un plan d’intégration pour les personnels CEC. L’État se vante de créer 45.000 emplois, qui malheureusement ne concernent pas les CEC de l’éducation nationale. Par ailleurs, puisque le gouvernement prépare le transfert des personnels TOS vers les collectivités locales, dès le 1er janvier 2006, les CEC ne concernent plus que La Région et le Département. "Mais, on ne sait même pas comment se déroulera le transfert ?" déplore Paul Paula (UNATOS-FSU). On comprend que les personnels précaires obtiennent le soutien des Techniciens et ouvriers de service (TOS), qui récusent le projet de transfert. Une question se pose tout légitimement : "où les collectivités locales vont-ils trouver de l’argent pour réaliser un tel transfert ?".
L’Intersyndicale accorde aujourd’hui tous ses espoirs dans la proposition de loi de Gélita Hoarau, qui sera examinée en octobre prochain. Elle souhaite en effet que La Réunion soit exclue du champ des transferts, en cohérence avec les conclusions du Conseil d’État.

Malgré une expérience exemplaire

Les précaires veulent que soit pris en compte leur expérience professionnelle. "J’ai même formé un contractuel et un titulaire" note Pascaline, une précaire de l’administration. Elle propose que soit mis en place un concours spécial, "puisque ses concours ne se font plus depuis 4 ans", insiste-t-elle. Un moratoire devrait être mis en place, mais il faudra attendre que François Baroin s’exprime sur le sujet. Les précaires l’attendent de pied ferme. "Je ne veux pas être sur la liste des chômeurs, et dans cette situation, il n’y a pas que les jeunes. Il faut aussi compter des pères ou mères de famille de plus de 50 ans, qui trouveront péniblement un emploi sur le marché du travail avec un âge avancé", poursuit-elle.
L’intégration des contractuels, par le truchement de la loi Sapin, s’est déroulée sans encombre, alors qu’attend-on pour ces personnels précaires ? Aujourd’hui, comble du sort, on s’aperçoit que des individus qui travaillaient dans et pour l’éducation nationale n’ont même pas bénéficié de formation. Aujourd’hui, cela se programme à la va-vite. Après 5, 7 ou 10 ans de travail, c’est bien sûr à la fin du contrat que l’on pense à les former, "pour se donner bonne conscience". Mardi prochain, à 10 heures, l’Intersyndicale appelle à un rassemblement devant les grilles du rectorat. Espérons que la grande famille de l’éducation nationale saura se montrer solidaire.

Bbj


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