Le réchauffement amplifie l’impact des catastrophes

Amortir le choc des cyclones

30 août 2005

L’évacuation d’une ville de plus d’un million d’habitants en Louisiane nous rappelle la vulnérabilité des régions côtières. D’autant plus qu’avec le réchauffement climatique et la hausse des océans, les conséquences des cyclones sont amplifiées.

Un événement climatique extrême sème à nouveau la panique. Après être passé sur la Floride, le cyclone Katrina était annoncé hier sur la Nouvelle-Orléans avec des vents supérieurs à 250 km/h. L’importance du danger a poussé les autorités à donner l’ordre d’évacuer une ville de plus d’un million d’habitants. Cela a pour conséquence de jeter sur les routes des flots de réfugiés. Quant à ceux qui doivent rester sur place, ils se barricadent en attendant le choc.

Aussi impressionnantes qu’elles paraissent, ces images d’évacuation sont malgré tout un moindre mal. Car malgré la violence de l’ouragan, ce dernier touche un pays qui a les moyens de prévenir sa population, et donc de limiter au maximum les pertes humaines. On ose à peine penser ce qu’il serait advenu si un tel phénomène avait frappé Haïti, où l’an passé une tempête tropicale avait emporté des centaines de personnes.

Néanmoins, ce cyclone a déjà fait d’importants dégâts matériels. Cela pose plusieurs questions. En effet, ces dernières décennies, la population des zones littorales dans le monde a augmenté très rapidement. La Réunion n’est pas à l’écart de ce mouvement. Chacun peut constater la vitesse avec laquelle se construisent des lotissements à proximité de l’océan Indien. Or, comme le rappelle le Groupe intergouvernemental de recherche sur le climat (GIEC), "l’urbanisation rapide des zones côtières de faible altitude, aussi bien dans les pays en développement que dans les pays développés, a pour effet d’accroître énormément la densité de population et la valeur des biens produits par l’Homme qui sont exposés à des phénomènes climatiques côtiers extrêmes tels que les cyclones tropicaux".

Le réchauffement climatique entraînant la hausse du niveau de la mer, "les dégâts potentiels causés aux infrastructures des zones côtières par suite de l’élévation du niveau de la mer se chiffreraient à des dizaines de milliards de dollars", écrit le GIEC. Cela pose la question de la gestion du risque par les compagnies d’assurance. Qui peut dire si les maisons qui se construisent aujourd’hui à proximité du littoral seront assurées dans quelques décennies ?

Tout ceci souligne l’importance d’anticiper sur ces phénomènes dans l’aménagement de notre territoire. Les longues colonnes de véhicules qui encombrent les routes de la Louisiane sont là pour nous montrer où conduit le manque de réflexion dans ce domaine décisif.

Manuel Marchal


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