Patrick Savatier, le porte-parole de l’association “Momon papa lé la”, apprend récemment le cauchemar vécu par Carole. "Cette longue souffrance débute en 2002. Le compagnon la frappe continuellement. Lorsque l’oncle tente de s’interposer, le compagnon lui coupe la main avec un sabre. Il effectue une peine de prison de 1 an pour ce coup mortel. À sa sortie de prison un an après, il retrouve Carole", explique Patrick Savatier.

Il l’oblige à subir des viols collectifs

"À partir de ce moment, le compagnon l’oblige à participer à des tournantes. Il lui coud même les paupières, la tatoue de la tête aux pieds y compris les parties intimes", développe-t-il. Certaines de ces scènes d’horreurs se seraient passées en présence de leur enfant. "Puis, elle réussit à s’échapper de ce monde atroce. Elle trouve refuge auprès d’une association d’aide aux femmes victimes de violences puis d’un ami, pour ensuite trouver protection à Momon Papa lé la", développe Patrick Savatier.

Il lui tatoue les parties les plus intimes

Pendant 3 années, Carole cache la vérité sur cette longue épreuve. Aujourd’hui, elle ose en parler. Des personnes l’interrogent sur la présence de nombreux tatouages sur son corps. À chaque fois, elle est très embarrassée pour répondre. Cette femme est détruite à jamais aussi bien physiquement que psychologiquement. Patrick Savatier "s’interroge sur le suivi mental du compagnon en prison". Un endroit où le compagnon de Carole se retrouve pour une seconde fois actuellement.

Un appel à la générosité des Réunionnais(es)

Le porte-parole de “Momon Papa léla” lance un appel à la solidarité et à la générosité des Réunionnais(es). Les dons récoltés serviront à enlever les tatouages extérieurs et intérieurs du corps de Carole et de caution pour qu’elle accède à un logement rapidement. Un droit fondamental qu’on lui refuse depuis de nombreuses années.

Opération Carole : 0262.46.18.16

Jean-Fabrice Nativel

Réaction de l’UFR

"Ce monstre a menacé, terrorisé, torturé et mutilé Carole"

Pour Huguette Bello, Présidente de l’Union des femmes réunionnaises (UFR) et parlementaire : "c’est notre société qui a produit ce monstre qui a menacé, terrorisé, torturé et mutilé Carole. C’est l’intégrité physique et morale de cette jeune femme de 27 ans qui a été anéantie. Cette violence est la forme la plus achevée du pouvoir de domination et de destruction de l’homme sur la femme. J’en appelle à la conscience de chacune et de chacun d’entre nous car enfin, l’enjeu est grave. C’est la dignité de la femme qui est en cause, une valeur morale permanente, une liberté fondamentale. Aucun d’entre nous ne voudrait que sa fille, sa sœur, sa mère ne soit martyrisée à ce point. Il faut que notre société fasse réparation physiquement bien sûr et surtout que nous l’aidions à panser la blessure la plus délicate qu’il soit : celle de son âme".