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La Réunion honore ses morts
31 octobre 2005
L’année dernière, à l’occasion du 20 décembre, une association avait pris l’initiative d’organiser au Dimitile une cérémonie symbolique de retournement des morts selon les traditions malgaches. Plus d’un siècle et demi après l’abolition de l’esclave, c’était la forme que cette association avait trouvée pour honorer la mémoire des milliers d’esclaves malgaches morts sur la terre réunionnaise sans que l’on retrouve leurs sépultures et, à plus forte raison, leurs tombes.
De toutes les religions pratiquées dans l’île, La Réunion a tiré un héritage culturel et cultuel très fort : l’hommage à rendre à celui qui est mort. "Dans toutes les religions, le culte des morts est le culte essentiel (...) Partout, au-delà de l’espace et du temps, on retrouve les mêmes thèmes récurrents : le mort vit, il doit être honoré, il peut devenir dangereux pour les vivants si ses droits ne sont pas respectés", écrit R. de Sigoyer (1) . Ce dernier ajoute : "l’originalité de la question à La Réunion tient beaucoup à la coexistence des rites et des croyances, aux interférences des diverses religions qui ne font qu’intensifier les phénomènes".
Ceci explique le grand intérêt manifesté par les Réunionnais à tout ce qui concerne la mort : les rites funéraires, la période de deuil et la fête des morts, tous les 1er novembre.
Ni sépultures, ni tombes
L’histoire de La Réunion a fait qu’une grande partie de sa population n’a laissé après la mort ni sépultures, ni tombes. Non pas parce que les traces de ces lieux d’enterrement ont été détruits sinon perdus, non parce que les corps des défunts ont été brûlés et transformés en poussière, mais parce que leur condition de vivants ne les prédisposait pas à connaître un endroit où ils pouvaient être enterrés.
Ayant le statut d’objets du temps de leur vie, les dizaines de milliers d’esclaves que La Réunion a recensés sont morts comme des objets. Ils ont été enterrés on ne sait où. Seul nous reste le cimetière des esclaves du Gol à Saint-Louis en raison de l’action du Père Lafosse en faveur des Noirs. Même les marrons - y compris ceux dont les noms sont restés dans l’Histoire - n’ont laissé ni squelettes, ni sépultures. Où ont été enterrés Tsilaos ? Cimendef ? Héva ? Dimitile et tous les autres ?
Parce qu’ils n’ont pas trouvé le repos dans l’au-delà, parce que leurs corps n’ont pas été enterrés, parce que leurs cadavres ont été abandonnés on ne sait où et parce que leurs proches et leurs descendants n’ont jamais pu faire leur deuil de ces morts, les âmes de ces dizaines de milliers d’esclaves sont restées dans la mémoire collective et dans l’imaginaire réunionnais sous la forme d’âmes errantes. Certes, ces âmes errantes prennent à La Réunion plusieurs visages, plusieurs acceptations, mais elles sont principalement ce qui nous est resté de ces hommes et de ces femmes morts souvent de douleurs et à qui on a refusé une sépulture.
Au nom du devoir de mémoire et à un moment où La Réunion honore ses défunts, nous devons avoir une pensée pour ces morts et leurs âmes qui ont pendant longtemps hanté les esprits.
Morts pour La Réunion
Il y a une dizaine d’années, la municipalité du Port a fait construire dans l’enceinte du port Est une stèle à la mémoire des Réunionnais morts avant de toucher la terre réunionnaise. Il s’agissait d’honorer ces milliers d’esclaves morts à bord des bateaux négriers avant d’arriver dans l’île. Il faudra sans doute imaginer et trouver le moyen d’honorer ces dizaines de milliers d’esclaves morts pour La Réunion et dont on ignore toujours où ils ont été ensevelis. La terre réunionnaise s’est nourrie de leur travail : nous ne devons jamais l’oublier.
J. M.
(1) Dans “Les âmes errantes” - Grand Océan numéro 4
Les morts de la grippe espagnole
Une double actualité, celle de la fête des morts comme celle du chikungunya nous remettent en mémoire l’épidémie de grippe espagnole qui s’est abattue sur La Réunion au début du siècle dernier, en 1919.
Comme pour le chikungunya, les autorités locales ont d’abord cherché à minimiser les choses. Alors que des rumeurs circulaient à Saint-Denis faisant état d’un début d’épidémie, un démenti officiel viendra contester les informations en provenance de la rue et des bidonvilles. "On a constaté ces jours-ci en ville de la grippe simple coïncidant avec le premiers froids, et épidémique comme toute grippe, mais jusqu’ici bénigne (...) Les sécrétions bronchiques des malades ont été examinées au microscope par les docteurs Blanchard, secrétaire général, et Aubert, directeur de la Santé, et cet examen ne permet pas de parler de grippe espagnole", indiquait un avis du Gouverneur (1) .
Mais les faits allaient démentir cet optimisme. Il fallu alors se rendre à l’évidence : La Réunion connaissait bien une épidémie de grippe espagnole. Les morts vont alors se compter par milliers. À Saint-Paul, par exemple, on enregistrait entre 150 à 200 décès par jour. Officiellement, on aurait dénombré 7.000 morts. Mais selon plusieurs sources, ce chiffre serait loin de la réalité.
Policiers, médecins, officiels sont touchés par la maladie. Les morts s’entassent dans la rue. On fait appel d’abord à l’armée, puis aux prisonniers civils - les condamnés - pour les charger sur des charrettes et les jeter dans de grandes fosses communes construites à la hâte. Aucune vérification d’identité n’est faite. Il n’y a pas de déclarations de décès à l’État-Civil. Les défunts ont été enterrés anonymement. Ils font partie de ces morts pour qui La Réunion n’a pu faire son deuil.
(1) Cité dans le Mémorial de La Réunion
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