Journée mondiale de lutte contre le diabète

Une maladie sournoise

15 novembre 2005

Si la Journée mondiale de lutte contre le diabète permet un coup de projecteur sur la maladie, qu’elle est l’occasion de dépistages gratuits, de distillation d’informations et de conseils, comme hier à la médiathèque François-Mitterrand de Saint-Denis, elle n’est cependant pas une fin en soi.
Pour lutter activement contre cette maladie chronique déclarée priorité de santé publique, campagnes de sensibilisation, dépistage précoce, mais aussi suivi thérapeutique et prise en charge des malades sont des corollaires essentiels.

La Structure d’aide à l’éducation des diabétiques (SAED) et l’Association pour la prévention, l’éducation, la recherche et la formation en rééducation et réadaptation (APERF) s’étaient unis hier pour accueillir le public venu en masse, à la médiathèque François-Mitterrand de Saint-Denis. En plus d’un dépistage gratuit, il a pu bénéficier des conseils alimentaires d’une diététicienne et d’une évaluation personnalisée de ses risques cardiaques.

Une amputation
chaque jour

Sans distinction d’âge ou de catégorie sociale, le diabète touche aujourd’hui 1 Réunionnais sur 10 soit 4 fois plus qu’en Métropole. Attendu que l’on peut être atteint du diabète sans même le savoir, le dépistage est un élément clé dans la lutte contre la maladie. Il permet d’adapter au plus tôt un programme alimentaire et un traitement thérapeutique personnalisés et ainsi de limiter les graves complications que cette maladie engendre sur le long terme (voir notre édition d’hier). Chaque jour dans notre département est pratiquée une amputation des membres inférieurs à cause d’une complication due au diabète. Si la maladie peut être gérée mais pas guérie, il est impératif de prendre des mesures préventives, comme contrôler son poids.

Plus vigilant
sur l’alimentation

Avec l’apparition des grandes surfaces, un (trop) grand choix de produits est offert aux consommateurs qui en oublie de contrôler leur composition, leur teneur en sucre. Pour bien se nourrir, il faut apprendre la vigilance. Si l’on a besoin de sucres lents que l’on retrouve dans les fruits, les légumes, les féculents, en revanche, l’on peut faire l’économie des glucides, de ces sucres rapides qui ne contentent pas la faim.
L’on estime que les femmes et les enfants ne doivent pas consommer plus de 50 grammes de glucides par jour, contre 70 pour les hommes. Lorsque l’on y regarde de près, la limite autorisée est rapidement franchie. Prenez par exemple un yaourt à boire. Beaucoup de parents achètent ce produit pensant qu’il est bénéfique pour leurs enfants, leur croissance, leur transit... Dans les faits, un yaourt à boire de 250 millilitres contient 6 à 7 carrés de sucre, soit autant que 33 centilitres de coca. "C’est une catastrophe !", réagissait hier un papa à cette annonce, estimant qu’il était victime de "publicité mensongère".

Du sport
sous contrôle

Hygiène alimentaire mais aussi activité sportive doivent accompagner le traitement thérapeutique. Du sport d’accord, mais où, comment, à quelle fréquence ? Sébastien Maurier, professeur d’éducation sportive et intervenant de l’APERF, explique que chaque malade doit bénéficier d’un programme adapté à ses capacités cardio-vasculaires, à son Indice de masse corporelle (IMC), sans quoi il risque l’hypoglycémie à l’effort.
Bien que les Réunionnais soient plus disposés à la pratique du sport, le diabète sévit ici 4 fois plus qu’en Métropole. Sébastien Maurier parle d’un manque de structures et d’encadrement pour les personnes âgées, plus sédentaires, et souligne qu’en réduisant les heures d’EPS dès la 6ème, l’Éducation nationale va à l’encontre de sa mission d’éducation. Pour lutter contre le diabète, la marche, le vélo sont des recours qui permettent aux jeunes comme aux moins jeunes de travailler leur endurance et de muscler leur cœur, la pompe de leur organisme.

Estéfani


SAED menacée

La SAED, créée voilà 3 ans en tant que site expérimental, est aujourd’hui menacée. Après la suppression des aides de la Sécu, qui préfère à l’évidence financer des amputations, c’est au tour de l’ADI (Agence départementale d’insertion) de retirer sa subvention de 30% du budget. La SAED n’est pas sûre de pouvoir poursuivre son activité reconnue pourtant d’utilité publique. Son président a semblerait-il frappé à toutes les portes, restées malheureusement closes. Alors que le corps médical, par manque de temps, peine à assurer le suivi thérapeutique des malades, alors que l’on fait de l’accompagnement et de l’information aux diabétiques des priorités, l’on se retrouve là encore, en plein paradoxe. En plus du service rendu aux malades, 7 emplois seraient remis en cause.


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