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Enquête sur les discriminations à l’encontre des séropositifs
1er décembre 2005
Régulièrement, des personnes atteintes du virus HIV confient aux associations RIVE et Sid’Aventure des exemples concrets de discrimination dont elles sont victimes. Pour avoir une idée plus précise de l’impact de cette discrimination, elles ont réalisé une enquête, par le biais d’un questionnaire proposé aux personnes fréquentant leurs associations, auprès des patients du service spécialisé du CHD de Saint-Denis et à ceux du CHSR de Saint-Pierre. Sur les 103 réponses traitées, il ressort qu’un Réunionnais sur deux est victime d’une mise à l’écart ou d’un traitement inéquitable en raison de sa maladie.
Le poids de la discrimination est parfois presque plus lourd que celui de la maladie. 56% des personnes interrogées atteintes du VIH répondent préférer ne pas parler de leur maladie de "peur d’être discriminée", contre seulement 7,7% qui en parlent tout à fait librement. En se privant ainsi d’un soutien, parfois même de traitement, elles rentrent dans un processus douloureux "d’auto exclusion", déplore le docteur Catherine Gaud, présidente de RIVE. En dépit des nombreux moyens accordés à l’information et à la prévention de la maladie, une peur irrationnelle du VIH SIDA conduit à de nombreux actes discriminatoires qu’ils soient dans la sphère privée ou dans la vie sociale.
Discrimination du corps médical
Reflétant la répartition par sexes de la file active à La Réunion (sur 601 personnes en novembre dont 70% d’hommes, en moyenne de 40 à 49 ans, et 30% de femmes), 3 personnes interrogées sur 4 sont des hommes. Une personne sur deux déclare avoir été discriminée du fait de sa séropositivité (contre 1 sur 3 en métropole). Le phénomène de rejet et d’exclusion demeure important à La Réunion et augmente avec l’age. Les hommes de 50 à 59 ans et les plus de 60 ans, diagnostiqués depuis plus de 10ans, se sentent le plus victimes. Selon les témoignages des personnes interrogées, les actes de discriminations portés à leur encontre sont en premier lieu issus de connaissances ou du voisinage (40%), suivi par les assurances, les mutuelles, les banques (28%), puis les amis et le milieu médical (respectivement 26%). Cette discrimination du corps médical et paramédical est fortement vécue chez les femmes.
Il est grave, pour le docteur Gaud, que ces personnes qui sont censées être porteuses d’une vérité scientifique, fassent preuve de tels comportements. Comme ce gynécologue qui dit à sa patiente séropositive qu’elle n’a pas le droit d’avoir d’enfant, alors que si elle est bien traitée, le risque de contamination du virus à l’enfant est inférieur à 0,2%.
À qui doit-on en parler ?
Seules 35% des personnes s’exprimant (40,91% de femmes et 33,33% d’hommes) estiment que l’on peut parler de la séropositivité comme d’une autre maladie de longue durée. En revanche, la majorité de ceux qui préfèrent taire leur contamination estiment à 66% que le VIH fait partie de leur intimité. Mais à qui doit-on ou peut-on le dire ? C’est une question que les malades posent souvent au docteur Gaud. "Je leur conseille de se confier à une personne qu’elles aiment, leur offrant ainsi une preuve d’amour et de confiance." Et le plus souvent, lorsque le pas est franchi, cela se passe bien. Les réactions les plus fréquentes sont le soutien, la manifestation d’amour ou d’amitié et la compréhension.
Attendu que le VIH SIDA n’entraîne pas d’incapacité au travail, n’est pas cause d’absentéisme, la présidente de RIVE conseille de ne pas en parler dans le cadre professionnel. Bien que la loi, la Haute Autorité de Lutte contre les Discriminations et pour l’Egalité (HALDE) créée en décembre 2004, protége les séropositifs, les employeurs peuvent la contourner et trouver un autre prétexte au licenciement. L’enquête révèle d’ailleurs que seulement moins de 2% de ces victimes entament des procédures judiciaires. Pour le président de Sid’Aventure, Jean-Michel Jobart, "il appartient à chacun de savoir les suites qu’il compte donner selon la charge de la discrimination, mais mieux vaut ne pas en rajouter, au risque de renforcer la discrimination."
Crainte irrationnelle de l’infection
Après de rudes batailles menées par le tissu associatif, le docteur Gaud rappelle également qu’une personne séropositive peut bénéficier de deux cartes de sécurité sociale, dont l’une seulement mentionnera sa prise en charge à 100% afin d’éviter toute justification. En effet, le cas d’un jeune pris en charge intégralement par la Sécu force le questionnement. Le poids de la confidence est en effet lourd, car il soulève tout ce qu’il y a derrière la maladie, tous les préjugés. Pour certains, cela représente la reconnaissance d’une homosexualité, pour d’autres d’un passé toxicomane et pour beaucoup cela engendre la suspicion dans le couple. Des préjugés qui ont la vie dure comme cette crainte irrationnelle d’une transmission farfelue, alors qu’aujourd’hui, tout le monde sait, ou devrait le savoir : le VIH SIDA ne se transmet ni par la parole, ni par le toucher, à commencer par le corps médical.
Plus de trois personnes sur quatre pensent pourtant que la discrimination serait liée au manque d’information et à la peur d’être infecté, mais plus d’une personne sur deux est également persuadée que la société porte un jugement négatif sur les porteurs du virus et que la discrimination serait liée au fait que le VIH touche à la sexualité encore trop taboue dans notre société.
Le soutien mutuel des séropositifs, le dialogue libre entre eux est un élément primordial qui aide beaucoup le malade. C’est pourquoi dans le service spécialisé du CHD, un espace de confidentialité permet au porteur VIH qui vient d’apprendre sa séropositivité de pouvoir aussitôt en parler avec d’autres, également soutenu par un psychologue. "Ce serait très efficace que tous les séropositifs de La Réunion se lèvent et témoignent. Après on en parle plus", assure le docteur Gaud pour qui la vérité est toujours bonne.
Estéfani
Quelle lutte sans dépistage ?
"Si l’on ne peut pas faire dépister un malade, notre action n’a plus de sens, c’est comme si on ne lui proposait pas d’accès aux traitements", s’accordent à dire les présidents respectifs de RIVE et de Sid’aventure. Alors qu’en dix ans, la file active des malades s’est accrue de 110%, selon les estimations de Catherine Gaud, le personnel du service spécialisé du CHD travaille à effectif constant. S’ils ont obtenu un poste et demi de psychologue, reste à pourvoir le poste d’un médecin. Sans une possibilité de dépistage anonyme et gratuit comme proposé au CHSR de Saint-Pierre, c’est fermer la porte à de nombreux adolescents qui ne se retourneront pas vers leurs parents pour un dépistage payant. Alors que le SIDA est grande cause nationale en France, l’intention montrée de fermer ce service pour un poste manquant alors que le corps médical prend déjà sur son temps pour assurer la prise en charge des malades, montre bien que les engagements ne sont pas suivis de moyens.
Journée mondiale de lutte contre le SIDA à l’Université
L’Université de La Réunion, à travers son Service commun de médecine préventive, son Service université art culture ainsi que l’Association Educ’Santé, organise une série d’animations dans le cadre de la Journée mondiale de lutte contre le SIDA : jeudi 1er décembre 2005 à partir de 8 heures sur le campus du Moufia sur le parvis de la Médecine préventive.
Cette manifestation est organisée en partenariat avec l’Association Réunionnaise de prévention du SIDA (ARPS), le Centre régional des œuvres universitaires et sociales (CROUS), la Direction régionale des affaires sanitaires et sociales (DRASS), La Mutuelle des étudiants (LMDE) et le Réunion université club (RUC).
Voici les animations au programme de cette journée :
- 8h - 10h : Petit déjeuner branché
- 9h - 11h : Course pédestre de solidarité contre le SIDA
- 10h - 12h : "Pomme Café" sur le thème : "Sexualité et addictions"
- 13h - 14h : Spectacle de danse indienne
- 14h - 16h : Kabar SIDA
- 16h : Remise des lots de la course pédestre
- 16h30 - 18h30 : Projection du film "Tout contre Léo" de Christian Honoré en amphi 5 L (Faculté des Lettres et des Sciences humaines)
- 18h30 - 20h30 : "Une sexualité sans risques, est-ce possible ? "Parlons-en au Restaurant universitaire.
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