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Carrefour lance des mesures radicales

Crise en Europe

jeudi 30 août 2012, par Céline Tabou


Le distributeur français, Carrefour, premier employeur privé de France, doit trouver trois milliards d’euros pour pouvoir se relancer. Une série de mesures devraient être annoncées, notamment des suppressions d’emplois, de nouvelles orientations stratégiques, et une levée de fonds en bourse est envisagée.


Le nouveau directeur Georges Plassat souhaite redynamiser son réseau de magasins, car depuis plusieurs années les ventes ont diminué notamment en Asie, et la crise économique et financière internationale a réduit les marges de la société. La levée de fonds évoquée pourrait se révéler complexe, car les investisseurs ont peu confiance en l’action qui est au plus bas.

Plus de 500 emplois devraient être supprimés

Les syndicats évoquent une fourchette de 500 à 600 suppressions de postes en CDI sur les 7.000 employés répartis dans les neuf sièges français. C’est à l’occasion de la présentation des résultats semestriels, jeudi 30 août, que la direction devrait annoncer la suppression de plusieurs centaines de postes. "La situation et les perspectives économiques et sociales pour Carrefour en France concernant les sièges", ont expliqué les syndicats FO et CFDT qui craignent la suppression de 600 à 1.000 postes administratifs sur les sièges du groupe.
Le plan complet de départs volontaires devrait être annoncé aux partenaires sociaux, mercredi. Mais les syndicats, conscients de la situation, attendent des annonces concrètes de la direction, particulièrement depuis les déclarations en juin du nouveau PDG, Georges Plassat, sur la nécessité de réduire les frais généraux et les coûts de siège. « On évoque là des suppressions de postes en CDI, mais il faut y rajouter le non-renouvellement des CDD et des intérimaires. Après recensement, nous les estimons à 400, dont 300 restent à venir, ce qui porte la réduction totale dans l’immédiat à un millier d’emplois », a souligné Dejan Terglav, représentant de FO au quotidien “Les Echos”.
Certains syndicats comme la CFDT souhaitent que les partis politiques s’impliquent sur le dossier : « nous rencontrerons les ministres du Redressement productif Arnaud Montebourg et de l’Économie Michel Sapin mi-septembre », a indiqué Dejan Terglav. De son côté, le ministre du Redressement productif, Arnaud Montebourg a déclaré "nous allons nous pencher sur cette entreprise comme nous l’avons fait sur d’autres", lors d’une émission BFM-TV, RMC et “Le Point”. "Nous allons regarder quelle est la rentabilité de l’entreprise et les raisons pour lesquelles elle se trouve dans cette situation".

9% des ventes en Asie

Pour le moment, le numéro deux mondial de la distribution, Carrefour a fermé ses magasins à Singapour, faute de "perspectives d’expansion et de croissance". "Carrefour Singapour annonce sa décision de fermer ses magasins de Suntec et Plaza Singapura (deux centres commerciaux du centre de la cité-État) avant la fin 2012, les perspectives d’expansion et de croissance ne permettant pas de viser une position dominante à moyen et long terme", a indiqué le groupe français dans un communiqué à l’AFP. Selon le quotidien de Singapour "Strait Times", 380 employés seraient concernés.
En 2010, Carrefour avait annoncé la vente de ses magasins à Singapour et en Malaisie, après s’être désengagé de Thaïlande. Le groupe a attendu deux ans, car le marché s’était amélioré et les reprises proposées ne correspondaient pas aux attentes du groupe. Selon Carrefour, l’Asie a représenté près de 9% des ventes nettes du groupe (81,2 milliards d’euros) en 2011, contre 18,5% pour l’Amérique latine et 29,2% en Europe (hors France). Après avoir vu son chiffre d’affaires diminué de 11,6% entre 2010 et 2011, le groupe a préféré fermer. Toutefois, Carrefour conserve une bonne position à Taïwan, où les magasins taïwanais génèrent un chiffre d’affaires — en progression — de près de 20 fois supérieur pour une population seulement 4 fois plus nombreuse. Georges Plassat s’est donné trois ans pour redresser Carrefour afin d’endiguer la baisse de la part de marché en France — 43% de ses ventes — à travers une réduction de sa dette et en faisant face aux difficultés économiques de l’Italie et l’Espagne, qui assurent un peu moins de 20% du chiffre d’affaires du groupe.

Céline Tabou


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