Décès de Mme Sinédia

Réactions

7 octobre 2005

Suite à l’annonce du décès de Julia Sinédia, plusieurs communiqués reproduits ci-après ont été publiés hier, pour exprimer la tristesse ressentie.

o Fédération CGTR Ports & Docks

"Notre doyenne à tous dans la lutte"

La Fédération CGTR Ports & Docks est profondément attristée d’apprendre le décès de Madame Julia Sinédia, à l’âge de 113 ans.
Doyenne des Réunionnais, Julia Sinédia était surtout notre doyenne à tous dans la lutte.
Sa vie aura été un incessant combat pour l’amélioration de la condition des plus humbles à La Réunion et pour la dignité du Réunionnais. Jusqu’au dernier moment, elle aura été fidèle à ses idées, entretenant constamment la flamme de la résistance à toutes les oppressions.
La Fédération CGTR Ports & Docks s’incline devant cette “femme-courage”, cette grande Réunionnaise dont le souvenir restera gravé dans la mémoire de tous ceux et toutes celles qui luttent pour que les choses changent vraiment dans notre pays.
À toute sa famille, la Fédération CGTR Ports & Docks présente ses condoléances attristées.

Pour la Fédération CGTR Ports & Docks,
Michel Séraphine

o Le Père René Payet

"Fidèle à ses idées et à l’église jusqu’à la fin"

Le père René Payet a très bien connu Julia Sinédia lorsqu’il officiait à l’église de Saint-Louis de 1976 à 1982. "Elle venait à l’église tous les matins et lisait “Témoignages” à la loupe, envers et contre tous", se souvient-il. "Elle affirmait ses opinions tout en gardant son indépendance d’esprit", souligne-t-il. Fidèle à l’église et à “Témoignages”, Julia Sinédia restera à jamais inscrite dans le cœur du Père René Payet. "Un exemple pour La Réunion", conclut-il.

o La section PCR de la Rivière

"Elle a su transmettre les véritables valeurs"

"C’est avec une grande tristesse, que nous apprenons la disparition de la camarade Julia Sinedia.
C’est une camarade qui, tout au long de sa vie a su transmettre à toute une génération les véritables valeurs dans les luttes pour une société plus juste.
La camarade Sinedia restera pour toujours dans nos pensées, dans nos cœurs.
L’ensemble des camarades de la section de la Rivière adresse à sa famille et à ses proches ses sincères condoléances".

Yannick Fontaine Payet

o André Thien Ah Koon

"Mme Sinédia s’était attirée l’affection de tous ceux qui l’entouraient"

C’est avec beaucoup de tristesse que j’apprends le décès de Mme Marie-Julia Sinedia à l’âge de 113 ans.
Plus que la doyenne des Réunionnais, elle était l’une des plus anciennes Françaises.
Mme Sinédia s’était attirée l’affection de tous ceux qui l’entouraient à la Maison de Retraite de Saint-Louis rattachée au Groupe Hospitalier Sud Réunion. Elle était le témoignage vivant du merveilleux résultat que la qualité des soins à la française et la sollicitude de l’entourage sont capables de produire.
Je voudrais saluer ses proches dont le Groupe hospitalier Sud Réunion partage la tristesse. Mais je crois qu’à 113 ans, et connaissant la foi qui était la sienne en un au-delà meilleur, cette disparition est pour Mme Sinédia non pas une fin mais un prolongement de la beauté qu’elle prêtait à la vie et à l’amour des autres.
Pour avoir été à ses côtés tout récemment, je sais que son souvenir restera pour les jeunes et surtout les moins jeunes (mais où s’arrête la jeunesse, où commence la vieillesse dès l’instant où l’on parle du cœur et de l’esprit) un exemple à suivre.

o La section PCR de Saint-Louis

"Un exemple à suivre"

"Julia Sinédia n’est plus. Avec elle disparaît une grande Réunionnaise, une grande militante qui aura maqué des générations de Saint-Louisiens.
Fidèle à ses idées jusqu’à son dernier souffle, elle restera pour nous celle qui aura éclairé - par son dévouement total, par sa lucidité, par sa solidarité - les multiples combats menés par nos syndicats, notamment ceux de Saint-Louis, pour conduire La Réunion sur le chemin de la modernité.
Les camarades de Saint-Louis s’inclinent devant cette militante exceptionnelle qui restera pour eux, un exemple à suivre.
Ils adressent à sa famille et tous ses proches, leurs sincères condoléances.

o Le G.R.A.H.TER

Marie-Julia, la doyenne de notre île, nous tire sa révérence

Depuis cinq ans que nous avons publié notre livre “Les centenaires de l’an 2000 à La Réunion”, nous avons écrit le récit de vie de Madame Marie-Julia Sinédia et, chaque année depuis le 12 juillet, nous lui rendons régulièrement visite pour fêter avec sa famille et le personnel soignant son anniversaire.
Le 12 juillet dernier, elle avait eu 113 ans. Nous l’avons trouvée comme chaque année en forme, dynamique, répondant à toutes nos questions, chantant et fière de vivre. Les cadeaux pour elle étaient joie et contentement, mais le plus important cela a été d’être entourée de ses amis et de sa famille. Elle était toujours rayonnante.
Ce jeudi 6 octobre 2005, elle nous tire sa révérence.
Que pouvons-nous retenir de Marie-Julia Cazour ?
Marie-Julia Cazour est née le 12 juillet 1892 à Saint-Louis. À 113 ans, elle était la doyenne de notre île. Élevée par sa mère, Julia a épousé Pierre Sinédia, de six ans son cadet, en février 1915. Deux enfants sont nés de leur union. Ayant une descendance de quatre petits-enfants et de vingt-deux arrière-petits-enfants, elle résidait à l’hospice de Saint-Louis.
Notre vénérable grand-mère a appris à lire, à écrire et à compter à l’école religieuse de Saint-Louis. Employée de maison chez de grands propriétaires, puis ouvrière agricole, Julia a eu une vie on ne peut plus active. Elle a grandi à Saint-Louis dans le quartier de la Gare où elle a travaillé et habité jusqu’en 1993. Après un apprentissage chez les religieuses, elle finira plus tard par être embauchée dans les familles de la ville puis comme lingère à l’hôpital de Saint-Louis. "Autrefois", dit-elle, "la ville de Saint-Louis était boisée". Son activité professionnelle ne l’a pas empêchée de faire de la couture et même de la politique puisque Julia a milité pour le P.C.R. Jusqu’à l’âge de 98 ans, Julia se rendait toute seule à l’église pour assister à la messe. De son passé, elle garde le souvenir de la misère, de la discrimination politique, des moments de convivialité créole à l’occasion des mariages en “charrette bœuf”, des baptêmes, des communions et des fêtes du nouvel an au son de l’orchestre en cuivre. Elle sait écrire, compter, lit les journaux et les magazines. Julia était très consciente de l’évolution rapide de la vie, appréciant les progrès technologiques, la télévision, les routes et le téléphone. Soignée de sa personne, méticuleuse, très pieuse, elle se déplaçait toujours avec son chapelet et gardait confiance en l’avenir.
Elle a vécu sur cette terre, croyante elle mérite son ciel. Que son âme repose en paix ! Que son exemple de vie permette à chacun de nous d’avoir des points de repères pour notre vécu de chaque jour !

Marc Kichenapanaïdou


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